Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Coeur de la Croix

Le Coeur de la Croix

Titel: Le Coeur de la Croix Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Camus
Vom Netzwerk:
d’être trahi,
assenant des coups si puissants que son épée arrachait à Crucifère des
étincelles, qui s’ajoutaient à celles des âmes des morts.
     
    Ayant assommé un deuxième garde d’un coup de croix tronquée,
Morgennes récupéra sa besace, en extirpa une fiole de liquide bleu foncé, et la
tendit à Simon :
    — Avale, cela devrait te soigner !
    Simon prit la potion, et la but. Une chaleur bienfaisante l’enveloppa,
et il se sentit ragaillardi. Il s’empara du bouclier et de l’épée du garde
tombé à ses pieds, et se jeta dans la mêlée.
    Wash el-Rafid avait acculé Châtillon, dont la monture ne
pouvait plus reculer sans tomber dans le puits des Âmes. Le Loup de Kérak
essayait bien de contre-attaquer, mais le Perse évitait tous les coups.
Derrière eux, Sohrawardi murmurait des incantations, et tous se demandaient ce
qu’il préparait.
    Invoquait-il les djinns ?
    Son sortilège lancé, des dalles fléchirent sous les pieds de
Sang-dragon, qui se mit à glisser vers la porte des Enfers. L’Assassin tenait
Crucifère à deux mains, parant chacun des coups que lui portait le Loup de
Kérak sans chercher à le frapper lui-même, quand Sang-dragon tomba dans le
puits des Âmes, ses jambes arrière y disparaissant complètement. Elle eut un
soubresaut, chercha à se soulever, mais une partie d’elle, déjà, n’existait
plus. Son regard était fou de terreur.
    Peu avant que le puits ne l’avale, le Loup de Kérak se jeta
de sa selle, et rampa sur le sol comme un forcené. Mais el-Rafid l’empêchait
d’approcher, le repoussant du pied ou du plat de l’épée chaque fois qu’il
parvenait à s’éloigner du gouffre. Malgré ses efforts, Châtillon était trop
faible pour résister à la magie qui l’attirait vers l’enfer, dont on eût dit, à
l’incandescence de son regard, qu’il brûlait déjà dans ses yeux.
    — Soyez maudits ! glapit-il.
    On ne voyait plus que son torse et ses bras, jetés comme des
amarres sur une terre qui s’éloignait de lui. Puis ses mains glissèrent elles
aussi dans le néant, et de Châtillon ne resta qu’une bouche, qui hurla :
    — Je reviendrai !
    Elle disparut à son tour dans le noir, imperturbable et
silencieux. Pas une ride n’avait troublé la surface de l’œil des ténèbres. Wash
el-Rafid salua le Loup de Kérak avec son épée, et alla prêter main-forte aux
autres combattants – auxquels Cassiopée, Kunar Sell, Morgennes et Simon
offraient une farouche résistance.
    Les hommes lancés à la poursuite de Cassiopée n’étaient
toujours pas redescendus ; et, calé contre un pilier, Kunar Sell se
battait contre trois Templiers qu’il tenait à distance avec sa grande
hache – comme doté de vie, le tatouage en forme de croix qu’il avait au
front s’agitait à la manière d’un serpent, fascinant ses adversaires.
    Quant à Morgennes et Simon, ils s’étaient mis dos à dos, et
se défendaient rageusement.
    — Sohrawardi ! hurla soudain Simon.
    Morgennes jeta un rapide coup d’œil dans la direction du
mage, et le vit qui récitait d’autres incantations.
    — Que prépare-t-il encore ? demanda Simon.
    — Replions-nous vers l’escalier ! suggéra
Morgennes.
    Les deux hommes essayèrent de se frayer un chemin à travers
le chaos d’armes qui les encerclait, mais ils passaient leur temps à parer les
coups, sans pouvoir répliquer. Leurs ennemis étaient trop nombreux ; en
outre, el-Rafid se battait incroyablement bien, obligeant Morgennes à se servir
de la croix tronquée comme d’un bouclier.
    — Par ici ! cria une voix.
    C’était Cassiopée ! Elle venait, en tuant l’un des
soldats, d’ouvrir une brèche parmi leurs assaillants. Simon s’y faufila.
    — Morgennes ! hurla-t-il. Dépêche-toi !
    Pour la première fois de sa vie, il venait de tutoyer
Morgennes, et ne s’en était même pas rendu compte. Morgennes ne répondit rien,
trop occupé à se défendre.
    Pendant ce temps, Sohrawardi s’était embrasé. Était-ce parce
qu’au cours de la mêlée des flambeaux étaient tombés, ou bien parce que tel
avait été son souhait ? En tout cas, sa robe avait pris feu, le
transformant en un vivant brasier. Le mage avait paru bondir contre les draps
qui ornaient la salle, et les avait enflammés à leur tour. L’air, peu à peu,
était devenu irrespirable. Il faisait chaud comme dans un four, et les hommes
commençaient à rompre le combat, reculant vers la fraîcheur des escaliers.
    La

Weitere Kostenlose Bücher