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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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par les messieurs riches et les innocents voyageurs épris de couleur locale et désireux de s’offrir le menu de Rodolphe avant Mayerling… En plus, les Tsiganes sont toujours là ! Remarque, cela n’enlève rien à l’excellence de ce qui est toujours le meilleur hôtel de Vienne et de ses productions !
    — Dis-moi, Lisa ? Serais-tu en train de devenir mauvaise langue ?
    — Mais je le suis depuis ma naissance, mon cœur ! Console-toi, même si tu ne dors pas chez M me  Sacher, tu auras droit à son sublime gâteau au chocolat et à l’abricot. Grand-Mère en a envoyé chercher ce matin en ton honneur ! Au fait, je ne t’ai pas demandé si tu as fait bon voyage…
    On venait de franchir la sortie. Aldo s’arrêta, obligeant sa femme à en faire autant :
    — N’en dis pas davantage, j’ai compris !
    — Quoi ?
    — Quand tu joues les moulins à paroles, c’est que quelque chose ne va pas. Alors explique-moi calmement ce qu’il y a ?
    — Tu le demandes ?
    Le sourire s’était effacé et les yeux violets de la jeune femme brillèrent d’un éclat liquide :
    — Je meurs de peur, si tu veux le savoir ! Et cela depuis que je sais – en gros, parce que au téléphone tu n’es jamais prolixe – que ce fichu mariage a tourné à la catastrophe. Quant aux journaux français, ils se montrent d’une discrétion absolument inhabituelle chez eux. Et c’est pourquoi je suis ici… Je veux la vérité !
    — Tu vas l’avoir. Je te demande simplement un peu de patience : jusqu’à ce que je puisse la partager entre toi et Grand-Mère. Je n’ai pas de goût pour le récit de Théramène… et je suis fatigué parce que je n’ai pas dormi de la nuit !
    On s’était remis en marche et bientôt le chauffeur de M me  von Adlerstein ouvrait devant eux la portière de la limousine noire, salué par un :
    — Comment ça va, Adolf ?
    — Bien, grâce à Dieu, Excellence ! J’espère que le voyage a été bon ?
    — Convenable, comme d’habitude…
    Aldo fit monter Lisa, la suivit et à peine assis l’entoura de son bras pour l’attirer contre lui et ferma les yeux :
    — Tais-toi ! Laisse-moi savourer ce moment délicieux auquel je ne m’attendais pas ! C’est bon, tu sais, d’être près de toi, de te toucher, de te respirer… même quand tu sens le loden mouillé !
    Pour seule réponse, elle se redressa puis se pencha jusqu’à ce que ses lèvres caressent doucement celles de son époux. Un baiser léger mais prolongé qui le fit ronronner :
    — Hmmmm !… C’est bon !… Encore, pria-t-il en la sentant s’écarter.
    — Il ne faut jamais abuser des bonnes choses… et il n’y a pas des kilomètres entre la gare et la maison !
    Cinq minutes plus tard, en effet, la voiture s’engageait dans Himmelpfortgasse, une rue étroite de la vieille ville où s’alignaient quelques palais, et, après s’être annoncée de deux coups de klaxon, franchissait un beau portail cintré de chaque côté duquel des atlantes chevelus aux muscles impressionnants soutenaient un admirable balcon de pierre ajourée.
    Aldo aimait « Rudolfskrone », le vaste domaine de M me  von Adlerstein dans le Salzkammergut, autant qu’il détestait son palais viennois assez sombre et plutôt écrasant. Mais surtout parce que Joachim, le majordome, y régnait en potentat et qu’entre lui-même et ce tyran domestique il n’existait guère d’affinités. Et cela depuis leur première rencontre, sur le pas de la porte et de part et d’autre d’un panier à provisions. Aldo souhaitait un entretien avec la dame de ces lieux et Joachim l’avait carrément traité en indésirable. Par la suite, son titre de prince et aussi le mariage avec Lisa avaient sensiblement arrangé les choses mais Morosini restait convaincu qu’au-delà de l’obligatoire politesse, l’homme aux favoris – blancs et abondants qui lui donnaient une vague ressemblance avec François-Joseph – ne l’avait jamais adopté et qu’il eût cent fois préféré un nobliau autrichien à une altesse vénitienne reconvertie dans la « boutique »… Pour sa part, Aldo le détestait et c’était une raison de plus de préférer son cher hôtel Sacher lorsqu’une affaire quelconque l’attirait à Vienne ! Ce soir, heureusement, il y aurait Lisa et les fonctions du majordome s’arrêtaient au seuil des chambres à coucher ! Enfin… en principe !
    Mais Aldo sentit la moutarde lui monter au nez quand, au lieu de

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