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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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conscience que son gardien avait dû voir le jour quelque part dans le Bronx ou à Brooklyn et que son accent renforçait l’impression que le temps revenait où il avait vécu cette situation…
    Néanmoins, il se remit en marche et grimpa dans le véhicule qui démarra aussitôt. Peu après, on le larguait sans trop de douceur en plein milieu de la porte Maillot ! Il ne lui restait plus qu’à prendre un taxi…
     
    — Tu as rêvé ! conclut Adalbert, après avoir fait disparaître sa quatrième tasse de café.
    Il était arrivé deux heures plus tôt rue Alfred-de-Vigny, appelé en urgence par Marie-Angéline, et depuis n’avait pas cessé de faire l’ours en cage, monologuant, envoyant au diable l’Académie des inscriptions et se reprochant ce qu’il considérait comme un abandon de poste devant l’ennemi. Tant et si bien que M me  de Sommières, agacée, avait fini par lui ordonner de s’asseoir et lui avait fait servir un « en-cas » dans l’espoir de l’occuper un moment.
    — Au moins, pendant que vous mangerez, vous ne proférerez pas de sottises !
    — Sottises ? Quand je dis…
    — Ne recommencez pas ! Dites-nous plutôt ce que vous auriez pu faire si vous aviez été présent quand Aldo a reçu le billet ? Vous auriez couru derrière la voiture ?
    — Et j’ai fait, moi, tout ce qui était possible : j’ai relevé le numéro, affirma Plan-Crépin.
    — Comme il est sûrement faux, nous ne sommes guère avancés ! Je ne comprends pas pourquoi Langlois ne fait pas surveiller cette maison vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il sait pourtant qu’Aldo est en première ligne dans cette histoire vaseuse ?
    — Essayez de lui faire confiance, il connaît son métier !
    L’arrivée de la table roulante supportant un souper froid avait généré un bienheureux silence. Même dans les pires circonstances, l’appétit de l’archéologue ne connaissait pas de morte-saison. Il attaquait la tarte aux poires et les deux femmes commençaient à se demander ce que l’on pourrait lui servir en supplément pour le faire tenir tranquille, quand Aldo reparut, salué par un triple soupir de soulagement assorti d’un triple : « Alors ? »
    — J’ai trois mois pour sauver Vauxbrun en retrouvant un joyau dont personne ne sait où il a pu passer depuis le siècle dernier ! lâcha Aldo en se laissant tomber dans un fauteuil. Et si vous voulez le savoir, je me demande si je ne suis pas en train de devenir fou !
    — On a déjà récupéré des pierres envolées depuis plus longtemps que ça et tu n’y as jamais laissé ta raison. Moi non plus, dit Adalbert en lui tendant un verre de vin qu’il avala d’un trait. Raconte !
    Ils écoutèrent en silence et ce fut seulement quand il eut mentionné le rire de celui que l’on pouvait considérer comme le chef de bande qu’Adalbert réagit, un peu trop vite peut-être, en disant qu’il avait rêvé.
    — Non. Devrais-je vivre cent ans que je ne pourrais oublier ce rire… de hyène. Par trois fois, jadis, je l’ai entendu, et ce soir c’était la quatrième. J’en suis persuadé ! Il ne peut pas en exister deux semblables sur terre ! Et si tu ajoutes l’accent de mon escorteur… Je me suis cru revenu dans cette villa du Vésinet il y a des années… Ou encore dans le parc Monceau.
    Adalbert fronça les sourcils. Soudain grave, il vint vers Aldo et le prit aux épaules :
    — Je répète : tu es en train de faire un cauchemar, c’est entendu, mais n’y participent que des vivants. Pas des morts, et il n’y a plus de Solmanski vivants à la surface du globe terrestre (5) . Souviens-toi, bon Dieu ! Le père a sauté à Varsovie avec la chapelle souterraine, la fille est morte comme tu sais et quant au fils, cette petite ordure de Sigismond, c’est toi qui l’as abattu d’une balle en plein crâne ! Il faut te réveiller !
    Aldo passa sur sa figure une main qui tremblait :
    — Je sais tout cela. Ma raison ne cesse de me le répéter. Pourtant ce rire…
    — … appartient à un autre. Peut-être aussi fêlé que l’original, mais il faut que tu te sortes de la tête l’idée que, doté comme les chats de plusieurs vies, le jeune Solmanski a obtenu de Satan, son maître, la faveur de revenir faire un tour chez les vivants dans le seul but de te pourrir l’existence ! Il est comment, ce type ?
    — Même taille, même silhouette… mais je n’ai vu qu’une ombre.
    — La voix ?
    — Froide,

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