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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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tous.
    — Nous n’en doutons pas un instant, rétorqua Tante Amélie. Mais à part ça, qu’est-ce qu’elle t’a dit ?
    — Que le nom est autrichien, après quoi elle a ajouté : « Va voir Grand-Mère ! »
    Cherchant dans sa poche son étui à cigarettes, les doigts d’Aldo se refermèrent sur un papier et il se souvint alors du message, prétendument de Vauxbrun, que l’inconnu lui avait jeté en disant qu’il aurait largement le temps de le lire plus tard. Fallait-il qu’il fût troublé par le rire qui avait clos leur entretien pour l’avoir oublié !
    En fait, l’écriture était bien celle de Gilles. Quant au texte, il était à la fois court et sibyllin :
    « J’ai commis une lourde faute et il est normal que je la paie. Si tu peux me sauver, fais-le mais, surtout, veille sur elle… ».
    Le message se terminait par une traînée d’encre.
    On avait dû le lui arracher pour l’empêcher d’en dire davantage.
    — « Veille sur elle » ? lut Adalbert par-dessus l’épaule de son ami. Veut-il dire sa fiancée ?
    — Et qui d’autre ? Pour ce que j’en sais, il n’a pas cessé un instant de penser à elle depuis qu’il l’a rencontrée. Ce qui voudrait dire qu’elle serait en danger ? Mais quel danger ?
    — L’étonnant, c’est qu’on lui ait permis d’écrire, constata Adalbert en subtilisant la feuille de papier. Notre ami Langlois va avoir une autre énigme à résoudre. Les moyens dont il dispose lui permettront peut-être d’en tirer un complément d’information.
    — C’est possible mais je n’y crois guère.
    — Tu as tort ! Si tu veux le fond de ma pensée, j’ai peur que tu ne perdes ton temps. On ferait beaucoup mieux d’aider la police à retrouver Vauxbrun plutôt que courir derrière un joyau disparu sans doute depuis belle lurette.
    Sous le sourcil froncé, l’œil d’Aldo vira au vert, ce qui était chez lui signe de mécontentement. C’était la première fois qu’Adalbert déclarait son désaccord et son intention de suivre un autre chemin que lui. Il en éprouvait une déception car il avait cru qu’ils pourraient aller ensemble à Vienne mais, finalement, c’était le droit absolu de l’égyptologue de porter une attention plus distraite au sort d’un homme qui n’était qu’une relation pour lui. Aldo savait depuis longtemps que les deux hommes n’éprouvaient pas une sympathie réciproque. Vidal-Pellicorne trouvait Vauxbrun trop infatué de sa personne et agaçant. Il est vrai que ce dernier, faisant allusion à Adalbert, l’appelait le plus souvent « l’archéologue cinglé » !
    — Libre à toi de penser ce que tu veux ! dit-il. Même si je vais au-devant d’un échec et si ce semblant de piste ne mène à rien j’entends la suivre jusqu’au bout ! Ce serait vraiment trop bête !
    Adalbert se mit à rire :
    — Allons, ne fais pas cette tête ! Ne me dis pas que tu as besoin de moi pour aller voir Grand-Mère ? Et moi je serai peut-être plus utile ici…

5
UN CONDENSÉ DE HAINE
    Un porteur sur les talons, Morosini se dirigeait vers la sortie de la gare quand une main gantée surgit du moutonnement des autres voyageurs en même temps qu’un cri :
    — Aldo !… Je suis là !
    — Lisa ?
    C’était bien elle. Remontant le courant humain, elle lui tombait dans les bras l’instant suivant.
    — Mais qu’est-ce que tu fais à Vienne ? Pourquoi ne m’avoir rien dit ?
    — L’idée m’en est venue juste après avoir raccroché le téléphone ! Cela t’ennuie ?
    — Idiote ! fit-il en la serrant contre lui, heureux de sentir sous ses lèvres la fraîcheur de sa peau, le parfum de ses cheveux qu’elle n’avait pas jugé utile de couvrir d’un chapeau et toute cette vitalité qui émanait d’elle.
    — C’est la plus belle surprise que tu pouvais me faire, ajouta-t-il en glissant son bras sous le sien. Mais pourquoi être venue à la gare ? Il fait un temps affreux !
    Une pluie rageuse crépitait sur les grandes verrières, dégouttant des chenaux en petits ruisseaux.
    — Pour que tu viennes directement à la maison. Tu crois que j’ignore que, chaque fois que tu viens ici, tu te précipites dans l’hôtel équivoque de la bonne M me  Sacher ?
    — Équivoque ! fit-il, scandalisé. Une maison de cette qualité ?
    — Où les archiducs venaient jadis faire la noce avec les belles Tsiganes ! Il n’y a plus tellement d’archiducs en circulation, mais ils sont remplacés

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