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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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jeune, métallique… le même registre à peu près mais avec un fort accent espagnol ou sud-américain... Il y manquait seulement la couleur et, tandis qu’il parlait, j’avais l’impression bizarre mais tenace qu’il récitait un texte appris par cœur. Par moments, l’accent faiblissait mais pour revenir avec plus de force. Enfin, en me ramenant à la voiture, le chauffeur a dit quelques mots en français mais je jurerais que celui-là a vu le jour dans un faubourg de New York ou de Chicago ! Tante Amélie, je boirais volontiers une autre tasse de café.
    — Tu es assez énervé comme ça ! Cela dit, il me vient une idée. As-tu gardé une relation quelconque avec ce chef de la police métropolitaine de New York chez qui t’avait envoyé ton ami de Scotland Yard (6)  ?
    — Phil Anderson ? Ma foi, non…
    — C’est bien dommage et tu devrais essayer de renouer.
    — Pourquoi ?
    — Évidemment ! s’écria Marie-Angéline jusque-là réduite au silence par l’attention avec laquelle elle écoutait. Lorsque nous sommes allée – sans moi ! – rue de Lille, la vieille dame ne nous a-t-elle pas dit que son petit-neveu, ce char… je veux dire Don Miguel, vivait à New York où il se faisait une situation dans les objets anciens avec l’aide d’amis dont on ne nous a pas confié l’identité mais qui semblent assez au courant de ce qui se passe de ce côté-ci de l’Atlantique pour savoir ce que l’on y vend en fait de château ! Ce sont eux qui ont expédié la famille Vargas-Olmedo à Biarritz où, comme par hasard, un autre homme a convaincu M. Vauxbrun d’aller faire un tour… Vous, je ne sais pas, mais moi je trouve que cela fait beaucoup de gens sans visages et sans noms…
    — Plan-Crépin ! s’écria la marquise, il y a des moments où vous avez des éclairs de génie ! C’est exactement ce que je voulais dire !
    — Et en plus, elle a raison, fit Adalbert. Tu devrais écrire à cet Anderson…
    — Non. Je pense que c’est du ressort de Langlois. Je vais aller le voir. Cela marchera mieux de police à police…
    — Tu n’iras rien voir, coupa Adalbert. C’est moi qui m’en chargerai après avoir téléphoné de chez moi pour prendre rendez-vous ailleurs qu’au quai des Orfèvres. Tes petits copains de cette nuit t’ont interdit de mêler l’autorité à votre marché et je suis persuadé que tu es surveillé… Et à ce propos, si on en venait à ce que l’on t’a imposé ? Trois mois, ce n’est pas énorme, si l’on se réfère au temps qu’il nous a fallu pour chaque pierre du pectoral, sans parler des « Sorts Sacrés (7)  ». On a quoi comme point de départ ?
    — Un nom : la comtesse Eva Reichenberg qui, si elle s’agitait au Mexique à l’époque du malheureux couple impérial, ne doit plus être en très bon état, en admettant qu’elle soit encore de ce monde !
    — Tu es gracieux, toi ! protesta M me  de Sommières. Je suis née en 1850, moi, et non seulement je suis encore là mais je n’ai pas l’impression d’être gâteuse !
    — Pardon ! pria Aldo qui ne put s’empêcher de rire. Vous êtes tellement plus jeune que nous tous que l’on oublie votre âge ! Mais… j’y pense ! Est-ce que ce nom évoque un souvenir pour vous qui connaissez au moins la moitié de l’Armorial européen ?
    — N… on ! Elle doit faire partie de l’autre moitié.
    — À votre avis, est-ce allemand ou autrichien ?
    — Si cette femme était amoureuse de l’archiduc Maximilien, on devrait pencher pour l’Autriche, hasarda Marie-Angéline. C’est le plus logique… et pourquoi ne pas le demander à Lisa ? Elle est aussi autrichienne que suisse !
    — Faut-il que je sois perturbé pour ne pas y avoir pensé tout de suite ! Je cours lui téléphoner…
    — Tu as vu l’heure qu’il est ? remarqua Adalbert en désignant la pendule qui marquait deux heures du matin…
    — Je risque d’en avoir pour trois ou quatre heures d’attente…
    Et il disparut en direction de la loge du concierge tandis que Marie-Angéline essayait de convaincre M me  de Sommières d’aller se coucher. Vainement :
    — Qu’est-ce que vous voulez que j’aille faire dans mon lit quand nous sommes sur le pied de guerre ?
    Aldo remonta au bout d’une demi-heure. Apparemment, les liaisons téléphoniques fonctionnaient mieux la nuit que le jour.
    — Je n’ai patienté qu’un quart d’heure, fit-il avec satisfaction. Lisa vous embrasse

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