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L'ange de la mort

L'ange de la mort

Titel: L'ange de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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l’esprit. Malgré l’imminence du danger, il ne put s’empêcher de sourire ironiquement en se rendant compte que ses péchés consistaient, pour la plupart, en pensées lubriques, ou en accès de colère contre Ranulf. Il entendit le prêtre s’agiter, agacé d’avoir été appelé pour des fautes aussi vénielles. Corbett, alors, rassembla tout son courage et, la main sur la garde de son poignard, entama la confession la plus terrifiante de sa vie.
    — Mon père, je connais un criminel qui a tué deux hommes, tenté d’assassiner le roi, l’Oint du Seigneur, et de supprimer une autre personne.
    Le prêtre marqua le coup, mais Corbett poursuivit implacablement :
    — Mon père, que dois-je faire ? En toute justice, devrais-je garder ces renseignements pour moi ou en faire part aux autorités ?
    Son interlocuteur se retourna vers la grille :
    — Ni l’un, ni l’autre, Messire Corbett, rétorqua Robert de Luce d’une voix sifflante. Vous êtes venu au bon endroit.
    Malgré la pénombre, Corbett discerna, par les trous de la grille, l’éclat dur et rageur de son regard. Il comprit que le chanoine était fou, atteint non pas de la folie d’un de ces simplets vagabondant dans les rues, mais de la folie furieuse d’un être habité par la haine. L’hostilité qui se lisait dans ses yeux était quelque chose de tangible et l’épouvante envahit soudain Corbett : cette confrontation dramatique était-elle vraiment la façon de procéder la plus sage ?
    — Je suis venu, s’écria le clerc, abandonnant tout faux-semblant, pour vous révéler ce que je sais et exiger que vous reconnaissiez les faits tels qu’ils se sont déroulés. Vous, Robert de Luce, trésorier de St Paul, chanoine le plus ancien de cette cathédrale, avez empoisonné Walter de Montfort pendant le sacrifice de la messe, puis essayé de m’assassiner car j’allais découvrir la vérité et enfin tué Philip Plumpton parce que lui l’avait trouvée. Je suis personnellement convaincu, également, sans pouvoir le prouver, que votre intention était d’attenter à la vie de notre souverain. C’était à lui qu’était destiné le poison du calice.
    — Et comment savez-vous tout cela, ô vous, le plus perspicace des clercs ? ironisa Luce d’une voix grinçante.
    — Le calice, répondit Corbett, passa d’abord à Eveden et Ettrick, sur la droite du doyen, avant d’être donné à Plumpton, vous-même et Blaskett, à sa gauche. Vous saviez qu’Eveden ferait semblant de boire et qu’il resterait donc assez de vin pour dissimuler le goût du poison que vous y auriez ajouté après que Blaskett eut bu. Et qui s’apercevrait de votre rapide tour de passe-passe ? Après avoir communié, vos compagnons se recueilleraient, tête baissée, yeux clos. Logiquement, le coupable était soit Plumpton, soit vous. Plumpton est mort, c’est donc vous ! Vous avez oublié une chose, le Hostiam pacis – le baiser de paix. Montfort devait présenter le calice au roi, mais non sans avoir bu à nouveau du vin consacré. C’est là où votre tentative d’assassiner le roi a mal tourné. Montfort a absorbé la substance mortelle et s’est écroulé immédiatement. Dans la confusion qui a suivi, vous vous êtes emparé du calice et avez répandu, sous votre chasuble, le peu de vin qui restait. Il n’y en avait sans doute pas énormément. Après tout, cinq hommes en avaient bu, Montfort deux fois. Le vase sacré était petit et n’aurait pas contenu beaucoup de vin, et pourtant il était presque plein lorsque j’ai examiné l’autel après la mort de Montfort. Je pense qu’après l’avoir vidé sur vos propres vêtements, vous avez pris une burette et l’avez rempli de vin. En fait, quelques gouttes auraient suffi, mais vous avez eu la main trop lourde. Hier, Sir Philip Plumpton s’est rendu compte que le calice était à demi rempli alors qu’il aurait dû être vide et qu’il n’y avait pas de vin dans la burette. Et pour cause... vous aviez versé ce qui restait dans le calice de Montfort.
    Luce ricana :
    — Bravo ! Mais le poison n’aurait-il pas laissé de traces dans le calice ?
    — Si, bien sûr ! Aussi avez-vous profité de la confusion pour les faire soigneusement disparaître en essuyant le calice sous votre chasuble. L’ennui, c’est que cela a fait des taches sur votre chasuble et votre aube. J’ai vu ces taches quand je vous ai interrogés, vous et vos compagnons, dans la sacristie. Après la mort

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