Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
Chandra Nandu les ouvrait – une ou deux fois seulement au cours de l’entretien ! –, il donnait à ce visage marqué par le temps une incroyable jeunesse…
    Enfin, au bout de quelques minutes, le maharadjah se releva, et après s’être prosterné, se tourna vers son invité :
    — L’honneur qui t’es fait est immense et grande ta chance. Le Maître accepte de te garder auprès de lui… quelques jours !
    Aussitôt Morosini fut debout :
    — Quoi ?… Mais il n’en a jamais été question !
    — Je sais, je sais, mais je n’imaginais pas que Chandra allait voir en toi un être d’exception. Il souhaite te connaître mieux. Tu ne peux pas refuser, ajouta-t-il d’une voix soudain durcie, car ce serait lui faire offense… et à moi aussi ! Reste ici ! Tu verras qu’un jour tu me remercieras.
    — Dites-moi que je rêve ? Nous ne parlons pas la même langue…
    — Il parviendra à te faire entendre ce que tu dois savoir.
    — Je suis fort satisfait de ce que je sais déjà et vous n’avez aucun droit sur moi !
    — Moi non, mais lui si dès l’instant où il t’a reconnu comme digne de son enseignement. Ce que je savais depuis notre première rencontre. Je te l’ai dit : tu es mon frère et tu le seras davantage encore quand tu l’auras entendu.
    — Il n’est pas question que je reste un instant de plus ! Je voulais vous annoncer, au retour de cette excursion, que je partais pour Delhi par le prochain train et c’est exactement ce que j’ai l’intention de faire. Je vais saluer ce vieil homme comme il convient et je redescends en ville…
    Une lueur froide, féroce, s’alluma au fond des yeux de Jay Singh, capable d’effrayer un homme moins déterminé et surtout moins en colère que Morosini. Pourtant, dans les mots que prononça Alwar, la menace était claire :
    — Tu resteras ici… parce que je le veux : ne t’y trompe pas ! Nous ne sommes pas venus aussi seuls que tu l’as cru. Quelques-uns de mes soldats nous ont suivis et vont garder les issues de cette partie du fort. À moins d’avoir les ailes de l’oiseau tu ne pourras pas sortir. D’ailleurs je ne te conseille pas d’essayer car, sache-le bien, si tu refusais la chance que je t’offre, tu disparaîtrais d’une façon que tu trouverais fort désagréable. Alors écoute ce que t’apprendra Chandra Nandu parce que c’est la plus grande chance que la vie puisse t’offrir ! Ensuite, devenu celui que, de tout temps tu as été destiné à être, tu partageras ma vie, mes richesses… et mon cœur.
    — Je crois, en vérité, que vous êtes fou ! Avez-vous oublié que j’ai, en bas, un ami et qu’il va me chercher ?
    Le sourire cruel réapparut sur le beau visage d’Alwar :
    — Ton ami ne te cherchera pas, mon prince. Sur mon ordre, les fils du Diwan l’ont emmené à la chasse et, chez nous, c’est très dangereux, la chasse, quand on n’y prend pas garde. Des accidents peuvent se produire… en particulier quand il advient que l’on tombe sur un… tigre.
    L’instant d’après, les deux mains d’Aldo se refermaient sur la gorge de Jay Singh qui, surpris, poussa un couinement de souris.
    — Tu n’as pas fait ça, espèce de démon ? Tu n’as pas livré un homme tel que lui à une mort affreuse ?… Alors moi je vais te tuer, mon « frère », et sur l’heure ! Quelque chose me dit que tes fidèles sujets m’en seront reconnaissants…
    Incapable d’articuler une parole, Alwar passait par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Il étouffait mais, soudain, l’un des poignets d’Aldo se trouva pris dans un étau qui l’obligea à lâcher prise : le vieil homme fragile qui semblait dormir venait au secours de son élève et, d’une irrésistible traction, le libérait. Sans articuler un seul mot. Puis retournait à sa torpeur méditative tandis qu’Alwar tombait sur les genoux en portant les mains à sa gorge douloureuse. Il se releva à la manière d’un cobra qui se détend pour frapper, mais n’en recula pas moins vers la porte.
    — Tu resteras ici jusqu’à ce que tu aies appris la sagesse et le respect que tu me dois ! croassa-t-il en tendant un doigt menaçant. Et si tu n’y parviens pas, mes tigres pourront se repaître de ta chair impure…
    Prévenant l’élan de Morosini qui se jetait sur lui, il disparut prestement derrière la porte dont le battant armé de fer se referma sur lui. Sur sa lancée Aldo y arriva juste pour comprendre qu’elle était

Weitere Kostenlose Bücher