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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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Langlois avait établi pour préserver au mieux le malade.
    En effet, outre Vidal-Pellicorne qui n’en bougea pas pendant trois jours, Gilles Vauxbrun, M me  de Sommières, Guy Buteau accouru de Venise, Marie-Angéline et quelques amis s’y rendirent, nombre de personnalités déposèrent leur carte, comme le maharadjah de Kapurthala qui allait repartir pour les Indes. Mais surtout il y avait le seigneur d’Alwar qui, depuis le premier jour, faisait prendre des nouvelles et que Langlois avait eu le plus grand mal à empêcher de faire garder la clinique par quelques uns de ses nombreux aides de camp…
    Comme elle l’avait annoncé, Lisa repartit dès que la guérison fut assurée. Elle avait eu, auparavant, une longue conversation avec le vieux fondé de pouvoirs de son époux à qui elle vouait une sincère affection. Elle en traduisit la substance pour Adalbert quand il la conduisit au train pour Salzbourg où l’attendrait la voiture de sa grand-mère :
    — Je n’ai nullement l’intention de divorcer ou de priver Aldo des petits mais je ne veux pas le voir avant un certain temps, parce que j’ai besoin de réfléchir. De toute façon, les jumeaux se trouveront mieux d’un séjour d’été en montagne plutôt que dans la touffeur humide de Venise. Dites-lui qu’il peut m’écrire mais en aucun cas venir me voir ! Cela n’arrangerait rien…
    — Ça ne va pas être facile de lui faire avaler ça. Car enfin, Lisa, en admettant même – et moi je ne l’admets pas ! – qu’il ait eu un faible pour cette femme, elle est morte à présent.
    — Justement ! Le souvenir d’une morte peut être difficile à effacer et je ne veux pas subir le temps des comparaisons.
    Comme l’avait prévu Adalbert, la délivrance du message n’alla pas sans difficultés. Lorsqu’il était revenu à une conscience claire, les premières paroles d’Aldo avaient été pour réclamer sa femme. Adalbert s’en était tiré en disant qu’elle était malade mais vint le moment où Morosini eut retrouvé assez de forces pour entendre la vérité. Elle l’atterra :
    — Lisa ne veut plus me voir ? Elle croit vraiment que j’étais l’amant de cette femme ?
    — Elle croit que tu l’aimes : c’est pire !
    — C’est surtout idiot ! Qui a pu lui faire croire va ?
    — Le cousin Gaspard d’abord…
    — Celui-là, je vais m’en occuper quand…
    — Je ne te le conseille pas. Tu penses bien que je suis allé le voir. Il ne t’aime pas mais c’est un homme honnête et il n’a fait que dire ce qu’il a vu. Si tu t’attaques à lui, cela ne fera pas plaisir à Lisa. D’ailleurs le principal coupable, ce n’est pas lui mais toi…
    — Moi ?
    — Oui, toi. Quand elle est venue ici au lendemain de ton sauvetage, tu l’as appelée Tania. Je sais bien que tu délirais encore, mais le fait n’en est pas moins vrai : j’étais là.
    Abasourdi, Morosini resta un moment sans mot dire puis, soudain, reprit :
    — C’est insensé ! Je n’ai aucun souvenir de Lisa. En revanche je me souviens très bien d’avoir, à un moment donné, vu Tania dans une espèce de brouillard…
    — Alors tu as vu un fantôme : tu sais bien qu’elle a été tuée !
    — Je l’ai su ensuite, mais je te jure qu’à ce moment-là elle était pour moi bien vivante. Je la vois encore se penchant sur moi avec son visage pâle dans tout ce noir et ce bleu clair qui sont ses couleurs habituelles…
    — Elle… elle portait toujours ces couleurs ?
    — Toujours ! Elles convenaient si bien à ses grands yeux bleus.
    — Tu as vu des yeux bleus ?
    — Pas vraiment, peut-être… J’ai vu un ensemble un peu brumeux mais qui ne pouvait être qu’elle.
    — Et qui pourtant n’était pas elle mais Lisa. Lisa qui a teint ses cheveux pour jouer le rôle qu’elle s’était attribué pour venir à ton secours et qui portait ce que lui avait conseillé la maison Lanvin : un ensemble de velours noir et satin bleu pâle avec un ravissant turban assorti qui lui emboîtait la tête. Je comprends tout maintenant : c’est un affreux malentendu…
    — Mais bien sûr ! Alors écoute, mon vieux ! Tu vas courir à Ischl… ou plutôt non ! Tu vas lui téléphoner et lui raconter tout ça ! C’est trop bête en vérité !
    Adalbert ne discuta pas et alla téléphoner mais la réponse qu’il rapporta le lendemain était conforme à ce qu’il attendait :
    — Eh bien ? s’impatienta Aldo. Qu’a-t-elle

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