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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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mieux protégé qu’à l’hôtel contre les imprévisibles lubies de Keitoun, Aldo n’eut aucun mal à rejoindre Tante Amélie et Plan-Crépin. Celle-ci, l’ayant vu se précipiter dans un taxi, s’était établie sur la terrasse pour attendre son retour et être certaine qu’il ne lui échapperait pas. M me  de Sommières l’y avait rejointe. En quelques mots il les eut mises au courant puis ajouta :
    — Puisque vous avez déjà rencontré la princesse Shakiar, je me demandais si vous ne pourriez pas y retourner, Tante Amélie ? Je sais qu’elle vous a assuré ignorer où Assouari retient Salima, mais elle pourrait peut-être faire un effort ? C’est sa fille, que diable ! Et elle est en danger de mort !
    — Vous en êtes vraiment si sûr ? émit Marie-Angéline avec un rien d’acidité. Un homme amoureux ne sacrifie pas celle qu’il aime si aisément ! J’y verrais plutôt un excellent appât pour cet imb… pour Adalbert ?
    — J’y ai pensé, figurez-vous ! lâcha Aldo à qui le mot ébauché n’avait pas échappé, même s’il n’avait pas été mené à son terme. Mais encore une fois, nous n’avons plus la latitude de négliger la moindre piste. Shakiar a pu avoir du nouveau depuis votre rencontre ?
    — De toute façon, on ne risque rien d’essayer ! Mais je ne peux pas surgir chez elle sans crier gare. Je vais lui écrire un mot que Plan-Crépin se fera un plaisir de lui porter. D’ailleurs, la princesse avait suggéré qu’elle serve d’intermédiaire pour d’éventuelles communications.
    — Il est certain qu’elle est moins spectaculaire que vous ! sourit Aldo.
    Elle l’était même encore moins quand elle alla prendre le bac une demi-heure après. Les canotiers porteurs de marguerites, de cerises ou autres végétaux étaient remplacés par une banale écharpe sombre enveloppant la tête et les épaules. Elle passait ainsi inaperçue au milieu des passagers. Mais quand elle revint environ une heure plus tard, la déception était écrite en toutes lettres sur sa figure : elle n’avait trouvé que le majordome. Son Altesse était partie la veille pour Le Caire sans préciser la date de son retour.
    — Et voilà ! conclut Aldo, acerbe. Décidément, ma première impression était la bonne : beaucoup de surface et le vide en dessous !
    — Ne sois pas trop sévère ! plaida Tante Amélie. Je te jure qu’à l’issue de notre entrevue elle était réellement désespérée ! Elle est peut-être allée chercher un secours qu’elle ne peut trouver ici entre un gouverneur amorphe et un policier véreux… si ce n’est pourri ?
    — Quarante-huit heures, Tante Amélie ! Quarante-huit heures seulement avant qu’Adalbert n’aille exposer sa vie pour une femme qui s’en soucie comme d’une guigne ! C’est à devenir cinglé, non ? !
    — C’est une éventualité à considérer, si tu ne fais pas un effort pour te calmer ! Tu as besoin de toutes tes capacités, de ton intelligence, de ton sang-froid en vue de ce moment crucial. Car, bien sûr, tu seras à ses côtés.
    Ce n’était pas une question. Il y répondit cependant :
    — Jusqu’au bout, vous le savez parfaitement !
    — Moi aussi, j’irai ! décida Plan-Crépin, ce qui détourna sur elle la colère naissante sous laquelle la marquise cachait son angoisse.
    Elle savait à quel point son amitié pour Adalbert était chevillée au corps de son neveu. Assez puissante même pour lui faire oublier femme et enfants !
    — Vous ferez ce qu’on vous dira ! Je salue volontiers vos multiples talents, encore faut-il les utiliser à bon escient ! C’est à Aldo et à Adalbert d’en juger ! Et puis, si je ne me trompe, il nous reste un atout : le colonel Sargent !
    — Oh, je ne l’oublie pas ! J’attends seulement qu’il soit au Caire pour l’appeler au téléphone ! Je vais consulter l’horaire des trains pour voir à quelle heure arrive le sien…
    Un peu plus tard, Aldo demanda la communication avant de passer à table, sachant qu’il ne l’obtiendrait pas immédiatement. Mais, quand enfin il entendit au bout du fil la voix du portier du Shepheard’s, ce fut pour apprendre que le colonel avait effectivement retenu une chambre mais qu’on l’attendait…
    — Un train qui a du retard, c’est fréquent ! remarqua la marquise en guise de consolation.
    Il y répondit par un sourire

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