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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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son âme : elle semble tourner ses regards vers l’Égypte. Je n’ai pas besoin de vous dire de revenir le plus tôt possible ; car après le Seigneur vous êtes ma seule consolation. Prenez bien garde d’enfoncer vos pieds trop avant dans la vallée de vanité dans laquelle vous vous trouvez, n’allez pas à l’office qu’on célèbre dans les églises de Londres : ce n’est qu’une messe mal déguisée, comme le disait Jacques VI, quoique ce prince et son malheureux fils aient voulu ensuite l’introduire dans leurs états, et c’est pour cela que la justice divine a traité leur race comme une écume qui surnage à la surface de l’eau, et qu’elle l’a rendue errante sur la terre. Voyez les prophéties 7, 9, 10 et 17 d’Osée. Nous et les nôtres, répétons avec le même prophète : Retournons au Seigneur, c’est lui qui nous a frappés, c’est lui qui guérira nos blessures. »
    Il lui disait ensuite qu’il approuvait la manière dont elle comptait revenir par Glascow ; et, après être entré dans divers détails domestiques que nous ne jugeons pas nécessaire de rapporter, il finissait par une ligne qui ne fut pas celle que Jeanie relut le moins souvent et avec le moins de plaisir. « Reuben Butler a été un fils pour moi dans mon affliction. » Comme David Deans prononçait rarement le nom de Butler sans y joindre quelque sarcasme plus ou moins direct contre ses connaissances mondaines ou contre l’hérésie de son grand-père, elle fut charmée de voir qu’il donnait en ce moment des éloges sans restriction, et elle en conçut un augure favorable.
    Quoique l’imagination de Jeanie fût ordinairement fort calme, elle devint en cette circonstance assez vive pour la transporter d’avance en idée dans une jolie ferme du Northumberland, environnée de montagnes et de gras pâturages, et garnie de bestiaux de toute espèce. Elle voyait une assemblée de vrais presbytériens choisir Butler pour leur guide spirituel. Effie était rendue sinon à la gaieté, au moins à la tranquillité ; elle voyait son père, ses lunettes sur le nez et son livre de prières à la main ; elle-même avait changé le ruban virginal pour le chapeau dont se couvrent les femmes mariées ; elle se figurait être dans l’église, écoutant des paroles d’édification qui faisaient d’autant plus d’impression sur les auditeurs, que celui qui les prononçait leur était alors lié par les nœuds du sang. Ces visions lui devenaient plus chères de jour en jour ; elle attendait avec impatience l’instant où elles pourraient se réaliser ; son séjour à Londres lui devenait insupportable, et elle reçut avec la plus vive satisfaction l’avis que lui fit enfin donner le duc d’Argyle qu’elle devait se préparer à se mettre en route sous deux jours pour le nord.

CHAPITRE XL.
 
    « Les crimes, les forfaits étaient sa jouissance ;
    » Son cœur ne nourrissait que haine, que vengeance ;
    » Ses yeux, brillans encor d’un courroux impuissant,
    » Semblaient sur l’échafaud s’éteindre en menaçant. »
    CHABBE.
    Jeanie était depuis trois semaines dans la métropole de l’Angleterre, quand arriva le jour où elle devait en partir.
    Elle prit congé de mistress Glass avec la reconnaissance que méritaient les attentions que cette bonne parente avait eues pour elle, et elle monta dans un fiacre avec son bagage devenu plus considérable par quelques présens qu’elle avait reçus, et diverses acquisitions qu’elle avait faites ; le fiacre la conduisit chez le duc d’Argyle, où elle se rendit dans l’appartement de la femme de charge, pendant qu’on préparait la voiture dans laquelle elle devait voyager. À peine était-elle entrée, qu’on vint l’avertir que le duc désirait la voir ; et, à sa grande surprise, on la conduisit dans un superbe salon, où il était avec son épouse et ses trois filles.
    – Je vous présente ma petite concitoyenne, duchesse, dit le duc ; si j’étais à la tête d’une armée dont tous les soldats auraient son courage et sa fermeté, je ne craindrais pas de me battre un contre deux.
    – Ah ! papa ! dit une jeune fille aux yeux vifs, qui paraissait avoir environ douze ans, vous étiez pourtant au moins un contre deux à la bataille de Sheriff-Moor, et cependant… elle se mit à chanter la ballade bien connue :
    Nous nous dîmes vainqueurs, ils nous disaient vaincus ;
    Et puis d’autres disaient qu’on ne vainquit personne.
    Mais

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