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La Reine Sanglante

La Reine Sanglante

Titel: La Reine Sanglante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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humble logis inhabité et même mal famé pour le voisinage, où nous avons déjà vu le serviteur du ministre le jour où ce dernier fut arrêté.
    Tristan alluma une torche, descendit un escalier, parvint à un caveau, déblaya une partie du sable qui recouvrait le sol, souleva une trappe et descendit encore un escalier, toujours suivi de Bigorne. Là, dans ce deuxième caveau, Tristan saisit une pioche et se mit à frapper contre le mur, qui paraissait fait d’énormes pierres cimentées.
    À la stupéfaction de Bigorne, le mur, sous les coups de pioche, s’écailla ; cette apparence de pierres et de ciment tomba et un énorme coffre de fer, scellé dans l’épaisseur des fondations, apparut. Tristan ouvrit ce coffre ; il était rempli de sacs, méthodiquement rangés.
    Tristan souleva un de ces sacs et l’ouvrit en coupant avec son poignard la cordelette qui le liait. Il s’en échappa une pluie de pièces d’or.
    Bigorne ouvrait des yeux hagards et pantelait.
    « Oh ! bégaya-t-il, rien que dans ce sac, il y a peut-être trois cents écus d’or !…
    – Mille ducats d’or, dit gravement Tristan, c’est-à-dire une fortune dont se contenterait plus d’un gentilhomme de la cour du roi. Aidez-moi, Bigorne. »
    Tristan se mit à, entasser dans le sac les pièces d’or qui s’en étaient échappées. Bigorne l’aidait en tremblant et en soupirant :
    « Dire qu’avec la dixième partie de ce qu’il y a là, je serais riche !… »
    Tristan referma le sac, le souleva, le posa dans les bras de Bigorne et dit simplement :
    « Ce sac est à vous !… »
    Bigorne chancela. Le sac lui échappa. Il porta les mains à son front.
    « Eh bien ? fit Tristan, qui ne put s’empêcher de rire.
    – Eh bien, compère, rendez-moi un service. Puisque vous devez nous rejoindre au Roule, gardez-moi jusque-là ces beaux ducats. Vous me les apporterez là-bas, et alors il sera trop tard pour qu’une nouvelle idée de Buridan me réduise à manger du foin ou des chardons comme lui. Je ne suis pas un âne, moi, que diable !
    – Je vous le promets ! » dit Tristan.
    Les deux hommes remontèrent en haut.
    « Et vous disiez donc ? reprit alors Bigorne.
    – Je ne disais rien, fit Tristan, redevenu sombre.
    – Si fait, compère, vous disiez qu’il existait par le monde deux hommes auxquels vous vouliez le mal de mort. Le premier, c’était Capeluche, et celui-là est payé ; moi aussi. Le deuxième, c’était Valois ; et celui-là n’a pas encore payé. »
    Tristan leva sur Bigorne un regard qui s’éclaira alors.
    « Est-ce que vous auriez la pensée de m’aider ?…
    – À vous venger de Valois ?… Oui. »
    Alors, il y eut entre Bigorne et Tristan une longue conversation, ou, pour mieux dire, ce fut un monologue de Bigorne, que Tristan, parfois, approuvait d’un signe de tête.
    « Ainsi, dit Bigorne, en achevant, si vous réussissez, vous le conduisez jusqu’à la porte ?
    – Oui ! dit Tristan, qui frissonna.
    – Vous le laissez entrer ; puis vous tirez au-dehors la porte sur vous ?
    – J’ai compris…
    – Bon ! Et alors, vous allez rejoindre Buridan au Roule. Le reste me regarde. »
    Sur ces mots, les deux hommes se séparèrent pour s’occuper de la besogne que chacun s’était assignée. Or, cette besogne, Bigorne n’en avait expliqué qu’une partie à Tristan. La manœuvre qu’il méditait se divisait en deux manœuvres successives. Tristan connaissait la deuxième, à laquelle il devait collaborer. Quant à la première, Bigorne la lui laissait ignorer, redoutant peut-être que le serviteur de Marigny refusât son concours et même s’y opposât.
    C’est cette dernière manœuvre que nous allons voir se dessiner ici.
    En sortant de la rue Saint-Martin, Lancelot Bigorne se rendit dans la rue aux Sorciers. Ces sorciers étaient des guérisseurs.
    Ce fut chez un de ces sorciers que se rendit Lancelot Bigorne. Il aborda courageusement le monstre, c’est-à-dire le sorcier : c’était un homme d’une cinquantaine d’années, à l’œil doux, à la bouche grave, d’une mine, en somme, plutôt rassurante, et pourvu d’une belle barbe ondoyante.
    « Voilà, dit-il, un homme est mort ce matin ; pouvez-vous le faire vivre pour quelques jours ?
    – Non, dit le sorcier. Mais de quoi est mort cet homme ?
    – Diable ! diable ! fit Lancelot, stupéfait. Ainsi, vous ne pouvez pas rendre la vie à un cadavre pour quelques malheureux jours, une

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