Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
garde bretonne d’Anne de Bretagne, l’épouse de Louis XII.
    Maintenant que le duc de Guise était le gouverneur du château, c’étaient les gens du duc qui s’y tenaient, car de cet endroit,
     on dominait la cour.
    Sous les arcades qui servaient d’écurie pour les visiteurs, Olivier et Rosny aidèrent Cassandre à descendre de cheval, puis
     précédés par le marquis d’O, ils traversèrent lacour vers le grand escalier, feignant d’ignorer les regards insolents ou simplement surpris des gentilshommes lorrains sur
     le porche aux Bretons. Ceux qui savaient que l’archilarron et Nicolas Poulain avaient été absents durant des semaines s’étonnaient
     de les revoir en compagnie de Maximilien de Béthune, baron de Rosny, un homme de Navarre même s’il disait s’être fâché avec
     lui. Quelques-uns tentèrent de les provoquer en lançant des remarques grivoises à l’attention de Cassandre.
    — Vous n’avez pas eu de difficultés? demanda François d’O à Nicolas.
    Il se tenait les yeux aux aguets, s’efforçant d’ignorer les insolences qu’il entendait.
    — Non, marquis. Richelieu m’a accompagné. Il vient de repartir avec des Suisses pour rejoindre Dimitri.
    — Il y a beaucoup plus de Lorrains que lorsque nous sommes partis, siffla le marquis en balayant la cour d’un regard circulaire.
    — Je l’ai remarqué…
    En bas de l’escalier se tenait François de La Grange, le capitaine des archers des portes du Louvre, en compagnie de quelques
     gentilshommes que Poulain salua, tandis que O, préoccupé, ne leur octroyait qu’un hochement de tête. Suivis de Rosny et d’Olivier
     entourant Cassandre, ils grimpèrent les marches quatre à quatre jusqu’au deuxième étage pour pénétrer directement dans la
     salle du conseil.
    La grande pièce était en pleins travaux. Tous les meubles, dont une grande table, avaient été repoussés contre les murs lambrissés.
     À gauche, près de la cheminée, des ouvriers muraient une ouverture avec des pierres et de la chaux. Des Suisses avec hallebarde
     gardaient les autres portes. Une dizaine de gentilshommes, tous armés d’épée et de dague, les considérèrent sans aménité à
     mesure qu’ils entraient. Certains laissèrent pourtant filtrer quelques sourires avantageux en découvrant une femme inconnue,
     tandis que d’autres faisaient des signes de courtoisie en reconnaissant le marquis d’O et Nicolas Poulain.
    O s’approcha de l’un d’eux.
    — Monsieur de Montpezat, demanda-t-il d’un ton dédaigneux, pourquoi ces travaux?
    Les gentilshommes étaient en effet des ordinaires avec leur capitaine, M. de Montpezat, baron de Laugnac. Il y avait là, entre autres, Sarriac, Joignac et Saint-Malin, tous
     des cousins de Cubsac.
    — Monsieur le marquis, répondit Montpezat en s’inclinant à peine, nous ne vous voyions plus…
    — J’étais occupé, répliqua sèchement François d’O, et vous ne m’avez pas répondu…
    Le ton était impatient. O n’appréciait pas Montpezat, homme d’Épernon et qu’il trouvait bien insolent pour son âge.
    À cet échange un peu vif, les ordinaires se rapprochèrent de leur chef, vaguement menaçants, mais Montpezat leur fit signe de ne pas bouger. Épernon était en disgrâce
     et il savait que O pouvait le faire chasser s’il se montrait insolent. Il désigna la porte qu’on murait.
    — Sa Majesté est trop souvent importunée quand elle travaille dans le vieux cabinet. Certains se permettent d’entrer directement chez elle. Le roi veut désormais que ses visiteurs passent dans la chambre d’apparat, puis par l’oratoire. Ainsi mes hommes qui seront dans la salle des gardes pourront les arrêter, s’il ne veut pas recevoir.
    O hocha la tête. Il savait le roi très à cheval sur l’étiquette et il est vrai qu’à Blois, certains prenaient leurs aises
     avec le protocole, le duc de Guise le premier.
    — Où est Larchant?
    — Dans la salle des gardes, dit-il en désignant la porte en face de la cheminée.
    » J’ai aussi des hommes dans l’escalier de la tour du Moulin. Soyez assuré que personne ne peut approcher le roi, poursuivit-il.
    — Je vous l’accorde, sourit O, cette fois décrispé. Sa Majesté est-elle dans sa chambre?
    Il ne demanda pas si Henri III était présent au château, car il savait que si Montpezat – l’homme de proie – était là, le
     roi y était aussi.
    — Non, elle travaille dans le cabinet neuf avec M. d’Aumont.
    La

Weitere Kostenlose Bücher