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La Reine Sanglante

La Reine Sanglante

Titel: La Reine Sanglante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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descendit.
    « C’est fait ! » dit-il simplement.
    Qu’est-ce qui était fait ?… Bigorne avait complètement dépouillé le corps de Capeluche ; il lui avait arraché tous ses vêtements en les déchirant avec son poignard, puis lui avait passé la chemise et la cagoule !…
    En sorte que le lendemain et les jours suivants pendant lesquels ce fut un but de promenade et de distraction pour les Parisiens que d’aller voir Enguerrand de Marigny pendu aux fourches de Montfaucon, nul ne s’avisa d’imaginer que, si le pendu y était toujours, ce n’était plus le sire de Marigny.
    Marigny avait été enterré dans la fosse que Tristan avait préparée. Le vieux serviteur avait proprement enveloppé le corps dans un linceul qu’il avait apporté, de façon qu’il ne fût pas souillé par la terre.
    Ces derniers soins accomplis en bonne et due forme, Tristan s’éloigna, bien triste assurément, mais rassuré sur le sort qui attendait le défunt. La petite troupe descendit jusqu’aux chaumières et attendit dans le cabaret de La Bonne-Futaille que le jour leur permit de rentrer dans Paris. Lorsque les portes s’ouvrirent, Buridan se dirigea vers la Courtille, où l’on retrouva Riquet qui montait bonne garde.
    « Venez avec nous, dit Buridan à Tristan ; sous peu de jours, nous quitterons Paris où vous n’avez plus rien à faire, où vous risquez vous-même d’être pendu ; plus tard, vous rentrerez dans Paris, comme j’espère y rentrer moi-même, car je veux être docteur. »
    Tristan réfléchissait à la proposition que venait de lui faire Buridan.
    « Eh bien, soit, dit-il, je vous suivrai hors Paris ! mais j’ai à rassembler quelques menus objets auxquels je tiens ; sous deux ou trois jours, je vous rejoindrai ici.
    – Non, dit Buridan ; dès que vous serez en état de partir, rendez-vous au Roule, où vous trouverez la fille du malheureux Marigny, et attendez-nous là. Si vous le croyez utile, mettez-la au courant de la mort de son père, car, moi, je n’en aurais pas le courage…
    – Je m’en charge », dit Tristan.
    Et il quitta la Courtille-aux-Roses, en faisant signe à Bigorne de le suivre. Bigorne, d’ailleurs, s’apprêtait lui-même à sortir. Il suivit donc Tristan, mais, avant de s’en aller, il confia à ses compagnons qu’il ne rentrerait pas avant le lendemain ou peut-être le surlendemain.
    Buridan demeura avec Guillaume et Riquet.
    « Eh bien, fit Guillaume, partons-nous cette fois ? As-tu quelque autre Marigny à essayer de sauver ?
    – Il y a Gautier, dit Buridan. Moi, je vous déclare que je ne m’en irai pas que je ne l’aie tiré de prison ou que je l’aie vu mort…
    – Pauvre Philippe ! sanglota Guillaume Bourrasque.
    – Oui, fit Riquet, c’était un joli gentilhomme, bien qu’il supportât le vin beaucoup moins que Gautier. Allons, Buridan, console-toi, nous ferons comme toi, nous ne nous en irons pas avant d’avoir vu le pauvre Gautier se balancer au bout d’une corde… »
    Lancelot Bigorne avait rejoint Tristan, qui s’éloignait sans hâte et paraissait tout absorbé dans sa douleur.
    « Holà ! mon digne compère, fit Bigorne, où me conduisez-vous ? Je vous préviens que j’ai un travail fort pressé, qui ne souffre aucun retard. »
    Quel travail avait à accomplir Bigorne ? Nous le verrons à l’œuvre.
    « Savez-vous, dit Tristan, qu’il y a deux hommes auxquels j’avais, ce matin, voué une haine terrible ?…
    – Bon, et quels sont ces deux hommes ? Mais, je vous préviens…
    – Patience ! dit Tristan. L’un de ces deux hommes est le comte de Valois, qui a fait pendre mon maître.
    – Ah ! ah ! fit Bigorne.
    – Oui. Et l’autre, c’est, ou plutôt c’était Capeluche, qui a pendu mon maître.
    – Celui-là a payé. N’en parlons plus.
    – Oui, fit Tristan, il a payé, grâce à vous, maître Bigorne… C’est pourquoi je vous ai parlé de m’accompagner. Ne me demandez rien. Venez et vous verrez… »
    Bigorne, pensif, se laissa conduire par Tristan.
    Ils arrivèrent rue Saint-Martin et s’arrêtèrent à un endroit de la rue qui était éventré ; là s’était élevée une belle forteresse, bien close de murs crénelés, bien entourée de son fossé. Il n’y avait plus rien. Murs, forteresse, bâtiments, tout avait été démoli.
    « Voilà ce qui reste de l’hôtel Marigny ! » dit Bigorne.
    Mais Tristan ne répondit pas. Une centaine de pas plus loin, il entra dans cet

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