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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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facile… Que sais-tu à son sujet ?
    — Rien de précis, mais je sais qu’elle est de celles pour qui un homme peut aller jusqu’à verser son sang en trouvant cela naturel. S’il t’est cher, veille sur lui !

DEUXIÈME PARTIE
LES GENS D’ASSOUAN

4
Au fil du Nil
    Comme tous ses  sister-ships , le vapeur  Queen Cleopatra  était entièrement conçu pour l’agrément, le confort et le délassement de ses passagers. Ouvrant sur le pont au-dessus de celui de l’embarquement, la vingtaine de cabines pourvues chacune d’une douche n’avaient qu’un lointain rapport avec celles des paquebots transatlantiques mais offraient, à défaut d’espace, un honnête confort, l’assurance de ne pas avoir le mal de mer, et la séduisante possibilité de n’avoir qu’à en franchir le seuil pour se retrouver accoudé au bastingage, même en pantoufles et robe de chambre, pour regarder couler le fleuve ou rêver aux étoiles. À l’étage supérieur se trouvait un troisième pont, couvert d’un vélum contre les ardeurs du soleil, aménagé comme la terrasse d’un palace. Le commandant Fatah était un Égyptien replet dont le large visage arborait un sourire immuable généré par un heureux caractère et sans la moindre trace d’hypocrisie. Il passait son temps à arroser ses passagers de la boisson locale, le carcadet, sorte de tisane obtenue à partir des fleurs de certains hibiscus qui, servie très fraîche, se buvait facilement. À l’avant du bateau, salon et salle à manger invitaient à la convivialité. Quant à la cuisine typiquement égyptienne à base de volailles – pigeons principalement ! –, poissons, riz, légumes et épices douces, elle était plus séduisante que l’insipide cuisine occidentale des hôtels de luxe, tournée en général vers les délices de la gastronomie britannique. Le programme des soirées était aussi invariable que familial : on causait, on lisait, on jouait au bridge ou l’on regardait couler l’eau du fleuve sous les étoiles. Tout ce qu’il fallait, en somme, pour réussir ces trois jours de détente promis par Adalbert : une lente et paisible remontée du Nil. Malheureusement, il n’en fut rien, surtout pour Aldo déjà perturbé par la vision de Salima flirtant avec un bel étranger et la mise en garde d’Ali Rachid.
    Au moment où le bateau allait appareiller, un des fonctionnaires chargés de la police du port l’immobilisa d’un coup de sifflet, suivi d’un déluge de vociférations en arabe, auxquelles Fatah répondit par un autre déluge mais beaucoup plus amène et sans perdre son sourire habituel.
    — Qu’est-ce qui se passe ? demanda Aldo.
    — Un passager de dernière minute, traduisit Adalbert. Ou plutôt une passagère, mais qui semble être une personnalité…
    — S’il y a une chose dont j’ai horreur en voyage, c’est la présence d’une « personnalité », particulièrement quand elle est en retard ! C’est généralement le comble du sans-gêne. La preuve, tiens, on ne va pas respecter l’horaire !
    — Cela n’a aucune espèce d’importance ici ! D’ailleurs, la voilà ! Je me demande qui ça peut être ?
    Le fourgon du Winter Palace déversait en effet plusieurs malles-cabines et un nombre impressionnant de bagages variés. Aussitôt suivi par le petit car des voyageurs. Trois personnes en descendirent. Dans l’ordre : un jeune homme chevelu orné de deux virgules en guise de moustaches, d’une lavallière noire à pois blancs et d’un costume de coutil beige. Puis une évidente femme de chambre. Enfin, drapée dans une robe de foulard imprimée de fleurs multicolores sous un chapeau couvert d’une écharpe entourant plusieurs fois son cou puissant, une dame imposante au profil romain, le nez chaussé de lunettes noires, descendit majestueusement du véhicule et se dirigea sans se presser vers le  Queen Cleopatra , à la coupée duquel Fatah l’attendait, plié en deux sous un respect auquel elle répondit par un signe de tête hautain. Après quoi, il la précéda dans l’escalier à l’avant du bateau où elle allait occuper la cabine la plus spacieuse, qui était également la plus belle, réservée aux jeunes mariés : une demi-lune dont l’arrondi était vitré, leur permettant ainsi de se croire seuls au monde en face du fleuve-dieu, dont la perspective bleue lisérée de vert s’ouvrait

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