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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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jamais visité cet endroit… En plus, c’est fermé par un cadenas qui n’a pas l’air vieux.
    — Vous sauriez peut-être l’ouvrir, Monsieur le substitut ? ironisa Adalbert.
    — Ma foi non, les cadenas, ce n’est pas de mon ressort !
    — En ce cas, je peux essayer…
    Et, tirant de sa poche un étui contenant divers petits outils, il en choisit un, remit le reste dans les mains d’Aldo et se pencha sur le cadenas… qui céda sans se faire prier sous les yeux admiratifs du dénommé François-Gilles !
    — Dites donc ! Vous êtes un maître, vous ! Je meurs d’envie de vous demander des leçons ! Je n’aurais pu imaginer que…
    — Quand on est archéologue, il faut avoir plus d’une corde à son arc. Vous n’avez pas idée des astuces déployées par les anciens Égyptiens pour dissimuler leurs momies… ou leurs trésors.
    — Il y avait déjà des cadenas ?
    — Oh, vous savez, sur les chantiers, on trouve de tout ! répondit Adalbert, désinvolte, tandis qu’Aldo, amusé, glissait :
    — Vous pourriez vous associer dans certaines circonstances ?
    L’envie de rire ne dura pas longtemps. La porte ouvrait sur un réduit sans éclairage où flottait une odeur bizarre. À première vue, c’était un débarras où l’on reléguait vieux outils et ustensiles de rebut.
    — Ça sent drôle ! constata Adalbert.
    À quoi Faugier-Lassagne, soudain soucieux, répondit :
    — Je redoute de reconnaître cette odeur…
    — Nous aussi ! Il y a une caisse au fond. Ça doit venir de là…
    Il y avait en effet une de ces grandes boîtes en bois qu’emploient les déménageurs pour transporter les objets fragiles. Le couvercle ne tenait que par quatre clous qui sautèrent vite. Ce qu’elle contenait arracha un triple cri d’horreur : le cadavre de Gilles Vauxbrun gisait devant eux… visiblement mort depuis plusieurs jours…
    Il portait encore ses habits de cérémonie, à l’exception de ses chaussures, et il était évident qu’on l’avait abattu à coups de pistolet. Aldo eut un hoquet qui ressemblait à un sanglot. Et le jeune magistrat, lui, en eut de vrais et se mit à pleurer sans fausse honte. Ce que voyant, Adalbert, le moins touché des trois puisqu’il n’avait jamais été intime de l’antiquaire, reposa le couvercle, se hâta de ramener ses compagnons dans la cave éclairée et referma la porte, mais sans le cadenas devenu inutilisable. Là, il les fit asseoir sur les bâtis de bois supportant habituellement les tonneaux, chercha l’une des rares bouteilles rescapées, un tire-bouchon et deux « taste-vin » en verre qu’il remplit, et leur en fit avaler le contenu. Lui-même s’octroya une lampée à la régalade jusqu’à ce qu’Aldo, qui se remettait, lui enlève la bouteille pour en faire autant. La tête dans ses mains, Faugier-Lassagne pleurait toujours…
    — Ce sera la première fois que je vois un procureur en larmes ! chuchota Adalbert. D’habitude ils ont le cuir plus dur. Il est vrai que celui-là est un jeunot.
    — Je suis de ton avis. C’est un bien gros chagrin pour un filleul et j’ai mon idée à ce sujet…
    — Tu crois qu’il pourrait être ?…
    — Son fils, oui. À l’exception des cheveux blonds, Vauxbrun devait lui ressembler à son âge. Et pourquoi cacher un simple filleul à un aussi vieil ami que moi ?
    — Très juste ! Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
    — On referme tout, on rentre rue Alfred-de-Vigny et on confie notre substitut à Tante Amélie. Elle a le don d’apaiser les grandes douleurs…
    Appuyant une main sur l’épaule du garçon dont les sanglots s’étaient calmés, il questionna :
    — Où habitez-vous à Paris ?
    Celui-ci releva un visage décomposé :
    — Hôtel Lutetia ! Pourquoi ? Oh ! je vous demande pardon pour cette… explosion involontaire…
    — Ne vous excusez pas. C’est naturel quand on tombe par hasard sur le corps de son… père, surtout dans de telles conditions !
    — Vous saviez ?
    — Non, mais ce n’était pas sorcier à deviner ! À présent, vous allez venir avec nous !
    — Où ?
    — Chez ma grand-tante, la marquise de Sommières. C’est en quelque sorte notre quartier général…
    — Mais non ! Pourquoi irais-je ? Je vais rentrer à l’hôtel !
    — Dans cet état ? Pas question de vous laisser seul. En outre, nous avons à causer !
    — Vous ne prévenez pas la police ?
    — Pas maintenant.
    — On ne peut pourtant pas

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