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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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passer trois ou quatre jours en ma compagnie. Tu trouveras peut-être mon hospitalité un peu austère, mais auprès de moi tu pourras au moins te détendre, dormir en paix, réfléchir…
    — … aux moyens de fuir ? Vous m’aideriez ?
    — Je ne demanderais pas mieux mais, à première vue, le problème paraît insoluble. Viens voir !
    Ils allèrent à la porte que le vieil homme ouvrit. Aussitôt deux lances se croisèrent devant eux, ce qui eut le don de susciter chez le sage une réaction de colère traduite en quelques paroles très sèches sous lesquelles les gardes courbèrent la tête avant de se précipiter dans l’escalier.
    — Des gardes devant ma porte ! gronda Chandra. Jamais encore il n’avait osé ! Il faut qu’il tienne chèrement à toi… et cela ne va pas te simplifier la tâche…
    — Pourquoi ? Nous pouvons sortir ?
    — Pas d’illusions ! Ces deux soldats ont seulement émigré au bas de l’escalier et je ne crois pas avoir le pouvoir de les en chasser, parce qu’ils ont encore plus peur de Jay Singh que de mes imprécations. Mais continuons !
    Ils s’engagèrent à leur tour dans l’escalier de pierres pour atteindre la plate-forme sur laquelle des vestiges d’un pavillon de bois sculpté se délitaient. Une rafale de vent les y accueillit tandis qu’ils se penchaient à l’ouverture béante de ce qui avait été une gracieuse fenêtre de galerie. Un immense paysage de montagne s’offrit à leurs yeux, admirable avec ses lointains ensoleillés qui donnaient à la terre, aux rochers, des nuances d’automne où couraient des frissons d’or bruni. Mais ce qu’Aldo découvrait en dessous de ce qui avait été un appui était décourageant : le mur plongeait abruptement jusqu’aux rochers et buissons situés une quinzaine de mètres plus bas sur un rebord qui, lui, dominait d’une cinquantaine de mètres le ressaut montagneux où s’appuyait la forteresse…
    — Comme je te l’ai dit à moins d’avoir des ailes… fit le vieil homme avec tristesse. C’est le seul endroit par lequel tu puisses sortir d’ici sans rencontrer de sentinelles. Et Jay Singh le sait bien.
    — Mais cette trappe par laquelle est entré votre serviteur ?
    — … donne sur une pièce sans autre ouverture que deux meurtrières. C’est là qu’ils vivent et entreposent ce dont nous pouvons avoir besoin. Au centre il y a un puits qui plonge dans les entrailles de la terre…
    — D’où l’on remonte l’eau ? Par quel moyen ? Il doit bien y avoir une corde ?
    — Il y a une chaîne, très longue et bien scellée. Elle a résisté à plusieurs siècles, à plusieurs sièges. Il est impossible de l’enlever pour en faire l’instrument de ton évasion…
    — Mon Dieu !… Comment faire en ce cas ?
    — Prier ce Dieu que tu invoques machinalement, le prier avec force et avec foi. Peut-être te prendra-t-il en pitié ? Moi je ne peux que t’offrir l’aide d’une âme compatissante.
    — Ne pouvez-vous convaincre Alwar de me rendre ma liberté ? Vous auriez pu recevoir un ordre venu du ciel durant votre sommeil ?
    Le vieil homme esquissa un sourire :
    — Je pourrais en effet… mais pas maintenant ! Ton tourmenteur ne viendra pas avant une semaine. À ce moment nous verrons…
    — Une semaine ! soupira Morosini, accablé, en se laissant glisser le dos appuyé au mur bas.
    Quelle malédiction le poursuivait, qui ne l’avait arraché à une prison au fond de la terre que pour lui en donner une autre au milieu des nuages ? Cette fois, évidemment, le geôlier lui montrait une certaine sympathie et c’était un réconfort de ne pas être perpétuellement sur la défensive, mais Chandra rait-il jusqu’à l’aider à prendre la fuite ? En dépit de la vénération qu’il montrait au vieil homme, Jay Singh était très capable de le mettre à mort s’il laissait échapper sa proie. Et l’idée de causer la perte de cet être doux et courtois lui était plus que désagréable. Dans les pattes de Jay Singh, la mort ne devait pas être facile…
    Le soir venu, tandis que le Maître montait sur le haut de la tour pour ses dévotions, Aldo examinait la grande salle qui allait lui tenir lieu de prison. La trappe avait livré passage à un matelas et à des couvertures pour qu’il ne souffre pas du froid nocturne, ces dernières étant une concession à sa fragilité occidentale. Le Maître, lui, se contentait d’une paillasse. En dehors de cela les murs

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