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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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que, logiquement, on ne doit guère pratiquer au pays.
    — Si l’on étudiait de près nos anciennes traditions, on pourrait avoir des surprises, remarqua la cousine. Certaines croyances, à l’exemple de notre langue, ont leurs racines dans la nuit des temps, bien avant que l’étoile des bergers ne brille sur l’étable de Bethléem. Mais laissons cela ! En résumé, nous pouvons déduire de nos investigations qu’elles ne fréquentent pas l’église.
    Durant les trois jours qui suivirent, les tours de veille se succédèrent, depuis l’aube jusqu’à la nuit close. L’instrument d’optique du défunt amiral était d’une qualité rare et permettait de distinguer le château dans ses détails ainsi que la grille d’entrée du vaste jardin clos d’un mur de pierre. Or, on ne put remarquer le moindre mouvement signalant une présence, sinon, par moments, l’une ou l’autre des fenêtres ouverte par une main invisible, preuve qu’à l’évidence il y avait quelqu’un, mais aucune silhouette humaine ne se montra. Personne n’entra, personne ne sortit, fût-ce pour un simple tour dans le parc. Il est vrai que le temps radieux de Pâques laissait place à une période pluvieuse, plus froide aussi, donc peu propice aux promenades. En revanche, les cheminées fumaient paisiblement contre le ciel devenu gris…
    — Nous perdons notre temps, conclut dame Prisca. Ils doivent sortir la nuit ! Ne serait-ce que pour vivre. Ce qui m’intrigue, c’est que les commerces du village ferment le soir… Par conséquent, il va falloir aller voir de plus près…
    — Et pourquoi pas franchir le mur d’enceinte ? proposa Marie-Angéline dont les narines frémissaient d’excitation. Personnellement je me sens capable de les escalader. Ils ne sont pas si élevés… Et si cousine Prisca avait la gentillesse de me prêter de quoi m’habiller en homme ?
    — Tant que vous voudrez ! Mais vous ne pouvez pas y aller seule, on ira ensemble. Vous savez monter à bicyclette, je suppose ?
    Un haussement d’épaules lui répondit. Cependant M me  de Sommières émettait une autre idée :
    — Comment se fait-il que, depuis que nous avons commencé nos observations, nous n’ayons pas aperçu le jeune Faugier-Lassagne ? Le jour du départ d’Aldo, Adalbert l’a conduit à l’auberge du village en lui recommandant une discrétion absolue mais il a dû au moins aller reconnaître les lieux et un passant inconnu sur une route ne tire pas à conséquence…
    — De qui parlez-vous ?
    — Du fils naturel du regretté Vauxbrun, qui n’a rien trouvé de mieux que tomber amoureux d’Isabel, lui aussi…
    — Comment se fait-il, Amélie, que vous ne me l’ayez pas mentionné et Marie-Angéline non plus ?
    — J’avoue qu’au début, j’ai omis sciemment de vous en parler, sachant à quel point vous abominez ce qui touche de près ou de loin à la République…
    — Et il est quoi dans la vie ? Député ? Ministre ?
    — Bien trop jeune pour cela. Il est substitut du procureur au parquet de Lyon.
    Le nez de M me  de Saint-Adour se pinça :
    — Quelle horreur ! Un pourvoyeur d’échafaud ! Un héritier de l’infâme Fouquier-Tinville !
    — N’exagérons pas ! Vous me semblez retarder quelque peu, ma chère Prisca ! Il s’agit seulement d’un charmant garçon, parfaitement bien élevé par une mère appartenant à la meilleure société lyonnaise, et il est loin d’être un buveur de sang ! Je vous en parle parce que, étant arrivé dans le pays avant nous, il a peut-être du nouveau à nous apprendre. Rien ne vaut un amoureux pour rechercher tous les moyens d’approcher la belle de ses pensées !
    — Possible ! Et vous voulez que je l’invite ?
    — Ce serait la dernière chose à faire, car ce serait désigner Saint-Adour à l’attention de l’ennemi, mais Plan-Crépin pourrait vous emprunter la plus anonyme des bicyclettes et se rendre à l’auberge voir ce qu’il devient. Elle-même déclarerait séjourner chez des amis près d’Urrugne.
    — Et qu’est-ce qu’un apprenti procureur lyonnais peut fabriquer seul et en cette saison dans une auberge de campagne ?
    — Pour un village aussi joli, il n’y a pas de saison. En outre il… il se documente sur les anciens sanctuaires jalonnant les chemins de Compostelle ! Une passion !
    Cette fois, Prisca ne put s’empêcher de rire :
    — N’importe quoi ! Mais la bicyclette est à vous,

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