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Le dernier templier

Le dernier templier

Titel: Le dernier templier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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sarrasins qui, une semaine plus tôt, avaient coupé le port principal du reste de la ville. Déjà chargé d’esclaves, de frères-sergents et de chevaliers, le navire était bas sur l’eau. Les questions se succédaient dans la tête de Carmaux, mais il n’avait pas le temps de les formuler. En approchant du quai, il aperçut le maître du navire, un vieux marin à la puissante carrure dont il ne connaissait que le prénom, Hugues.
    Il savait que le grand maître tenait cet homme en haute estime. Martin observa le bateau en détail, du château arrière à la poupe en passant par le grand mât, et jusqu’à l’étrave sous la figure de proue. La sculpture représentait un féroce oiseau de proie.
    Sans interrompre sa course, Aimard cria au maître du navire, de sa voix forte :
    — Est-ce que l’eau et les provisions sont embarquées ?
    — Elles le sont.
    — Partons immédiatement.
    En quelques instants, la passerelle d’embarquement fut ramenée à bord, les amarres levées, et le Faucon-du-Temple s’arracha du quai à la force des bras des rameurs dans la chaloupe. Peu après, les esclaves plongèrent leurs rames dans l’eau sombre. Martin regarda les rameurs de la chaloupe se hisser sur le pont avant de remonter l’embarcation. Au rythme lancinant d’un grand tambour et des ahans de plus de cent cinquante rameurs enchaînés, le navire prit de la vitesse et s’éloigna du grand mur de l’enceinte du Temple.
    Au moment où le Faucon-du-Temple s’engageait en pleine mer, des flèches se mirent à fondre sur lui. Tout autour, d’énormes gerbes d’écume grésillantes troublaient l’eau, tandis que les arbalètes et les catapultes du sultan visaient la galère qui s’échappait.
    Rapidement, elle se retrouva hors de portée et Martin put se redresser sur le pont. Il jeta un regard triste sur le paysage qui s’évanouissait derrière lui. Sur les remparts de la cité, les infidèles s’agitaient, hurlaient des imprécations contre la galère comme des animaux en cage. Derrière eux, un brasier infernal faisait rage. On entendait les cris des hommes, des femmes et des enfants qui se mêlaient au grondement de l’incendie et au tonnerre incessant des roulements de tambours de guerre.
    Peu à peu, le navire prenait de la vitesse, aidé en cela par le vent du large et les rangées de rames montant et plongeant dans les vagues comme des ailes balayant les eaux sombres. Au loin, sur l’horizon, le ciel virait au noir.
    C’était fini.
    Les mains animées par un tremblement irrépressible, Martin de Carmaux tourna lentement, à regret, le dos à sa patrie et fixa la tempête qui les attendait droit devant.

1
    D’abord, personne ne remarqua les quatre cavaliers qui émergeaient des ténèbres de Central Park.
    Tous les regards étaient tournés dans la direction opposée. À quatre rues de là, vers le sud, sous un barrage de flashs et de projecteurs de télévision, un défilé continu de limousines déversait des célébrités et d’humbles mortels sur le trottoir devant le Metropolitan Muséum of Art.
    C’était l’un de ces événements gigantesques qu’aucune autre ville au monde ne savait mettre sur pied tout à fait aussi bien que New York, a fortiori quand le cadre de l’événement était le Met. Des faisceaux de lumière balayaient le ciel d’avril. Spectaculairement illuminé, le bâtiment du musée ressemblait à un fanal au coeur de la cité, invitant ses hôtes à s’avancer vers les austères colonnes de la façade néoclassique, sur laquelle flottait une bannière où on lisait : « L ES T RÉSORS DU V ATICAN  ».
    Il avait été question de différer l’événement, voire de l’annuler. Une nouvelle fois, à la suite de récents rapports des différentes agences de renseignement américaines, le gouvernement avait proclamé le niveau d’alerte orange en matière de terrorisme. Dans tout le pays, les autorités fédérales et locales avaient mis en place des mesures de sécurité. Dans New York même, des troupes de la Garde nationale étaient postées dans le métro et à l’entrée des ponts, tandis que les policiers travaillaient douze heures d’affilée.
    Au regard de son thème, l’exposition représentait un risque accru. Malgré tout, le conseil d’administration du musée avait voté le maintien de sa programmation. L’événement allait se dérouler comme prévu, témoignage supplémentaire de la volonté inébranlable de la métropole.
    Une jeune

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