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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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Kledermann, le richissime banquier zurichois père de Lisa, arracha une grimace à Morosini. Il n’aimait pas mêler sa famille à ses affaires :
    — Votre exemple est mal choisi, Madame. C’est l’homme le plus scrupuleusement honnête que je connaisse, même s’il se double d’un collectionneur passionné. De plus, sa santé n’est pas des meilleures depuis quelque temps et il n’achète plus rien.
    — Lui ou un autre, peu importe ! Vous ne me convaincrez pas que vous ne connaissez pas, au-delà de l’Atlantique, un ou deux Américains qui ne s’encombrent pas de scrupules pour assouvir leur passion ? Alors, foin de ces détails d’un autre âge. J’ai un urgent, très urgent besoin d’argent !
    Elle s’énervait. Une rougeur diffuse montait à ses joues tandis qu’elle laissait tomber son mégot pour prendre une seconde cigarette… qu’il lui alluma aussitôt.
    — Si je considère ces rubis, Altesse, vous pourriez réaliser une belle fortune.
    — Mais je ne veux pas m’en dessaisir ! Ce sont « mes » bijoux. J’y tiens, alors que ceux-là appartiennent au trésor national. Et puis, je n’aime pas les perles. Elles portent malheur ! Voyez, je ne vous cache rien, pas même ma détresse. Vous ne pouvez pas m’abandonner.
    Les larmes à présent envahissaient ses yeux noirs. Aldo sentit augmenter son malaise. Il détestait ce rôle qu’on lui faisait jouer. D’autant que l’illogisme de la dame le surprenait. Si elle n’aimait pas les perles, pourquoi diable s’être fait donner celles-ci ? À moins qu’elle n’eût mijoté son affaire de longue main ?
    D’un mouchoir délicat, elle sécha ses paupières avant que le mascara ne coule, eut un discret reniflement et finalement réussit à sourire :
    — Pardonnez-moi ! Il n’est pas dans mes habitudes de me laisser aller aux émotions mais je ne vais pas vous expliquer : vous ne pourriez pas comprendre…
    — Altesse, je…
    — Non ! Ne dites rien ! Écoutez plutôt ! Voici ce que je vous propose. Quittons-nous pour ce soir et donnons-nous l’un à l’autre le temps de la réflexion. Vous pouvez bien m’accorder quelques jours, tout de même ? Ce serait trop dommage de ne pas visiter Le Caire ?
    — Certes, admit-il, songeant à Adalbert qui allait peut-être le retenir un moment !
    — À la bonne heure ! De mon côté, je vais voir s’il est possible d’obtenir un document officiel vous mettant à l’abri de ce que vous redoutez. Mais vous, songez que je ne cède pas à mon égoïsme en voulant tant d’argent. C’est pour aller au secours d’une œuvre dont je vous parlerai une prochaine fois ! Je suis si heureuse que vous soyez venu ! ajouta-t-elle en lui tendant une main sur laquelle il n’avait plus qu’à s’incliner.
    On ne pouvait avec plus de grâce clore un entretien sans fermer les portes de l’avenir.
    — Nous nous reverrons bientôt ! promit-elle tandis qu’il se retirait.
    Aldo rejoignit la voiture qui l’avait amené et qui l’attendait au bout du jardin d’eau. Sous le péristyle, il s’arrêta pour allumer une cigarette. À cet instant, il entendit une voix masculine, dans le vestibule, s’adresser à un serviteur. Il se retourna machinalement : l’homme qui s’était présenté à Venise en se prétendant le frère d’El-Kouari venait de sortir d’une pièce latérale et donnait sans doute un ordre car le domestique s’inclina et s’éclipsa, tandis que l’autre entrait dans la pièce où Aldo venait d’être reçu. Exactement comme s’il était chez lui…
    Ayant éprouvé le besoin d’une promenade nocturne pour se remettre les idées en place, il était plus de minuit quand Aldo rentra au Shepheard’s, mais il n’avait toujours pas sommeil. Trop de pensées se bousculaient dans sa tête et il alla droit au bar, d’abord pour s’assurer qu’Adalbert n’y était pas revenu et ensuite pour y boire un whisky. Ses goûts le portaient plutôt vers une fine à l’eau mais, outre qu’il se défiait un peu de l’eau égyptienne, il éprouvait la nécessité d’une boisson plus robuste. Le barman l’accueillit en vieux client et ils échangèrent quelques mots mais, les points d’interrogation continuant de fourmiller dans son cerveau, il avala d’un trait le contenu de son verre et déclara qu’il montait se coucher… En fait, il avait surtout envie de

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