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Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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Hallebardiers.
    – Non, au vieux donjon des Botelers,
répondit-il.
    Et j'entendis appeler le nom qui venait
ensuite sur la liste, pendant qu'on me faisait franchir une porte
latérale, précédé et suivi d'un garde.
    Nous traversâmes un nombre infini de passages,
de couloirs, qui retentissaient de nos pas lourds et du bruit des
armes, et nous arrivâmes enfin à l'aile ancienne.
    Là, dans la tourelle de l'angle, existait une
petite chambre nue, où l'humidité entretenait la moisissure.
    Elle avait un plafond élevé, en forme de voûte
et une longue fente dans le mur extérieur laissait seule entrer le
jour.
    Une petite couchette de bois et un siège
grossier formaient tout le mobilier.
    Ce fut là que m'introduisit le capitaine, qui,
après avoir posté un factionnaire près de la porte, entra avec moi
et délia mes poignets.
    C'était un homme à mine mélancolique.
    Ses yeux graves, enfoncés, sa figure lugubre,
juraient avec son équipement aux couleurs vives et le joli nœud de
rubans de son épée.
    – Ayez du courage, mon garçon, dit-il d'une
voix creuse. On se sent étranglé, on gigote et c'est fini. Il y a
un jour ou deux, nous avons eu la même corvée à faire, et l'homme a
à peine gémi. Le vieux Spender, qui est maréchal-ferrant du Duc, a
une façon à lui pour serrer le nœud, et non moins de jugement pour
ménager la chute, qui vaut celle de Dun, de Tyburn. Donc ayez du
courage, car vous ne passerez point par les mains d'un
apprenti.
    – Je voudrais pouvoir informer Monmouth que
ses lettres ont été remises, m'écriai-je, en m'asseyant sur le bord
de la couchette.
    – Sur ma foi, elles ont été remises. Quand
vous auriez été le porteur de lettres à un penny de Mr Robert
Murray, dont nous avons tant entendu parler à Londres au printemps
dernier, elles ne seraient point parvenues plus directement.
Pourquoi n'avez-vous parlé doucement au Duc ? C'est un
gentilhomme bienveillant. Il a bon cœur, excepté quand on le
contrarie. Quelques mots sur le nombre des rebelles, sur leurs
dispositions, auraient pu vous sauver.
    – Je m'étonne que vous, un soldat, vous
puissiez parler ou penser ainsi, dis-je avec froideur.
    – Bon, bon, votre cou est à vous. S'il vous
plaît de faire un saut dans le néant, ce serait dommage de vous
contrarier. Mais Sa Grâce a voulu que vous voyez le chapelain : il
faut que j'aille le chercher.
    – Je vous en prie, ne l'amenez pas, dis-je,
car j'appartiens à une famille de dissenters, et j'aperçois une
Bible là-bas dans cette niche. Aucun homme ne saurait m'aider à me
réconcilier avec Dieu.
    – Cela se trouve à point, répondit-il, car le
Doyen Newby est venu de Chippenham, et en ce moment-ci, il discourt
avec notre bon chapelain sur la nécessité de s'imposer des
privations, tout en s'humectant la gorge avec une bouteille de
Tokay premier choix. Au dîner, je l'ai entendu dire les grâces pour
ce qu'il allait recevoir, et presque sans reprendre haleine,
demander au maître d'hôtel comment il avait l'audace de servir à un
diacre de l'Église un poulet non truffé. Mais peut être
désirez-vous le secours spirituel du Doyen Newby ? Non ?
En tout cas je ferai pour vous tout ce qu'on peut faire
raisonnablement, puisque vous n'êtes pas pour longtemps entre nos
mains. Et surtout ayez du courage.
    Il sortit de la cellule, mais il rouvrit
bientôt la porte, et montra sa lugubre figure dans
l'entrebâillement.
    – Je suis le capitaine Sinclair, de la maison
du Duc, dit-il, si vous avez besoin de me demander quelque chose.
Vous feriez bien de vous assurer le secours spirituel, car je vous
apprendrai que dans cette cellule-ci il y a eu quelque chose de
pire que jamais ne le fut un gardien ou un prisonnier.
    – Quoi donc ? demandai-je.
    – Eh bien, oui, le diable, rien que
cela ! répondit-il, en entrant et fermant la porte. Voici
comment cela s'est fait. Il y a deux ans, Hector Marot, le
détrousseur de grands chemins, fut enfermé dans cette même tour des
Botelers. Cette nuit là, j'étais moi-même de garde dans le couloir,
et à dix heures je vis le prisonnier assis sur le lit, tout comme
vous l'êtes en ce moment. À minuit, j'eus l'occasion de donner un
coup d'œil, selon mon habitude, dans l'espoir d'égayer ses heures
de solitude. Il avait disparu ! Oui, vous pouvez bien ouvrir
de grands yeux. Je n'avais pas perdu de vue la porte un seul
instant, et vous vous rendrez compte par vous-même de la
possibilité qu'il fût parti par les fenêtres.

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