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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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servir d’elle comme d’un instrument pour soutenir une maison près de s’écrouler.
    « Si jamais la vie doit être précieuse, disait-il, c’est quand on la doit à quelqu’un qui nous est uni par les liens du sang et de l’affection ; mais que votre cœur ne se chagrine point parce que cette victime, que vous avez sauvée de l’autel où elle était attachée avec les liens de la loi humaine, est maintenant forcée de s’éloigner au-delà des frontières de notre pays. L’Écosse est une terre de bénédiction pour ceux qui aiment les règles du christianisme, et c’est une mère patrie qui est belle et chère pour ceux qui y ont toujours vécu ; et avec raison, ce judicieux chrétien, le digne John Livingstone, marin de Borrowstouness, disait, comme le rapporte le fameux Patrice Walker : – qu’il crut que l’Écosse était une géhenne {114} de méchanceté pendant qu’il y vivait, mais que lorsqu’il en était absent, il la regardait comme un paradis ; car le mal de l’Écosse, il le trouvait partout, et le bien de l’Écosse nulle part. – Mais nous devons nous rappeler que, quoique l’Écosse soit notre terre natale et celle de nos pères, elle n’est point comme Goshen en Égypte, et que le soleil des cieux ne brille pas en Écosse seulement pour laisser le reste du monde dans les ténèbres ; ainsi donc, comme mon accroissement de fortune à Saint-Léonard peut bien être l’effet d’un souffle venant de la terre glaciale de l’égoïsme terrestre, où jamais plante de la grâce ne prit racine, et parce que je sens que je commençais à être trop attaché aux biens de ce monde. Je reçois cette condition mise au pardon d’Effie comme un avertissement de Dieu, qui m’ordonne, de même qu’à Abraham, de quitter le pays d’Haram, d’abandonner les parens de mon père, la maison de ma mère, et les cendres de ceux qui se sont endormis avant moi, et auxquelles les miennes devaient se joindre. Je suis encore fortifié dans ma résolution de changer de pays, quand je considère combien les cœurs sont devenus tièdes dans cette contrée, et combien les voies de la véritable religion y sont peu fréquentées.
    » On m’assure qu’on trouve à louer des fermes à un prix raisonnable dans le Northumberland, et je sais qu’il y a dans ce pays un assez grand nombre d’âmes précieuses de notre Église souffrante. C’est donc là que j’ai dessein d’aller m’établir. Il sera facile d’y conduire les bestiaux que je voudrai conserver, et je ferai vendre les autres.
    » Le laird s’est montré notre ami dans nos afflictions. Je lui ai rendu l’argent qu’il avait dépensé pour la défense d’Effie ; car Nicol Novit ne lui en a rien remis, et le laird et moi nous nous y attendions bien : la loi, comme on dit, a une grande bouche, elle avale tout. J’ai emprunté cette somme dans cinq ou six bourses. M. Saddletree me conseillait d’exiger par sommation, du laird de Lounsbeck le remboursement de mille marcs qu’il me doit ; mais je n’ai pas entendu parler de sommation depuis ce terrible jour où une fanfare de cor, à la croix d’Édimbourg, enleva de leurs chaires la moitié des fidèles ministres d’Écosse {115} . Cependant je ferai dresser une assignation, ce qui a remplacé, dit M. Saddletree, les anciennes sommations ; et je ne perdrai pas si je peux l’éviter.
    » Quant à la reine et aux bontés qu’elle a eues pour vous, et à la compassion qu’elle a montrée pour la fille d’un pauvre homme, je ne puis que prier pour son bonheur dans ce monde et dans l’autre, et pour le solide établissement de sa maison sur le trône de ces deux royaumes. Je ne doute pas que vous n’ayez dit à Sa Majesté que j’étais le même David Deans dont on parla à l’époque de la révolution lorsque je fis entre-choquer les têtes de deux faux prophètes, ces Anti-Gracieuses Grâces, les Prélats, que je rencontrai dans High-Street, après leur expulsion de la convention des états. Le duc d’Argyle est un seigneur aussi noble que généreux, qui plaide la cause du pauvre, de l’affligé et du malheureux sans appui. Il en sera récompensé sur la terre et dans le ciel.
    » Je vous ai parlé de bien des choses, et je ne vous ai encore rien dit de ce qui me tient le plus au cœur. J’ai vu la brebis égarée. Elle sera mise en liberté demain matin ; je suis caution qu’elle quittera l’Écosse avant un mois. Je ne suis pas satisfait de l’état de

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