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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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pour le transporter confortablement calé contre sa hanche.
    Pourquoi l’avait-elle emportée ? Elle n’était pas
indispensable à sa survie. Mais elle n’avait pas voulu s’en séparer, elle était
comme imprégnée de son fils. Après avoir pressé la peau douce contre sa joue,
elle la plia avec soin et la rangea au fond du panier. Par-dessus, elle plaça
les bandes en peau absorbante qu’elle utilisait pendant ses règles. Puis elle
ajouta sa seconde paire de chausses en peau. Elle marchait maintenant pieds nus
et ne se chaussait que quand il faisait froid ou humide. Mais elle se
félicitait d’avoir emporté les deux paires car elle en avait déjà usé une.
    Elle s’occupa ensuite de ses réserves de nourriture. Il lui
restait encore une portion de sucre d’érable emballée dans une écorce de
bouleau. Elle en cassa un morceau et le mit dans sa bouche en se demandant si
elle aurait à nouveau l’occasion de manger du sucre d’érable quand celui-ci
serait fini.
    Elle avait encore plusieurs galettes de voyage, de celles que
les hommes du clan emportaient quand ils partaient chasser, faites d’un mélange
de graisse fondue, de viande séchée broyée et de fruits secs. En pensant à la
graisse qu’elles contenaient, l’eau lui vint à la bouche. La plupart des
animaux qu’elle tuait avec sa fronde ne fournissaient que de la viande maigre
et, si elle n’avait pas pu équilibrer ses menus grâce aux végétaux qu’elle
cueillait, ce régime ne lui aurait pas permis de vivre longtemps. La graisse,
sous quelque forme que ce soit, était nécessaire à sa survie.
    Malgré son envie d’en manger une, elle rangea les galettes de
voyage dans son panier sans y toucher : mieux valait les garder pour le
jour où elle en aurait vraiment besoin. Elle y ajouta les tranches de viande
séchée qui lui restaient – aussi dures que du cuir mais nourrissantes –,
quelques pommes sèches, une poignée de noisettes, quelques petits sacs de
grains ramassés dans les hautes herbes des steppes autour de la caverne et jeta
un tubercule pourri. Par-dessus la nourriture, elle posa son bol, son capuchon
en fourrure et la paire de chausses usée.
    Après avoir détaché de sa ceinture son sac de guérisseuse, elle
caressa la peau de loutre brillante et imperméable et sentit sous ses doigts
les os des pattes arrière et de la queue. La peau de l’animal avait été incisée
à la hauteur du cou. Une lanière en cuir, enfilée à cet endroit, permettait de
fermer le sac et la tête de la loutre, toujours attachée au dos et étrangement
aplatie, servait de rabat. Iza avait fait ce sac pour elle-même et Ayla en
avait hérité le jour où elle était devenue à son tour la guérisseuse du Clan.
    Ce sac en loutre lui rappelait son premier sac de guérisseuse,
fabriqué lui aussi par Iza, et que Creb avait brûlé, il y a bien des années de
cela, lorsqu’elle avait été maudite pour la première fois. Brun avait été
obligé d’agir ainsi : les femmes du Clan n’avaient pas le droit d’utiliser
des armes et cela faisait des années qu’Ayla se servait en cachette d’une
fronde. Malgré tout, Brun lui avait donné une chance de revenir – à
condition qu’elle soit capable de rester en vie.
    Ce jour-là, il a fait plus que de me donner une chance, songea Ayla.
Si je n’avais pas su à quel point le fait d’être maudite pouvait donner envie
de mourir, peut-être n’aurais-je pas réussi à rester en vie lorsque Broud à son
tour m’a chassée. Même s’il m’a été très difficile de quitter Durc pour
toujours, la malédiction de Broud m’a moins touchée que la première. Le jour où
Creb a brûlé tout ce qui m’appartenait, j’ai vraiment voulu mourir.
    Elle avait aimé Creb, le frère de Brun et d’Iza, au moins autant
qu’Iza. Comme il lui manquait un œil et la moitié d’un bras, il n’avait jamais
pu chasser mais il était de loin le plus grand magicien de tout le Clan :
Mog-ur, craint et respecté de tous. Son vieux visage, borgne et défiguré par
une cicatrice, inspirait de l’effroi aux chasseurs les plus courageux. Mais
Ayla savait qu’il pouvait aussi refléter une grande douceur. Creb l’avait
protégée, s’était occupé d’elle et l’avait aimée comme si elle était la fille
de la compagne qu’il n’avait jamais eue.
    La mort d’Iza remontait à trois ans, elle avait donc eu le temps
de s’y faire. Et, même si elle était séparée de son fils, elle savait

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