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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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la vibration de la corde d'un arc, le bourdonnement d'une flèche, suivie de plusieurs autres, fendant l'air et s'abattant dans les fourrés, le bruit mat de l'écorce qui éclatait quand l'une d'elles se fichait dans un tronc.
    « Avança ! Ara, avança ! »
    Le Français se releva au moment même où une flèche lui transperça la poitrine avec une telle force qu'elle le fit tournoyer comme une toupie. Il resta un instant suspendu dans les airs, puis tituba, le regard fixe pareil à celui d'une statue. Un filet de sang jaillit au coin de sa bouche et ruissela sur son menton.
    Ses jambes fléchirent, il tomba à genoux en une vaine prière, pour finalement basculer comme une masse, face contre terre. Alaïs recouvra ses esprits et roula sur le côté in extremis pour éviter d'être écrasée sous son poids.
    «  Aval ! En avant ! »
    Les cavaliers foncèrent sur le second soldat. Il courait, cherchant un abri sous le couvert des bois. Les flèches volèrent. La première l'atteignit à l'épaule, la deuxième à la cuisse. La troisième, dans les reins, le terrassa. Le corps, tombé dans les taillis, eut quelques soubresauts, puis s'immobilisa.
    La même voix fit entendre un commandement :
    «  Arèst ! Cessez le tir ! » Finalement, la troupe des chasseurs apparut. « Cessez le tir ! »
    Alaïs se dressa péniblement sur ses jambes. Amis ou ennemis ? Sous sa cape, le chef portait une tunique de chasse bleu cobalt, toutes deux d'excellente facture. Ses bottes, rutilantes, son ceinturon et son carquois étaient de ce cuir clair en vogue dans la région. À ses manières pondérées, à l'assurance qui émanait de sa personne, Alaïs reconnut un homme du Midi.
    Elle était toujours ligotée. Manifestement, elle n'était pas en position de force. En outre, sa lèvre saignait et son vêtement était maculé de terre.
    « Seigneur, je vous suis reconnaissante pour ce service, déclara-t-elle d'une voix mal assurée. Levez votre garde-vue, je vous prie, en sorte que je puisse voir le visage de mon libérateur.
    — Est-ce là toute la gratitude que je peux espérer, dame ? » répondit-il en s'exécutant.
    Alaïs fut soulagée de voir qu'il souriait. L'homme démonta en tirant un couteau de chasse de sa ceinture. La jeune femme eut un mouvement de recul.
    « Pour trancher vos liens », la rassura-t-il d'un ton léger.
    Alaïs rougit et, se retournant, tendit ses poignets.
    « Assurément, mercé…  »
    L'homme s'inclina légèrement.
    « Je me nomme Amiel de Coursan. Ces bois appartiennent à mon père. »
    Elle fit entendre un soupir de soulagement :
    « Pardonnez mon outrecuidance, mais je devais m'assurer que…
    — Étant donné les circonstances, on ne saurait vous en faire grief. Et qui êtes-vous, dame ?
    — Alaïs de Carcassona, fille de l'intendant Pelletier, au service du vicomte Trencavel, et épouse du chevalier Guilhem du Mas.
    — Je suis honoré de faire votre connaissance, dame Alaïs, dit alors Coursan en lui baisant la main. Êtes-vous blessée ?
    — Je ne souffre que d'écorchures et de quelques entailles, cependant, l'épaule me douloit conséquemment à ma chute de cheval.
    — Où est donc votre escorte ? »
    Alaïs eut un instant d'hésitation :
    « Je voyage seule. »
    Coursan la contempla d'un air étonné.
    « Nous vivons d'étranges heures pour voyager sans protection, dame. Ces plaines grouillent de soldats français.
    — Je n'entendais point chevaucher si tardivement. Je cherchais seulement à m'abriter de la tourmente. »
    Alaïs leva les yeux pour s'apercevoir que pas une goutte de pluie n'était encore tombée.
    « Ce ne sont que les cieux qui nous donnent la complainte, reprit le jeune homme, devinant sa pensée. Il ne s'agit que d'un simulacre de tempête, rien de plus. »
    Pendant qu'elle s'employait à calmer sa jument, les hommes de Coursan furent enjoints de dépouiller les soldats de leurs armes et de leurs vêtements. Ils découvrirent, cachées dans les fourrés auprès de leurs chevaux, leurs armures et leur blason. De la pointe de l'épée, Coursan souleva un coin de l'étoffe, révélant sous une fine couche de poussière, un coin argenté sur fond vert.
    « Chartres, déclara-t-il avec mépris. Ce sont les pires. De véritables loups, tous autant qu'ils sont. On nous a rapporté des actes… »
    Il s'interrompit brusquement.
    « Des actes de quelle sorte ? voulut savoir Alaïs.
    — Cela n'a point d'importance, dit-il

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