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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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fond du jardin…
    — Et il n’a rien remarqué alors que, de l’autre côté de la rue, le concierge était au courant ?
    — Tu as raison, c’est bizarre, et je me demande si ces fiestas ne coïncidaient pas avec les disparitions des tableaux ? Je vais en parler avec Théobald en rentrant mais revenons-en à la maison Vauxbrun. J’ai de plus en plus envie de la visiter sans témoins. On revient cette nuit ?
    — J’allais te le proposer !
     
    Quelques heures plus tard, le scénario se répétait avec quelques variantes. La nuit, en lune nouvelle, était plus avancée que la veille et sombre à souhait. En revanche, le réverbère, réparé sans doute, brillait de tous ses feux. En approchant de la petite porte avec son trousseau de clefs, Adalbert ne pouvait s’empêcher de jeter des coups d’œil inquiets de l’autre côté de la rue, priant pour que, derrière l’une des fenêtres sans lumière, le concierge ne soit pas aux aguets.
    — Pourquoi veux-tu qu’il passe ses nuits à surveiller une maison où il sait parfaitement qu’il n’y a plus âme qui vive ?
    — C’est que, justement, j’en suis moins sûr que vous deux…
    Et Adalbert, appuyant délicatement sur le vantail, l’entrouvrit sans avoir approché le moindre passe-partout.
    — Quelqu’un serait revenu ? chuchota Morosini.
    — Comme ce n’est certainement pas le Saint-Esprit, il doit y avoir un… ou plusieurs visiteurs. Qu’est-ce qu’on fait ?
    — Où est passé ton esprit d’aventure ? On y va ! décida Aldo en tirant de sa poche son revolver. Je veux en avoir le cœur net !
    Franchie la porte, ils restèrent un moment immobiles dans l’ombre épaisse du mur qui rejoignait le portail et fermait la cour. Celle-ci était obscure mais, derrière les hautes fenêtres dont il semblait que personne n’eût songé à fermer les volets intérieurs, le pinceau lumineux d’une lampe de poche se déplaçait lentement :
    — On dirait qu’il y a de la visite. Reste à savoir s’il est seul !
    — Le meilleur moyen est d’aller voir…
    L’un derrière l’autre, ils rasèrent les murs en se courbant au passage des fenêtres, montèrent les cinq marches du perron où ils se redressèrent. Le visiteur avait quitté le vestibule pour le salon donnant sur le jardin, le reflet de sa lampe découpant un rectangle plus clair. Ce qui permit de constater que des morceaux de papier et de paille, vestiges du déménagement, traînaient sur les dalles de marbre blanc à bouchons noirs. Quand, avec mille précautions, on arriva à l’entrée de la vaste pièce, on put constater – avec soulagement – que l’inconnu était seul. Occupé à balayer de sa lampe l’espace désolé d’un mur encore habillé de damas jaune clair mais dépouillé de ses tableaux, il semblait si occupé à pousser d’énormes soupirs qu’il ne prêtait aucune attention à ce qui se passait derrière lui.
    Sans trop d’espoir puisque le lustre aux cristaux anciens avait disparu, Aldo chercha le commutateur et, à sa satisfaction, alluma une ampoule solitaire au bout de son fil. En même temps, il déclarait calmement :
    — Si vous cherchez un objet à voler, vous venez un peu tard !
    Pas le moins du monde effrayé par les armes braquées sur lui, l’intrus leur fit face, leur permettant de constater que sa main laissée libre par la lampe tenait un browning, qu’il remit aussitôt dans sa poche.
    — Je vois, répondit-il sans plus s’émouvoir. Je ne pensais pas que c’était à ce point-là !
    Son flegme sentait la Grande-Bretagne… comme son costume de sport – pull noir à col roulé, veste et « knickerbockers » en tweed gris – coupé visiblement outre-Manche. On aurait pu le prendre pour un Anglais s’il n’avait parlé un français dépourvu d’accent, sinon celui de la distinction. C’était un grand garçon d’environ vingt-cinq ans, plutôt filiforme, présentant un visage aux yeux bleus, francs et bien ouverts, aux traits nets, et une bouche agréable dont les coins naturellement relevés plaidaient pour un caractère aimable. Si l’on y ajoutait le foulard de soie noué lâchement afin de pouvoir y dissimuler le bas de la figure – et signé Hermès ! –, on pouvait penser que c’était là un bien curieux cambrioleur.
    — Qu’espériez-vous trouver ? demanda Aldo en rengainant lui aussi son artillerie.
    — De très belles choses…
    Et il se mit à détailler l’un après l’autre les

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