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Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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joue rouge.
    Bien des fois, pendant cette longue soirée, je
levai les yeux, dans l'espoir insensé qu'il reviendrait
peut-être.
    Le moindre froissement des branches au dehors
me faisait quitter mon siège, mais c'était bien pour la dernière
fois que j'avais vu le fermier Brown.
    Cette visite amicale, si courte qu'elle eût
été, me soulagea grandement l'esprit, car j'avais la promesse d'un
homme digne de confiance, que, quoi qu'il arrivât, mes amis
sauraient quelque chose de mon sort.
    Il faisait alors tout à fait sombre.
    J'allais et venais dans la petite chambre,
lorsque j'entendis la clef grincer dans la porte.
    Le capitaine entra, portant une lampe et un
grand bol de pain et de lait.
    – Voici votre souper, mon ami, dit-il.
Prenez-le, que vous ayez ou non de l'appétit, car cela vous donnera
de la force pour vous conduire en homme quand viendra le moment que
vous savez. On dit qu'il fut beau de voir mourir Mylord Russell sur
le tertre de la Tour. Ayez du cœur. Que les gens puissent en dire
autant de vous ! Sa Grâce est dans une terrible humeur. Il va
et vient, se mord la lèvre, serre les poings en homme qui peut à
peine maîtriser sa colère. Il se peut que ce ne soit pas contre
vous, mais je ne vois pas quelle autre chose l'a mis dans cette
colère.
    Je ne répondis point à ce consolateur du genre
de Job.
    Aussi me laissa-t-il bientôt, après avoir posé
le bol sur le siège et la lampe à côté.
    Je mangeai tout ce qui m'était servi et alors,
me sentant mieux, je m'étendis sur la couchette et tombai dans un
sommeil sans rêves.
    Ce sommeil dura probablement trois ou quatre
heures.
    J'en fus tout à coup tiré par un bruit pareil
à des grincements de gonds.
    Je me mis sur mon séant et regardai autour de
moi.
    La lampe avait fini par s'éteindre et la
cellule était plongée dans une obscurité impénétrable.
    Une lueur grisâtre à un bout indiquait seule
et vaguement la place de l'ouverture.
    Ailleurs tout était d'une noirceur dense.
    Je tendis l'oreille, mais je ne perçus aucun
son.
    Et pourtant j'étais certain de ne m'être point
trompé, certain que le bruit qui m'avait éveillé s'était produit
dans l'intérieur même de ma chambre.
    Je me levai et fis à tâtons le tour des murs,
en marchant lentement et promenant ma main sur les murs et la
porte.
    Puis, je passai en tous sens sur le sol pour
me rendre compte de l'état du plancher.
    Autour de moi, comme sous mes pieds je ne
reconnus aucun changement.
    Dès lors d'où venait le bruit ?
    Je m'assois sur le bord du lit et attendis
patiemment dans l'espoir de l'entendre une seconde fois.
    Il se répéta bientôt.
    C'était un gémissement sourd, un craquement
pareil à celui qui se produit quand on remue avec lenteur et
précaution une porte ou un volet restés longtemps immobiles.
    En même temps, une lumière d'un jaune foncé
parut en haut, sortant d'une mince fente dans le toit en voûte
concave qui était au-dessus de moi.
    Pendant que je l'épiais, cette fente s'élargit
peu à peu et s'agrandit comme si l'on tirait un panneau à
coulisses, et enfin je vis un trou assez grand, par lequel passait
une tête qui me regardait, et dont le contour était dessiné par la
lumière confuse qui se trouvait derrière elle.
    Le bout noué d'une corde fut passé à travers
cette ouverture et tomba presque sur le sol de la prison.
    C'était une grosse et solide corde de chanvre,
assez forte pour porter le poids d'un homme lourd, et en tirant
dessus, je m'aperçus qu'elle était fortement assujettie en
haut.
    Évidemment mon bienfaiteur inconnu désirait
que je m'en servisse pour monter.
    Je le fis donc, en me servant d'une main après
l'autre.
    J'éprouvai quelque peine à passer mes épaules
à travers le trou, et je réussis à atteindre la pièce qui se
trouvait au-dessus.
    Pendant que j'étais encore à me frotter les
yeux après ce passage brusque de l'obscurité à la lumière, la corde
fut rapidement remontée, et le panneau glissant refermé.
    Pour ceux qui n'étaient point dans le secret,
il ne restait rien qui pût expliquer ma disparition.
    Je me trouvai en présence d'un homme replet,
de petite taille, vêtu d'un justaucorps grossier et de culottes de
basane, ce qui lui donnait jusqu'à un certain point l'air d'un
valet d'écurie.
    Il avait un large chapeau de feutre très
enfoncé sur ses yeux et le bas de sa figure était entouré d'une
épaisse cravate.
    Il tenait une lanterne de corne, dont la
lumière me permit de voir que

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