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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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plaisir manifeste qu'il éprouvait de sa venue – mêlé à la certitude que celle-ci était inéluctable – rendait impossible toute conversation banale.
    « Vous lui ressemblez, articula-t-il lentement. Je retrouve beaucoup d'elle dans votre visage.
    — Je n'ai vu que des photographies, mais j'ai eu la même impression.
    — Je ne pensais pas à Grace », corrigea-t-il avec un sourire, puis se détournant comme s'il craignait d'en avoir trop dit, il ajouta : « Asseyez-vous, je vous en prie. »
    Alice observa subrepticement les lieux, notant l'absence d'équipement moderne : pas de lumière, pas de chauffage, rien qui s'apparentât à de l'électronique. Y avait-il au moins une cuisine ?
    « Monsieur Baillard, reprit-elle. C'est un plaisir de vous rencontrer. Je me demandais… comment avez-vous su où me trouver ?
    — Est-ce important ? » sourit-il.
    Réflexion faite, Alice décida que non.
    «  Madomaisèla Tanner. Je sais ce qui se passe au pic de Soularac. Avant de poursuivre cette conversation, je voudrais vous poser une question : êtes-vous tombée sur un manuscrit ? »
    Plus que toute autre chose, Alice eût aimé répondre par l'affirmative.
    « Je suis navrée, répliqua-t-elle en secouant la tête. Il m'a déjà posé la question. Je n'ai jamais vu de manuscrit.
    — Il ?
    — Un individu nommé Paul Authié.
    — Ah, je vois », dit Baillard en opinant du chef en sorte qu'Alice n'eût pas à fournir d'autre explication.
    « Vous avez découvert ceci, cependant, me semble-t-il. »
    Il leva sa main gauche pour la poser sur la table, un peu comme une jeune fille exhibant sa bague de fiançailles et, stupéfaite, Alice vit qu'il portait l'anneau de pierre. Elle sourit. L'objet lui semblait si familier, alors qu'elle ne l'avait tenu que quelques secondes entre ses doigts.
    « Puis-je ? » s'enquit-elle, la gorge serrée.
    Baillard s'exécuta et Alaïs retourna l'anneau entre le pouce et l'index, une fois encore troublée par l'insistance de son regard.
    « Vous appartient-il ? s'entendit-elle demander, redoutant le « oui » qu'il risquait de proférer et les conséquences que cela impliquerait.
    — Non, répondit-il après un temps. Bien que j'en aie possédé un, autrefois.
    — Dans ce cas, à qui appartient-il ?
    — Vous l'ignorez ? » s'étonna-t-il.
    Un bref instant, Alice eut l'impression de le savoir. Puis l'étincelle disparut et son esprit s'obscurcit de nouveau.
    « Je n'en suis pas certaine, hésita-t-elle, mais je pense qu'il y manque ceci. » Elle sortit le petit disque de sa poche. « Il se trouvait avec l'arbre généalogique de la famille dans la maison de ma tante. Est-ce vous qui le lui avez envoyé ? »
    Baillard éluda la question.
    « Grace était une femme charmante, intelligente et très cultivée. Au cours de notre première conversation, nous nous sommes découvert de nombreux points communs.
    — À quoi sert-il ? insista Alice.
    — Cela s'appelle un merel . Jadis, il y en avait beaucoup. Aujourd'hui, il ne reste que celui-là. »
    Quel ne fut pas son étonnement de voir Baillard insérer le petit disque à l'intérieur de l'anneau.
    « Voilà, déclara-t-il en le remettant à son pouce.
    — Est-ce uniquement décoratif ou bien sert-il à quelque chose de précis ? »
    Il sourit comme si elle venait de réussir une sorte d'examen.
    « C'est la clé indispensable, souffla-t-il.
    — À quoi ? »
    Une fois encore, Baillard réserva sa réponse :
    « Alaïs vient parfois hanter votre sommeil, n'est-ce pas ? »
    Ce soudain changement de cap dans leur conversation la prit au débotté, la laissant sans réaction.
    « Nous portons en nous notre passé dans nos os et notre sang, continua-t-il. Alaïs a été en vous tout au long de votre vie afin de veiller sur vous. Vous partagez nombre de ses qualités. Comme vous, c'était une femme de grand courage, sereine et déterminée. Aussi loyale et inflexible que vous me semblez l'être. » Il s'interrompit pour lui adresser un sourire. « Et elle faisait aussi des rêves ; des temps anciens, du commencement de tout. Ces rêves lui révélèrent sa destinée, si réticente qu'elle fût à l'accepter, tout comme les vôtres éclairent votre chemin. »
    Alice avait l'impression que ces propos lui venaient de très loin, comme s'ils n'étaient en rien rattachés à Baillard, à elle-même ou à qui que ce fût, simplement inscrits de toute éternité dans l'espace et le temps.
    « Mes

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