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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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voilée qui refusait de dire son nom demandait à parler au maître d’urgence.
    — Je lui ai dit que tu avais un invité mais elle insiste pour tu la reçoives… et seul. Elle t’attend dans le patio.
    — Si vous voulez bien m’excuser, je vais voir ce qu’elle veut, dit le jeune homme en jetant sa serviette sur la table.
    La salle à manger donnait, comme les autres pièces de la maison, sur l’agréable cour-jardin. En la quittant, Karim en avait fermé la porte mais Adalbert, poussé par une irrésistible curiosité qui n’était peut-être qu’un pressentiment, alla l’entrouvrir et éteignit la lumière afin qu’aucun rai lumineux ne filtrât. Il avait agi assez rapidement pour entendre l’exclamation de Karim :
    — Toi, Salima… ? Mais que viens-tu faire ici à cette heure ?
    — Je viens te chercher et je t’expliquerai plus tard. J’ai pu m’échapper de chez Assouari grâce à l’affection de Shakiar. Ali est parti pour Ouadi-Halfa d’où il ne reviendra que demain. Cela nous laisse la nuit devant nous. Il faut que nous partions tout de suite, c’est peut-être notre seule chance !
    Même si Karim ne l’avait pas nommée, Adalbert aurait reconnu la jeune fille à sa voix. À présent, il pouvait la distinguer, dans la douce lumière des photophores éclairant le patio, debout contre le jeune homme dont elle entourait le cou de ses bras, svelte et gracieuse silhouette dans le voile noir qui la recouvrait entièrement. Elle venait d’achever sa supplication par un baiser et Karim l’enlaçait déjà. Leur étreinte fut passionnée mais brève. Karim libéra son visage le premier :
    — Où veux-tu que nous nous rendions ?
    — Peu importe ! Le Caire… Alexandrie… l’Europe… Je dois à tout prix lui échapper ! La seule idée de l’épouser me rend malade…
    — Pourquoi avoir accepté ces fiançailles ridicules ?
    — Parce que je ne voulais pas qu’il te tue ! Il m’en avait menacée si je refusais de devenir sa femme et il est puissant, tu sais ? J’ai eu si peur, et plus encore lorsque tu as commis la folie de venir à cette horrible fête et qu’il t’a fait jeter dans le Nil…
    — Comment le sais-tu ?
    — Shakiar me l’a dit. C’est alors que j’ai compris que, mariée ou pas, il ne te laisserait pas vivre parce qu’il ne tolérera jamais le moindre obstacle sur sa route. Il me veut mais aussi ce que je sais sur la Reine Inconnue. C’est lui qui possède la croix ansée volée en Angleterre, lui encore qui a fait tuer le pauvre El-Kouari… et sans doute aussi mon grand-père. Il est le diable, Karim, et je ne veux pas couler des jours désespérés auprès de lui à le regarder détruire mes rêves et piétiner mes idéaux. Car ne t’y trompe pas : s’il veut trouver la tombe de Celle dont on ne sait pas le nom, ce n’est pas pour ouvrir un sanctuaire accessible à quelques privilégiés capables d’en tirer l’enseignement des Grands Ancêtres, mais bien pour en piller les richesses à son seul profit. Sa soif d’or est inextinguible. Alors je t’en supplie, dépêchons-nous de nous enfuir ! Il n’y a pas une minute à perdre !
    — Que veux-tu que nous fassions ?
    — Fais préparer ton bagage, va chercher ta voiture. Nous passerons au château du Fleuve prendre ce dont j’ai besoin et ensuite…
    — Ensuite…
    Il l’embrassa de nouveau avec une ardeur qui bouleversa Adalbert et la déposa dans un fauteuil, puis donna ses ordres à Béchir et voulut rejoindre son hôte qui n’avait pas encore rallumé, mais il n’eut même pas le temps d’atteindre la porte : la maison parut exploser. Une dizaine de Nubiens vêtus de noir firent irruption au milieu des plantes qu’ils renversèrent. Et l’action se déroula à la vitesse de l’ouragan. Trois d’entre eux emportèrent la jeune femme, tandis que les autres brisaient la défense que Karim et son domestique tentaient d’opposer. Le métal des poignards étincela dans le clair-obscur et les deux hommes s’abattirent avec un cri qui parut n’en faire qu’un, puis la bande reflua comme une marée noire, emportant sa proie. Adalbert, pétrifié par la stupeur, n’avait pas eu le temps de quitter son poste d’observation pour prêter main forte. Qu’aurait-il pu faire d’ailleurs contre cette bande d’énergumènes, sinon écoper lui aussi d’un coup de couteau ? En

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