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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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cela ?
    — Oh, il va bien. Je vous en parlerai tout à l’heure. Une tasse de café ?
    — Volontiers ! J’en ai pris un avec mon breakfast mais il ne vaut pas le vôtre !
    Un claquement de mains et Farid apparut. Aldo remarqua qu’il avait un œil d’une curieuse couleur, tirant sur le bleu violacé :
    — Du café, s’il te plaît ! Et… fais-le porter par Abdallah, tiens !
    — Si je vous ai compris, il ne fait aucun doute pour vous qu’Ali Assouari soit à la base de cette série de crimes ?
    — Qui voulez-vous que ce soit, à part lui ? Il me semble que c’est signé. Mes envahisseurs de cette nuit sont ceux qui ont assassiné Karim El-Kholti et Béchir. C’est tout juste, d’ailleurs, si leur chef se donne la peine de dissimuler !
    — Vous n’avez pas appelé la police ?
    — Pas cette fois, non ! Si vous voulez mon sentiment, je jurerais que Keitoun est à la botte d’Assouari !
    — Ce n’est pas un peu gros ? Le chef de la police obéissant à un simple particulier ?
    — Il n’est pas un simple particulier. Il descend des princes d’Éléphantine et sa sœur était reine. Pour Keitoun – qui est du coin comme lui ! – cela compte, croyez-moi ! Il est le véritable seigneur de la ville. Largement plus qu’un gouverneur, né dans le Delta par-dessus le marché et qui souhaite surtout qu’on lui fiche la paix.
    — Et l’Angleterre… ?
    — … n’est représentée que par les officiers de la garnison militaire. En outre, Le Caire est loin ! Ah, voilà le café !
    Aldo leva un sourcil surpris. Fallait-il faire si grand accueil à une prestation aussi banale ? Mais Lassalle semblait y trouver un plaisir particulier ce matin, et conseilla :
    — Dépose ton plateau là, Abdallah et sers Monsieur le prince !
    — Oh, il se débrouillera très bien tout seul !
    Aldo sursauta. Levant les yeux, il considéra avec stupeur le « Nubien » à la peau châtaigne foncée et coiffé d’un turban qui arborait un sourire radieux en ouvrant le plus possible ses paupières tombantes sur des yeux d’un bleu de porcelaine.
    — Adal… ?
    — Abdallah, si Votre Seigneurie le permet ! Avoue que je suis plutôt réussi, non ? Farid est un artiste de génie !
    La transformation était en effet époustouflante ! Même les cils et les sourcils avaient été teints d’un noir profond qui réussissait à assombrir les prunelles révélatrices. Une courte barbe allongeait le visage.
    — Incontestablement, si M. Lassalle le congédiait, il aurait une belle carrière dans les studios de cinéma !
    — Je préfère le garder. Il m’est trop précieux ! tiens, lis ça ! dit-il en tendant le billet reçu par Morosini.
    Assis sur un angle du bureau, Adalbert vida sa tasse de café – il en avait apporté trois ! – et parcourut les quelques lignes. Toute trace de gaieté avait disparu de sa figure :
    — Il n’a pas tardé à comprendre, l’animal ! C’est ce qui nous a valu la séance d’hier soir ! À quoi va-t-on avoir droit maintenant, à votre avis ? dit-il en regardant les deux autres. Au fait, Aldo, jusqu’où peut-on compter sur ton ami anglais ?
    — Une aide totale, je crois. Il est parti ce matin pour Le Caire afin d’y rencontrer le Consul général et de lui raconter ce qui se passe ici.
    — Espérons que…
    La sonnerie du téléphone lui coupa la parole. Lassalle se pencha pour récupérer l’appareil sous son bureau. Tout en reconnaissant son utilité, il partageait en effet l’aversion de M me  de Sommières pour cet outil par trop anachronique dans son univers tourné intégralement vers la nuit des temps.
    — Lassalle ! J’écoute.
    Il n’en dit pas plus et on put le voir pâlir. Adalbert tendit le bras pour saisir l’écouteur mais il l’en empêcha d’un geste vif et raccrocha presque aussitôt. D’une même voix, les deux autres demandèrent :
    — Que veut-il ?
    — L’Anneau. Il prétend qu’il possède la clef et le plan. Nous avons quarante-huit heures pour réfléchir. Passé ce délai, Adalbert devra livrer l’Anneau au lieu et à l’heure qu’il indiquera. Seul et sans armes, bien entendu.
    — Sinon ?
    — Salima sera mise à mort devant lui.
    Le silence qui suivit pesait le poids d’une dalle funéraire. Adalbert s’était laissé choir sur un siège et, d’une main machinale, repoussait

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