Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
mon maître.
    — Votre maître… j’ai déjà entendu votre voix… C’est vous qui vous intéressiez à Belcastel… Monsieur de Fleur-de-Lis!
    Olivier n’avait pas prévu d’être reconnu. Il songea d’abord à tuer Boisdauphin, puis il se dit que c’était peut-être mieux
     qu’il croie que seuls les gens de Navarre avaient volé l’or.
    — En effet.
    — C’est donc Navarre le voleur.
    — C’est un butin de guerre, monsieur. C’était à vous de le défendre.
    Boisdauphin ne répondit pas. Olivier le dépouilla de ses armes, ainsi que M. de Saveuse.
    Nicolas Poulain, un masque sur le visage, avait déjà récupéré mousquets et pistolets qu’il jetait dans les fourrés, sauf deux
     belles arquebuses courtes au manche ciselé qu’il conserva ainsi que l’épée de l’hospitalier qui portait une belle pierre sur
     la poignée.

    A Étampes, le prévôt Jean Audren les attendait à la porte de la ville en compagnie de M. de Richelieu. Ils passèrent la nuit
     au château et repartirent le lendemain à la pique du jour. Le risque qu’on les retrouve était désormais infime. Moreo avait
     dû faire soigner ses hommes et n’avait donc pas pu les poursuivre. L’Espagnol était sans doute parti àParis demander des troupes fraîches à l’ambassade, et il ne retrouverait pas facilement leur trace.
    C’est sur la route de Blois que M. de Cubsac s’approcha d’Olivier, qui chevauchait avec Cassandre, pour lui demander, avec
     beaucoup de respect, s’il pouvait lui parler un instant. Olivier lui fit signe que oui.
    — Monsieur, après cette entreprise, je ne suis plus un cadet miséreux. Je vais pouvoir m’établir, je crois que le roi m’apprécie, et que je pourrais obtenir une charge à la cour. Je suis de petite, mais de vieille noblesse…
    — Certainement, monsieur de Cubsac, et je vous estime beaucoup, dit Olivier.
    — Et moi aussi, renchérit Cassandre en souriant.
    La Gascon se passa la langue sur les lèvres et, prenant visiblement son courage à deux mains, il expliqua :
    — Depuis deux ans, je suis plusieurs fois allé trouver Mlle Perrine à la sortie de la messe à Saint-Merry… Je l’aime beaucoup.
    Cassandre fronça les sourcils.
    — Vous êtes son maître, monsieur, et je crois que sa tante m’agréerait… bref, en un mot, je souhaiterais l’épouser.
    Olivier resta silencieux, maintenant contrarié, et le Gascon prit cela comme une rebuffade. Il se raidit.
    — Parlons rond, monsieur, vous craignez de perdre une domestique? s’enquit-il d’un ton froid.
    — Non, ce n’est pas cela, monsieur de Cubsac! protesta Olivier qui comprit qu’il avait besoin d’une réponse claire. En vérité, je serais très honoré si vous épousiez Perrine. Je viens de vous le dire, j’ai beaucoup de considération à votre égard, et c’est justement pour cela…
    — Expliquez-vous, monsieur!
    — Mme de Saint-Pol va vous faire connaître mes réticences mieux que moi, décida Olivier, mal à l’aise.
    Le Gascon se tourna vers elle, l’air malheureux. Son cheval était un peu en arrière du sien et elle le pressa pour arriver
     à son niveau.
    — Durant ces jours funestes des barricades, je me suis rendue chez Olivier, rue Saint-Martin, commença-t-elle. Mme Poulain et ses enfants s’y étaient réfugiés et je voulais la prévenir que la Ligue cherchait son mari. J’étais donc là quand Perrine a demandé à sortir pour aller voir une voisine. Peu de temps après son retour, le commissaire Louchart arrivait et nous arrêtait. Qui l’avait prévenu que j’étais là?
    — Et alors? déglutit le Gascon qui avait pourtant deviné.
    — On ignorait ma présence, et sinon Venetianelli, personne ne savait que j’étais la fille de Louis de Condé. Enfin, pas tout à fait, car quelques jours plus tôt Olivier était venu annoncer à ses domestiques qu’il m’avait épousée, et à cette occasion il leur avait dit qui j’étais. Louchart ne pouvait apprendre cela que de Perrine, Thérèse ou Le Bègue. Mais seule Perrine était sortie. Donc c’est elle qui nous a trahis, et j’ignore pourquoi.
    — En êtes-vous certaine, madame?
    — Ce ne sont que des présomptions, car je ne suis pas certaine que Louchart savait qui j’étais, il l’a peut-être appris plus tard par l’abbesse, mais alors pourquoi m’a-t-il arrêtée?
    — Je demanderai la vérité à Perrine, décida Cubsac avec gravité.
    Ils n’en parlèrent plus, tant le Gascon

Weitere Kostenlose Bücher