Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
Vom Netzwerk:
croissante sans pouvoir me rendre compte de quel
côté cela venait.
    Je m'étais déjà presque persuadé que mes sens
m’avaient trompé, quand le bruit se répéta, plus fort que la
première fois.
    Je levai les yeux et vis une figure qui
m'épiait à travers la meurtrière, ou plutôt une partie de la
figure, car je ne pouvais apercevoir que l'œil et le bord de la
joue.
    En montant sur mon siège, je reconnus que ce
n'était rien autre que le fermier qui m'avait tenu compagnie en
route.
    – Chut, mon garçon ! dit-il à demi-voix
dans le plus pur anglais et non plus dans le patois de l'ouest
comme le matin.
    Il passait son doigt à travers l'étroite
fente, pour m'inviter au silence.
    – Parlez bas, ou il pourra arriver que la
garde nous entende… Qu'est-ce que je puis faire pour
vous ?
    – Comment avez-vous fait pour savoir où je
suis ? demandai-je avec étonnement.
    – Mais, mon homme, répondit-il, c'est que je
connais cette maison-ci aussi bien que Beaufort lui-même la
connaît. Avant que Badminton fût construit, mes frères et moi, nous
avons passé plus d'un jour à grimper sur la vieille tour des
Botelers. Ce n'est pas la première fois que j'ai parlé par cette
fenêtre. Mais vite, voyons, que puis-je faire pour vous ?
    – Je vous suis obligé, monsieur, répondis je,
mais je crains que vous ne puissiez rien faire pour m'être utile, à
moins vraiment, que vous ne soyez en mesure d'informer les amis que
j'ai à l'armée, de ce qui m'est arrivé.
    – Pour cela, je pourrais le faire, répondit le
fermier Brown. Écoutez, mon garçon, ce que je vais vous dire à
l'oreille et dont je n'ai soufflé mot à personne jusqu'à présent.
Ma conscience me reproche parfois que nous étayons un Papiste, pour
qu'il règne sur une nation protestante. Que les gouvernants soient
comme les gouvernés, voilà mon opinion. Aux élections, j'ai fait à
cheval le voyage à Sudbury, et j'ai voté pour Maître Evans, de
Turnford, qui était en faveur des Exclusionnistes. Pour sûr, si le
Bill en question avait été adopté, c'est le Duc qui serait assis
sur le trône de son père. La loi aurait dit oui. À présent elle dit
: non. C'est une bien drôle chose que la loi, avec ses oui, oui,
ses non, non, comme ceux de Barclay, le Quaker, qui est venu par
ici, complètement habillé de basane, et a qualifié le curé d'homme
coiffé d'un clocher. La loi est là. Ce n'est pas la peine de tirer
des coups de feu contre elle, ni de lui passer des piques au
travers, ni de lancer contre elle un escadron. Si elle commence par
dire non, elle dira non jusqu'à la fin du chapitre. Autant se
battre contre le livre de la Genèse. Que Monmouth fasse changer la
loi, cela fera plus pour lui que tous les Ducs d'Angleterre. Car
enfin, malgré tout, il est protestant, et je voudrais faire de mon
mieux pour le servir.
    – Voyez-vous, dis-je, le capitaine Lockarby
sert dans le régiment du Colonel Saxon, à l'armée de Monmouth. Si
les choses tournent mal pour moi, je regarderais comme une preuve
de grande bienveillance de votre part que vous lui fassiez part de
mon affection et lui demandiez d'annoncer l'événement de vive voix
ou par une lettre, avec tous les ménagements nécessaires, aux gens
de Havant. Si j'étais certain que cela sera fait, ce serait un
grand soulagement pour mon esprit.
    – Ce sera fait, mon garçon, dit le bon
fermier. J'enverrai mon homme le plus sûr et mon cheval le plus
rapide ce soir même, pour qu'on sache dans quel passe fâcheuse vous
êtes. J'ai ici une lime qui pourrait vous être utile.
    – Non, répondis-je, l'aide des hommes peut
faire bien peu de chose pour moi ici.
    – Il y avait autrefois un trou dans la voûte.
Regardez en haut, et tâchez de voir s'il y a quelque trace d'une
ouverture.
    – La voûte est bien haute, répondis-je, en
levant les yeux, mais il n'y a pas d'indice d'une ouverture.
    – Il y en avait une, répéta-t-il. Mon frère
Roger est descendu par là avec une corde. Dans l’ancien temps,
c’était ainsi qu’on descendait les prisonniers, comme on fit pour
Joseph, dans le puits. La porte est chose toute moderne.
    – Qu'il y ait un trou, qu'il n'y en ait pas,
cela ne peut me servir à rien, répondis-je. Il m'est impossible de
grimper jusque-là. Ne restez pas plus longtemps, mon ami, ou vous
en aurez peut-être des ennuis.
    – Alors adieu, mon brave cœur ! dit-il à
demi voix.
    Et l'œil gris, si plein d'honnêteté, disparut
de la fenêtre, ainsi que le bout de

Weitere Kostenlose Bücher