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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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rêves ne cessent de me ramener à elle, lâcha-t-elle sans savoir où ses paroles la conduiraient. Au feu, aux montagnes, au manuscrit. S'agit-il de ces montagnes ? » Il acquiesça : « J'ai le sentiment qu'elle tentait de me révéler quelque chose. Ces derniers jours, son visage m'est apparu plus clairement, sans que je puisse entendre ses paroles. Je ne comprends pas ce qu'elle attend de moi.
    — Peut-être ce que vous attendez d'elle », renchérit-il d'un ton léger en lui servant un verre de vin.
    Malgré l'heure matinale, elle en avala plusieurs gorgées qui lui réchauffèrent la poitrine.
    « Monsieur Baillard, il faut que je sache ce qui est survenu à Alaïs. Sans cela, rien n'a de sens. Vous le savez, n'est-ce pas ? »
    Un air de tristesse infini descendit sur le visage du vieil homme.
    « Elle a survécu, n'est-ce pas ? poursuivit-elle en redoutant la réponse. Après Carcassonne… Ils… elle ne fut pas capturée… »
    Baillard posa à plat sur la table ses mains criblées de fleurs de sépulcre. Alice trouva qu'elles ressemblaient à des serres.
    « Alaïs n'est pas morte avant son heure, déclara-t-il prudemment.
    — Cela ne me dit pas… »
    Baillard l'interrompit en levant la main.
    « Au pic de Soularac, les événements se sont mis en marche de manière à fournir les réponses que vous, nous , recherchons. C'est par la compréhension du présent que les vérités du passé resurgiront. Vous recherchez votre amie, n'est-ce pas ? »
    Une fois encore, Alice fut sans voix face aux digressions soudaines de Baillard.
    « Comment êtes-vous au courant à propos de Shelagh ?
    — Je sais tout ce qui concerne les fouilles et ce qui s'est ensuivi. Aujourd'hui, votre amie a disparu et vous la recherchez. »
    Comprenant qu'il était inutile de lui demander d'où il tenait ses sources, Alice répliqua :
    « Elle a quitté la maison du site voici quelques jours, et personne ne l'a revue depuis. Je suis sûre que sa disparition est liée à la découverte du labyrinthe. En fait, je pense savoir qui se cache derrière cette affaire. Au début, j'ai cru qu'elle avait dérobé l'anneau.
    — C'est Yves Biau qui l'a récupéré pour l'envoyer à Jeanne Giraud, sa grand-mère », expliqua Baillard avec un signe de dénégation.
    Alice écarquilla des yeux étonnés tandis qu'une nouvelle pièce du puzzle se mettait en place.
    « Yves Biau et votre amie travaillaient en sous-main pour une femme nommée Marie-Cécile de l'Oradore. Fort heureusement, Yves avait quelques doutes et votre amie aussi, probablement.
    — Biau m'a communiqué un numéro de téléphone. Puis j'ai appris que Shelagh avait appelé ce même numéro. J'ai trouvé l'adresse qui lui correspondait, et comme je n'obtenais pas de réponse, j'ai jugé bon de m'y rendre afin de voir si elle y était. J'ai découvert que cette adresse était celle de Mme de l'Oradore, à Chartres.
    — Vous êtes allée à Chartres ? s'exclama Baillard, le regard étincelant. Dites-moi, dites-moi ce que vous y avez vu. »
    Il écouta sans intervenir jusqu'à ce qu'Alice eût achevé son récit.
    « Ainsi, ce jeune homme, Will, ne vous a pas conduite à la chambre.
    — Après réflexion, j'ai pensé qu'elle n'existait peut-être pas.
    — Elle existe.
    — J'ai oublié mon sac à dos dans la maison avec toutes mes notes sur le labyrinthe et la photographie de ma tante à vos côtés. Cela les conduira directement à moi. C'est pour cela que Will est retourné le récupérer.
    — Et à présent, vous craignez qu'un malheur ne lui soit arrivé ?
    — Pour être franche, je n'en suis pas certaine. D'un côté je nourris les pires craintes à son sujet, de l'autre je pense qu'il a partie liée avec eux.
    — Pour quelle raison pensiez-vous pouvoir vous fier à lui de prime abord ? Avez-vous le sentiment de lui devoir quelque chose ? »
    Alice réagit, alertée par ce brusque changement de ton, toute aménité ayant disparu.
    « Lui devoir quelque chose ? répéta-t-elle, étonnée par le choix des mots. Non, pas du tout. Je le connaissais à peine. Je suppose qu'il me plaisait, sa compagnie ne m'était pas désagréable. Je sentais…
    — Quoi ?
    — C'était plutôt l'inverse. Cela peut sembler idiot, mais c'était comme si lui me devait quelque chose. Comme s'il voulait se racheter de quelque faute envers moi. »
    Sans crier gare, Baillard repoussa sa chaise et alla se camper devant sa fenêtre, manifestement troublé. Alice

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