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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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répartition des pièces a quelque peu changé depuis, au château de Blois. La salle du conseil existe toujours mais le cabinet
     vieux, qui se trouvait à gauche, a disparu quand Gaston d’Orléans a construit une nouvelle partie du château. En revanche,
     on passe toujours de la salle du conseil à la chambre du roi par une porte qui communique aussi avec l’escalier à vis conduisant,
     au premier étage, aux appartements de Catherine de Médicis.
    O s’avança vers les Suisses qui barraient la porte de la chambre avec leur hallebarde.
    — Ceux-là sont-ils avec vous, monsieur le marquis? demanda Montpezat en désignant Rosny, Olivier et Cassandre.
    Il connaissait Nicolas Poulain et savait qu’il avait ses entrées à toute heure près du roi.
    — Oui.
    Les deux Suisses s’écartèrent tandis qu’un valet s’était précipité pour ouvrir la première porte. Entre-temps Montpezat avait
     fait signe à quatre des quarante-cinq de précéder les visiteurs. C’était la règle et même O s’y pliait.
    Ils entrèrent dans la chambre où se tenaient d’autres ordinaires , assis sur des banquettes tapissées en compagnie de Roger de Bellegarde, le premier gentilhomme. Tous se levèrent pour saluer
     O et Poulain pendant que le valet grattait à la porte de droite, celle du cabinet neuf.
    Olivier et Cassandre étaient impressionnés par ces mesures de sécurité. C’était autrement plus facile d’approcher Henri de Navarre!
    Le valet les fit pénétrer dans une pièce de taille moyenne avec une seule fenêtre et une cheminée où crépitait un feu agréable.
     Le jour baissait et deux gros chandeliers avec des bougies de cire éclairaient Henri III à sa table de travail. En face de
     lui était assis le duc d’Aumont, qui dirigeait désormais officieusement le conseil royal. Il parut surpris en découvrant le
     marquis d’O, absent de la cour depuisune vingtaine de jours, et encore plus en apercevant M. de Rosny derrière lui.
    En revanche, le sombre visage d’Henri III s’illumina d’un sourire si large qu’il laissa voir les fils d’or qui tenaient ses
     fausses dents.
    — Monsieur d’Aumont, laissez-nous un instant!
    Le duc sortit en silence après avoir rassemblé ses papiers et salué Cassandre d’une révérence.
    — Alors? demanda le roi quand ils furent seuls.
    — Sire, vous êtes plus riche de quatre-vingt-dix mille écus, bien que nous n’ayons pas eu le temps de compter! annonça O, rayonnant.
    — Dieu vous bénisse! Racontez-moi tout! fit le roi, visiblement aux anges.
    O commença son récit sans en donner trop de précisions, car il savait qu’il devrait raconter l’entreprise d’autres fois, tant le roi voudrait connaître les détails! Quand il expliqua qu’ils avaient volé l’or sans même tirer un coup de feu, Henri parut encore plus satisfait. Puis ce fut le récit de l’embuscade, hélas plus sanglant.
    — Personne ne vous a reconnu? demanda le roi.
    — M. de Boisdauphin m’a reconnu, sire, intervint Olivier. J’ai donc tout fait pour qu’il croie que c’était une opération conduite pour Henri de Navarre.
    — C’est bien. C’est très bien! Maintenant que j’ai pris l’or de Guise, j’éprouverai certainement quelque plaisir malsain à accepter les humiliations qu’il me fait subir! déclara-t-il en riant.
    » Cet or va me permettre de réaliser mes projets, reprit-il plus gravement. J’avais besoin de cinquante mille écus, et les
     États généraux me refusent tout. Même si pauvreté n’est pas vice, j’étais dans une situation impossible. Grâce à vous, je
     suis libéré de cette contrainte, et peut-être bientôt libéré d’autres entraves.
    Il coula un regard vers les gens de Navarre.
    — Madame de Saint-Pol, monsieur de Rosny, monsieur de Fleur-de-Lis, vous direz à mon cousin que je reste sonserviteur, et son frère. Vous lui direz… – il parut chercher ses mots tant il semblait submergé par l’émotion – que je travaille
     à lui conserver ce que Dieu nous a donné, car je le sens bien, ce sera à lui de posséder ce beau royaume de France… même si
     cela doit me coûter la damnation éternelle…
    Sur ces paroles énigmatiques, il leur fit signe que l’entretien était terminé.
    — O, restez avec moi, j’ai à vous parler. Monsieur Poulain, ma mère souhaite vous voir. Raccompagnez vos amis et allez chez elle. C’est important…

    Ils saluèrent et sortirent. Olivier était troublé par les

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