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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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désagréable pressentiment s’insinuer en lui :
    — Que lui a-t-on dérobé ?
    En formulant la question, il savait ce qu’on allait lui répondre et ne fut qu’à peine surpris quand il entendit :
    — Des perles aussi belles que vénérables ! Son plus précieux trésor…
    — Plutôt celui de l’Égypte que le sien ! Les perles de Saladin, pour leur donner leur nom. Ainsi, elle a été cambriolée ?
    — Dans la nuit même. C’est incroyable, non ?
    — Ce qui est incroyable, c’est qu’elle n’en ait rien dit dans sa lettre ? Une très mondaine invitation, comme j’en reçois souvent, sans plus !
    — Comprenez donc qu’elle voulait garder l’affaire secrète le plus longtemps possible.
    — Elle n’a pas appelé la police ?
    — Pour que le roi soit informé aussitôt ainsi que les journaux ? Cela aurait pu créer des troubles, puisqu’il s’agissait d’un joyau appartenant à la Couronne dont Sa Majesté avait fait un présent d’amour ! Et vous n’imaginez pas à quel point je suis heureuse que le hasard nous ait placés sur le même chemin. Dès que nous serons à Assouan…
    Aldo ne voyait pas clairement où l’on voulait en venir, mais ce qui était certain, c’est que cette histoire avait une drôle d’odeur et que les deux « vieilles » amies – il avait noté qu’elle avait buté sur le mot ! – ne lui inspiraient pas plus confiance l’une que l’autre.
    — Quand nous serons à Assouan, reprit-il en se levant, vous serez sans doute très prise…
    — Je dois chanter à la fête que donne le gouverneur mais…
    — … quant à moi, j’enverrai un mot à la princesse, lui disant combien je suis affligé de ce qui lui arrive et je crois que nos relations en resteront là.
    Elle le regarda d’un air d’incrédulité peinée :
    — Vous ne voulez pas l’aider à retrouver le joyau ?
    — Je ne suis ni chercheur ni policier, Madame ! Si je devais voler au secours de quiconque se fait voler un bijou historique, je n’aurais plus qu’à fermer mon magasin !
    — Ne me dites pas que vous ne pouvez lui consacrer un peu de votre temps ? Qu’allez-vous faire à Assouan ?
    Cette fois, c’était de l’indiscrétion pure, ce qu’Aldo détestait. Que cette femme possédât une voix céleste, il l’admettait, mais cela ne l’excusait pas d’être insupportable. Il fallait en finir :
    — Si j’étais mal élevé, Madame, je vous répondrais que cela ne vous regarde pas…
    — Oh ! ! !
    — Mais comme je pense être un homme courtois, je dirai que, n’ayant jamais visité l’Égypte, je m’accorde le loisir de combler cette lacune en compagnie d’un ami qui est maître en la matière ! Un touriste, si vous voulez, mais un touriste offensé. Ce qui nous ramène au début de cette conversation : les excuses que vous devriez présenter à ceux que vous venez de traiter d’une manière inqualifiable !
    — Des excuses ? Certainement pas !
    — Acceptez au moins de chanter pour eux un soir ? Je me charge des excuses !
    — Et quoi, encore ?
    — Alors bonsoir, Madame !
    Il s’inclina et sortit avant qu’elle n’ait eu le temps de réagir. Sur le pont supérieur, il rejoignit Adalbert, étendu plus qu’assis dans l’un des « transatlantiques », la tête renversée pour mieux admirer les étoiles vers lesquelles il envoyait régulièrement la fumée de son cigare :
    — Que te voulait la prima donna ? Te mettre le grappin dessus ?
    — En quelque sorte mais pas comme tu l’entends ! Figure-toi que c’est une grande amie de la princesse Shakiar, que nous aurions dû dîner ensemble chez elle au lendemain de ma visite… et juste après que l’on eut subtilisé dans la nuit les perles de Saladin !
    — Quoi ?
    — Ne me fais pas répéter ! Tu as parfaitement compris ! J’ajoute que la dame se rend à Assouan donner un concert chez le gouverneur ! Et maintenant, dis-moi ce que tu en penses ?
    Adalbert émis un léger sifflement et réfléchit un instant avant de répondre :
    — Que je n’aime pas ça et que tu n’aurais jamais dû mettre les pieds sur le territoire de ta princesse. D’ici à ce qu’on te mette le larcin sur le dos…
    — Ce serait un peu gros !
    — Ici, rien n’est trop gros ! Regarde les Pyramides ! Au fait, qu’est-ce qu’elle te racontait dans la lettre que je t’ai apportée du

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