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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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s’empara des mains de la jeune femme pour essayer de découvrir son visage :
    — Qu’est-ce qui peut vous faire croire une pareille horreur ? Connaissez-vous donc Aldo aussi mal ?
    — Je le connais bien, au contraire. Je sais qu’il est sujet à des coups de passion qu’il a du mal à contrôler. Avez-vous oublié Anielka et, avant elle, Dianora, la femme de mon père ?
    — Pourquoi ne pas remonter au Déluge ? L’affaire Dianora, c’était avant la guerre. Quant à la Polonaise, il a vite compris…
    — Pas si vite que vous le dites ! J’étais auprès de lui. Même si je me fondais dans le paysage. Après la Danoise et la Polonaise, pourquoi pas cette Russe ?
    — Mais qui a pu vous raconter tout ça ?
    — Quelqu’un en qui j’ai entière confiance : mon cousin Gaspard. Il a vu Aldo chez Maxim’s avec cette femme et ensuite il l’a suivie. Elle était, m’a-t-il dit, d’une rare beauté et…
    — Et vous avez avalé cela sans vérifier ? Pourquoi ne pas être venue le rejoindre aussitôt au lieu de rester en Autriche ?
    — Mais parce que j’aurais détesté ce rôle ! s’écria Lisa. La femme jalouse qui vient récupérer son époux pour le ramener au foyer en le tirant par l’oreille ? Vous, vous auriez dû m’appeler !
    — Nous étions à Nice. C’est la lecture d’un journal qui nous a fait rentrer dare-dare… après le crime. Et ça vous l’en croyez capable aussi ?
    Lisa haussa des épaules désabusées :
    — Pourquoi pas ? Aldo a derrière lui des siècles de violence, de jalousie, de passions…
    — … comme n’importe quel habitant de cette terre qu’il soit prince ou vilain ? En tout cas, au lieu d’écouter les délations – peut-être pas si innocentes ! – de votre cher cousin, pourquoi n’avez-vous pas appelé Adalbert ? Aldo habitait chez lui et il doit en savoir plus que quiconque !
    — Son ami ? Le plus que frère ?… Il ne m’aurait rien dit.
    — Je n’en suis pas certaine. Peut-être ne le savez-vous pas, mais je soupçonne notre archéologue d’être amoureux de vous depuis longtemps… Il ne serait pas resté les bras croisés devant un tel désastre.
    Et comme la jeune femme gardait le silence Tante Amélie reprit :
    — Lisa ! Lisa ! Ce que nous vivons ensemble ce soir est trop grave, trop douloureux aussi pour y mêler ce que je pense être au mieux un malentendu, au pire une infamie !
    — Cela non ! Gaspard est un homme droit, honnête…
    — Et il vous aime… Oui ou non ?
    — Je ne sais pas…
    — Mais si vous le savez ! En ce cas, sa vision des choses n’est peut-être pas tout à fait impartiale…
    Cette fois Lisa ne répondit pas.
    Le vieux Cyprien d’ailleurs venait d’entrer, poussant une table roulante sur laquelle il y avait disposé tout ce qui composait normalement un thé à l’anglaise, à cette différence près qu’il n’y avait pas de thé mais du café, du chocolat… et même un seau à champagne.
    — Où allez-vous avec ça ? lui lança M me  de Sommières.
    — J’ai pensé que si Madame la Marquise et Madame la Princesse veulent attendre Mademoiselle du Plan-Crépin, la nuit peut leur paraître longue… et froide.
    Après quoi il alla tisonner le feu et remettre quelques bûches.
    Elle fut longue en effet mais quand Cyprien revint au salon après l’avoir passée dans la loge du concierge près du téléphone, il trouva les deux femmes endormies, la plus âgée dans une chaise longue, la plus jeune dans une bergère, et resta là un instant à contempler ces deux visages fatigués que le sommeil n’avait pas réussi à rendre sereins. Allons, les nouvelles qu’il apportait seraient les bienvenues même si Monsieur Aldo était en route pour l’hôpital !
    Il s’approcha de sa maîtresse, posa sur son épaule une main respectueuse et la secoua doucement…
     
    En fait d’hôpital, Morosini n’effectua qu’un très bref séjour à l’Hôtel-Dieu : le temps, pour M me  de Sommières, d’apprendre qu’on l’y avait emmené et de passer – une fois n’est pas coutume ! – deux coups de téléphone : l’un à son « vieil ami » le professeur Dieulafoy pour exiger de lui une place dans sa clinique, l’autre au commissaire Langlois pour lui donner son point de vue sur la qualité des soins que l’on était en droit d’attendre du plus vieil hôpital parisien :
    — Vous voulez qu’en plus de ce qu’il a subi, il attrape des poux, des

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