Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
Ligue et les Seize.
    Olivier ne partageait pas ce jugement. La duchesse était un démon.
    Ils devaient maintenant quitter Paris pour aller à Saint-Cloud, mais ils n’avaient ni lettre ni passeport à présenter aux
     portes. Malgré le danger qu’on leur tire dessus, ils décidèrent de forcer le passage, espérant qu’au moins un d’entre eux
     réussirait à sortir. Ayant pris les chevaux à l’écurie, ils filèrent vers la porte Montmartre. La porte Saint-Honoré était
     certes plus proche, mais trop bien gardée parles gens de Mayenne. Quant à utiliser une porte dans le quartier de l’Université, cela les aurait contraints à faire un long
     détour ou à traverser la Seine, or les ponts pouvaient être infranchissables.
    Mais quand ils arrivèrent à la porte Montmartre, c’était trop tard, elle venait de fermer.
    1   Situé approximativement aux Buttes-Chaumont.
    2   Qui existe encore.
    3   Michel Margey, jacobin, fut pendu à Châlons comme complice de Clément en juillet 1590.

38.
    Chez Cubsac, Olivier et Nicolas passèrent le début de la nuit dans l’angoisse. Clément était-il arrivé jusqu’au roi? Les heures s’écoulant et la ville restant calme, ils reprirent espoir et parvinrent enfin à s’endormir, car si le moine était parvenu jusqu’au roi, et l’avait meurtri, la nouvelle se serait rapidement répandue dans la capitale et le peuple serait dans les rues à danser et à chanter. Peut-être même que Clément avait été arrêté, espérait Olivier.
    À cinq heures, ils étaient debout. Rassemblant toutes les armes qu’avait Cubsac, ils s’équipèrent de corselet, pistolets longs
     et arquebuses, épée et même d’une pique, puis ils allèrent chercher leurs chevaux. Une fois hors de Paris, il leur faudrait
     une heure pour rejoindre Saint-Cloud, s’ils n’avaient pas à batailler.
    Ils furent à la porte Montmartre vers six heures, au moment où son capitaine arrivait accompagné de quelques archers de la
     ville porteurs de mousquets et d’une dizaine de bourgeois cuirassés dont les morions s’ornaient d’une croix de Lorraine rouge.
     Ce capitaine, grand comme un échalas, maigre comme un piquet et hautain comme un hidalgo, était un drapier fort imbu de son
     importance quePoulain connaissait vaguement. Ayant fait tourner la clef dans la grosse serrure, il laissa ses hommes pousser les deux lourds
     battants qui produisirent un strident gémissement. Les premières voitures qui attendaient commencèrent lentement à franchir
     le passage après que les passeports de leur conducteur eurent été longuement vérifiés. Ceux qui n’étaient pas en règle étant
     refoulés.
    Ils s’étaient assemblés à l’écart, comme des gens qui préparaient leur départ. Bouillant d’impatience, ils attendaient un
     moment favorable, c’est-à-dire que le passage soit dégagé et les archers occupés. Enfin, venant de la campagne, un chariot
     tiré par des bœufs s’arrêta à deux toises de la porte. Les gardes commencèrent à le fouiller. Nicolas Poulain fit signe à
     ses compagnons. Ils sortirent leur épée, brandirent pistolet ou arquebuse à main et lancèrent leurs chevaux.
    Si Olivier passa le premier sans qu’on tente de l’arrêter, le capitaine de la porte parvint à s’agripper à la selle du cheval
     de Poulain. Celui-ci le renversa sans état d’âme mais la bousculade fit hésiter la monture de Cubsac dont deux gardes parvinrent
     à attraper les rênes. Sans hésiter, le Gascon sabra le premier d’un coup de taille et tira avec son arquebuse à main sur la
     face du second tout en donnant un violent coup d’éperons. Sous la douleur, la bête bondit et franchit la porte.
    Ses amis étaient loin devant. Cubsac força l’animal tant qu’il put et devait être à une quarantaine de toises quand le premier
     coup de mousquet retentit, mais il était déjà trop loin pour être touché.
    Devant les maisons éparses érigées le long du chemin qui conduisait à la colline qu’on appelait encore le mont Marthe 1 , quelques laboureurs les regardèrent passer éberlués. À la Grange batelière, ils tournèrent à gauche devant le grand pré
     aux joutes où se tenaient les exercices militaires et poursuivirent encore un moment au galop, prenant ensuite des chemins de traverse que Nicolas Poulain connaissait bien. On avait dû se lancer à leur poursuite, mais leurs
     poursuivants auraient du mal à les retrouver dans le dédale de sentiers entre

Weitere Kostenlose Bücher