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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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Marie-Angéline !
     
    Le lendemain matin, Plan-Crépin, emballée jusqu’aux ouïes dans un vaste imperméable, une sorte de suroît de terre-neuvas enfoncé sur la tête, pédalait avec énergie en direction d’Ascain, plus pour se réchauffer que pour battre un record. En effet, le temps était épouvantable. Pluie et vent mêlés, et la température avait chu d’au moins cinq degrés…
    Près du fronton de pelote basque, elle n’eut aucune peine à trouver l’auberge, belle vieille bâtisse à poutres apparentes sous un grand toit à deux pentes. L’intérieur fleurant bon la cire et le feu de bois était tout aussi séduisant avec ses cuivres étincelants et son imposante cheminée de pierre où se détachait, sculptée, la croix navarraise. Dégoulinante d’eau, elle y fit une entrée impétueuse et s’ébroua sous l’œil compréhensif d’une avenante femme d’une quarantaine d’années qui devait être la patronne et qui la salua aimablement, en l’invitant à ôter ses toiles cirées ruisselantes pour s’approcher du feu.
    — Quelque chose de chaud vous ferait plaisir, Madame ? proposa-t-elle en voyant l’arrivante éternuer.
    — Oh, oui ! Un café très fort s’il vous plaît ! Quel fichu temps !
    — Ça, c’est bien vrai ! Et c’est dommage aussi : il faisait si beau !
    Elle s’éclipsa, revint presque aussitôt avec une tasse de café qu’elle donna à Marie-Angéline :
    — Est-ce que je peux faire quelque chose d’autre, Madame ?
    Occupée par le liquide brûlant, celle-ci se contenta d’agiter la tête puis, quand la tasse fut à moitié vide, déclara qu’elle était venue voir un de ses jeunes cousins qui devait être descendu à l’auberge cette semaine pour étudier, sur le terrain, l’histoire de la région.
    — Après son départ, j’ai retrouvé deux ou trois ouvrages qui devraient lui être utiles, ajouta-t-elle en tendant la main vers son sac où, à toutes fins utiles, elle avait mis un bouquin emprunté à la bibliothèque de Saint-Adour.
    Mais elle retint son geste en voyant son hôtesse joindre les mains devant sa figure soudain attristée :
    — Mon Dieu ! Vous êtes de sa famille ?
    — Oui… Pourquoi ?
    — Parce que justement nous ne savons plus que faire, mon époux et moi, et, si vous n’étiez pas venue ce matin, nous pensions prévenir les gendarmes… Quoiqu’on… n’aime pas beaucoup ça ! Finalement, le client est roi et fait ce qu’il veut…
    — Abrégez ! Il n’est pas là ?
    — Non. Il est arrivé mercredi dernier, en voiture, avec un ami, et il s’est installé. Oh, c’est un homme comme il faut ! Il a bavardé avec mon mari. Il le questionnait sur les vieux chemins. Le lendemain, il a dû faire une longue promenade parce qu’il a été parti toute la journée. Il faut dire qu’il m’avait demandé des sandwiches et une gourde de vin. Quand il est rentré, il était fatigué mais il avait l’air content. C’était donc jeudi. Vendredi matin, il est resté pour voir le marché mais l’après-midi il est reparti. Seulement, cette fois, il n’est pas revenu !
    — Pas revenu ? répéta Plan-Crépin qui se sentait pâlir.
    — Non. On ne l’a pas revu… et nous sommes lundi. Il a dû lui arriver un malheur parce que ses affaires sont dans sa chambre. Et c’est pourquoi je suis soulagée de vous voir, Madame. Qu’est-ce que nous devons faire ? Prévenir la gendarmerie ?
    En face d’une situation aussi imprévue, la descendante des croisés s’efforça de penser à toute vitesse.
    — Non, dit-elle enfin. Non, c’est… un peu tôt.
    — Comment « un peu tôt » ?
    — Je veux dire que… que ce n’est pas la première fois que ça lui arrive ! Tenez, l’an passé, il faisait ses recherches à l’autre bout des Pyrénées, du côté de… Salses. Un matin, il est parti dans la montagne et l’hôtel où il s’était installé ne l’a revu que huit jours après. Il est resté tout ce temps, d’abord avec des bergers puis dans je ne sais quel monastère dont il est revenu enchanté, sans avoir conscience que son hôtelier pouvait se poser des questions. Celui-ci avait au préalable alerté la maréchaussée, ce qui a fort mécontenté mon cousin. Il n’en a pas moins dû s’excuser du dérangement et il a fait un don au bénéfice des orphelins de la gendarmerie…
    — Ah bon ? Il a déjà… ?
    — Oh, j’en suis persuadée ! On aurait pu penser que l’affaire de

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