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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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extraordinaire beauté. En face de lui, la princesse retenait son souffle.
    Il les détaillait au moyen de la petite mais puissante loupe de joaillier dont il n’avait garde de se séparer, quand un déclic se fit dans sa tête. Il n’était peut-être jamais venu en Égypte mais ne méconnaissait pas pour autant certains de ses trésors liés à l’Histoire.
    Calmement, il rangea sa loupe, recoucha les perles dans leur coffret qu’il referma avant de le rendre à sa propriétaire dont il se demandait maintenant si elle l’était vraiment :
    — Croyez que je suis désolé, princesse, mais il m’est impossible de me charger d’une telle vente…
    — Comment ?
    — À moins que vous ne puissiez me remettre une autorisation écrite de Sa Majesté le roi Fouad pour les sortir d’Égypte. Elles font partie de ce que j’appellerais les joyaux de la Couronne…
    — Mais elles m’appartiennent, à présent ! Il me les a offertes lorsque j’étais son épouse !
    — En ce cas, il a eu tort car je ne pense pas qu’il en ait le droit. Pas plus que le roi d’Angleterre, s’il lui prenait fantaisie de vendre ou d’offrir le Koh-I-Noor. Ce sont les perles de Saladin, connues dans les milieux de la haute joaillerie et des musées.
    — Mais je me tue à vous dire qu’il m’en a fait cadeau ?
    — Je n’en doute pas. C’est pourquoi l’autorisation ne devrait pas poser de problèmes…
    — Ne vous ai-je pas prévenu qu’il s’agissait d’une tractation secrète, afin que ces perles soient vendues dans la plus totale discrétion ? Le roi ne doit rien savoir. Il me les a offertes parce que je porte en moi quelques gouttes du sang de Saladin… Oh, je devrais plutôt dire qu’il m’en a donné la jouissance ma vie durant jusqu’à sa mort. Elles font en effet partie du trésor royal mais c’est sans importance !
    — Comment cela, sans importance ? On pourrait vous les réclamer au moins au décès du roi ? Son héritier…
    — Farouk ? Il ne sera pas le meilleur de nos souverains. À douze ans, il ne pense déjà qu’à ses plaisirs. D’ailleurs, il n’est pas d’une intelligence folle mais il se plaît en ma compagnie. Je l’amuse… Il aime les chevaux, les femmes…
    — Eh bien ! Il est précoce !
    — Oh, oui ! Ajoutez le jeu, l’argent…
    — Les joyaux ?
    — Aussi, pour leur éclat. Mais il n’y connaît rien !
    — Soit ! Tenons-nous-en au roi. Que se passerait-il s’il voulait vous les reprendre ?
    — Ce ne serait pas une catastrophe : j’ai fait réaliser des copies !
    — Copiées, des perles de cette taille ?
    — Pourquoi non ? Il y a dans ce pays des artistes de talent qui ne connaissent pas leur propre valeur.
    — Et le coffret ?
    — Une imitation, lui aussi. Cela a été plus facile, d’ailleurs. Faites-moi confiance, je n’ai rien laissé au hasard.
    — Je m’en aperçois, Altesse, mais essayez de comprendre que je ne peux considérer cette histoire dans la même optique que vous. Si haute dame que vous soyez, vous ne m’en demandez pas moins de me faire le complice d’un vol manifeste !
    Shakiar prit une « lattaquieh » dans une boîte en malachite, la plaça au bout d’un long fume-cigarette et permit à Aldo de la lui allumer. Puis elle tira quelques bouffées avant de secouer la cendre en faisant montre d’un agacement visible :
    — Au rang que j’occupe – et vous venez d’y faire allusion ! –, ce mot-là est malsonnant. En outre, vous ne me ferez pas croire qu’aucun des joyaux qui passent entre vos mains n’a jamais été dérobé… ou pis encore !
    — Vous voulez dire qu’on a tué pour eux ? Sans nul doute, mais cela s’inscrit dans le bruit lointain du temps ! Pour ma part, je me refuse au rôle de receleur. Je tiens essentiellement à ma réputation, qui me vaut d’être devant vous ce soir ! Elle serait en miettes si, d’aventure, on me trouvait en possession de ces bijoux qui sont, que vous le vouliez ou non, un trésor national. Un banal contrôle douanier suffirait.
    — Cela n’arrivera pas. Je peux vous le certifier. Vous quitterez l’Égypte sur le yacht d’un ami sûr. Pour la suite, ne me dites pas qu’il n’existe pas parmi vos client un milliardaire capable de payer ces perles à leur juste valeur et de se taire ? Votre beau-père, par exemple ?
    L’évocation de Moritz

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