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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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Jacques de Molay. Monseigneur, on nous a demandé de venir ici et notre générosité a été abusée. Fidèles serviteurs de la Couronne, nous venons d’entériner un don d’une grande valeur. Or le magistrat de haut rang qu’est le garde du Sceau privé nous jette en pleine figure des accusations absolument scandaleuses !
    Jacques de Molay, coudes sur la table, joignit le bout des doigts.
    — Non, non ! Telle n’était pas votre intention, dit-il en hochant la tête, n’est-ce pas, Sir Hugh ? Vous ne croyez pas vraiment que les templiers se soient rendus coupables d’actes aussi vils ?
    — Non, Monseigneur.
    Corbett fustigea Branquier du regard.
    — Mais veuillez ne pas oublier ceci : loin de vous diffamer derrière votre dos, nous vous avons informés, sans détour, de ce que d’aucuns chuchotaient à votre sujet , ensuite, une série d’événements inexplicables ont étrangement coïncidé avec votre arrivée dans la région. Enfin, et surtout, le Temple est un royaume en lui-même. Vos commanderies s’étendent des frontières de l’Écosse au fin fond de la botte italienne, de Rouen jusqu’à la terre des Slaves. Et à présent, des pièces d’or, des cadavres calcinés...
    Corbett eut une mimique expressive.
    — Ces problèmes se résoudront tôt ou tard, mais la haute trahison envers notre roi... cela, c’est tout autre chose. Votre savoir et votre puissance vous permettent de glaner des renseignements, sans parler des rumeurs des différentes cours d’Europe.
    — Autrement dit, précisa le grand maître, vous souhaiteriez que nous découvrions la raison cachée derrière la décision des Assassins de reprendre les hostilités contre la Couronne d’Angleterre.
    — Exactement ! répliqua Corbett. Il n’entre pas dans nos intentions de vous menacer.
    Le magistrat se retourna et s’inclina devant le roi.
    — Notre souverain a déjà accepté de vous confirmer dans vos droits et privilèges. Nous vous demandons simplement votre aide et serions fort intéressés par tout ce que vous pourriez trouver.
    — Mais cela ne change en rien notre accord, n’est-ce pas ? s’inquiéta le roi.
    — Non, répondit Jacques de Molay.
    Le monarque soupira.
    — Je prêterai donc serment, demain, dans l’église abbatiale.
    La réunion s’acheva sur ces paroles. Le grand maître et ses commandeurs prirent congé sur un dernier salut. Édouard, John de Warrenne et Corbett restèrent dans le réfectoire et écoutèrent décroître les pas martiaux des templiers. Le monarque jeta un regard matois à son clerc.
    — J’ai eu ce que je voulais, non ?
    — Les templiers également, Sire. Votre serment sera l’affirmation solennelle de votre soutien.
    — Quel dommage, enchaîna le roi en repoussant son siège, qu’il vous ait fallu lancer ces accusations !
    Corbett, qui commençait à ranger son écritoire et à débarrasser le bureau, ébaucha un sourire.
    — Vous avez reçu des menaces de mort, Sire. C’est un geste qu’on pourrait imputer aux templiers. En y faisant allusion, vous les avez avertis que leur ordre a cessé de bénéficier du même soutien qu’autrefois.
    — Croyez-vous qu’il faille prendre au sérieux ces manoeuvres d’intimidation de la part des Assassins ? s’enquit le comte de Surrey.
    — On a trouvé des poignards, énonça fermement Corbett. Il y a trente ans, notre souverain a été attaqué par un membre de cette secte. Nous devons également considérer les messages de mort rapportés par le seigneur de Craon.
    Il eut un geste désabusé.
    — Mais tout cela reste bien vague.
    — En d’autres termes, conclut Édouard, ce n’est pas assez important pour vous retenir à York, hein, Hugh ?
    Le roi se leva et s’étira, faisant craquer ses jointures.
    — Vous pensez donc pouvoir prendre la poudre d’escampette et rejoindre votre manoir de Leighton pour retrouver la belle Lady Maeve et la petite Aliénor.
    — Je ne les ai pas revues depuis trois mois, Sire. Vous m’aviez pourtant promis de me laisser partir à la Chandeleur, il y a sept semaines passées !
    Édouard le toisa.
    — Raison d’État, Hugh !
    Il tendit ses longs doigts couturés de cicatrices.
    — Nous avons convoqué un conseil à York et l’envoyé français est là. Les négociations pour le mariage de mon fils se poursuivent. Et, par-dessus le marché, voilà cette affaire de fausse monnaie et de templiers.
    Il agrippa l’épaule de Corbett.
    — J’ai besoin

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