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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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d’un cours d’eau et sa
gourde était presque vide. L’eau semblait stagnante et elle n’était pas sûre
qu’elle fût potable. Elle y plongea la main, goûta une gorgée et recracha
aussitôt le liquide saumâtre. Puis elle se rinça la bouche avec l’eau de sa
gourde.
    Est-ce que l’aurochs a bu de cette eau ? se demanda-t-elle
en remarquant le squelette blanchi que prolongeait une longue paire de cornes
effilées. Puis elle s’empressa de quitter ces eaux croupies où la mort semblait
encore rôder. Mais elle ne réussit pas à chasser l’aurochs de ses
pensées : elle avait beau s’éloigner, elle continuait à penser à ce
squelette et à ses longues cornes incurvées.
    Il était près de midi quand elle s’arrêta au bord d’un ruisseau.
Elle décida alors de faire du feu pour cuire le lapin qu’elle venait de tuer.
Assise au soleil, elle était en train de faire tourner entre ses paumes la
drille à feu sur la sole en bois quand elle se surprit à souhaiter que Grod
soit là pour lui tendre le charbon ardent enveloppé de mousse ou de lichen
qu’il transportait toujours dans une... corne d’aurochs !
    Elle sauta aussitôt sur ses pieds, rangea la drille et la sole
dans son panier, plaça le lapin par-dessus et rebroussa chemin. Arrivée au bord
de l’étang, elle s’approcha du squelette et commença à tirer sur une de ses
cornes.
    Mais soudain, elle fut prise de remords : dans le Clan, les
femmes n’avaient pas le droit de transporter le feu ! Si je ne le fais
pas, qui le fera à ma place ? se demanda-t-elle. Et, d’un coup sec, elle
détacha la corne. Puis elle se dépêcha de quitter les lieux comme si le simple
fait de penser à l’acte interdit avait suffi pour qu’elle sente braqués sur
elle des regards désapprobateurs.
    Il y avait eu une époque où, pour pouvoir vivre au sein du Clan,
il avait fallu qu’elle se conforme à un mode de vie qui ne correspondait pas à
sa nature. Maintenant, si elle voulait rester en vie, il fallait au contraire
qu’elle surmonte les interdits de son enfance et qu’elle pense par elle-même.
La corne d’aurochs était un premier pas dans cette direction et le signe
qu’elle était sur la bonne voie.
    Ayla se rendit compte très vite que le fait d’avoir une corne
d’aurochs n’était pas suffisant, en soi, pour transporter du feu. Le lendemain
matin, quand elle voulut ramasser de la mousse sèche pour envelopper le charbon
ardent, elle s’aperçut qu’il n’y en avait nulle part. La mousse, si abondante
dans les sous-bois autour de la caverne, ne poussait pas dans les steppes,
faute de l’humidité nécessaire. Finalement, elle enveloppa le charbon dans de
l’herbe. Mais quand elle voulut s’en resservir, la braise s’était éteinte. Elle
ne se découragea pas pour autant. Plus d’une fois, elle avait recouvert le feu
de cendres pour qu’il dure toute la nuit. Elle savait donc en gros comment s’y
prendre. Après moult essais et échecs, elle trouva le moyen de conserver le feu
d’un campement à l’autre. Elle portait la corne d’aurochs accrochée à sa
ceinture, à côté de son sac de guérisseuse.
    Depuis plusieurs jours, Ayla remontait un fleuve trop large
pour être traversé à pied. Plus elle avançait, plus le fleuve s’élargissait et,
après un brusque crochet, il se dirigeait nettement vers le nord-est.
    La jeune femme était trop éloignée maintenant pour risquer de
rencontrer les chasseurs du clan de Broud. Malgré tout, elle ne voulait pas
aller vers l’est : l’est, c’était le retour vers le Clan. Il n’était pas
question non plus qu’elle s’installe dans les vastes plaines qui bordaient le
fleuve. Il fallait donc qu’elle trouve un moyen de traverser.
    Excellente nageuse, elle aurait très bien pu franchir le fleuve
à la nage. Malheureusement, avec un panier sur la tête, la chose devenait
impossible. Que faire ?
    Elle était assise à l’abri d’un arbre mort dont les branches dénudées
traînaient dans l’eau. Le soleil de l’après-midi se reflétait dans le mouvement
incessant du courant qui, de temps en temps, charriait quelques débris. Cela
lui rappelait le cours d’eau qui coulait près de la caverne. A l’endroit où il
se jetait dans la mer intérieure, il regorgeait de saumons et d’esturgeons que
le clan pêchait. Ayla allait souvent y nager en dépit des craintes d’Iza. Elle
avait toujours su nager bien que personne ne lui ait appris.
    Je me demande pourquoi les

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