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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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inappréciablement court pendant lequel il avait regardé derrière et autour de lui, avait suffi. Il était touché à l’épaule. Il ne s’en aperçut d’ailleurs pas.
    Il avait atteint le renfoncement. Il eut une seconde de répit.
    C’est très court, une seconde. Voici tout ce qu’il fit pendant cet espace de temps si bref. Il souffla… Il reconnut la place. Il y avait une marche derrière lui : il la monta et tâta la porte de sa main gauche passée derrière le dos. Elle était fermée, hélas ! Il redescendit… Il compta ses adversaires : ils étaient une quinzaine… Il songea :
    « J’en découdrai bien encore quelques-uns… mais après ?… » Il tapa du pied avec colère, et :
    « Je ne peux pas mourir ici… C’est impossible… je ne le veux pas ! »
    Voilà tout ce qu’il fit et pensa en une seconde. Il nous en a fallu bien davantage pour l’écrire.
    Les deux bandes réunies étaient maintenant devant lui. En tête, Longval, Roquetaille, Eynaus. Ils attaquèrent avec frénésie. Et maintenant qu’ils se sentaient sûrs de le tenir, Concini avait rengainé et, derrière ses hommes, il recommençait à recommander :
    – Prenez-le vivant ! la bête est acculée, coiffez-la, mes braves !
    – Viens la chercher ! gouailla Jehan. Mais tu n’oseras pas. Tu es trop lâche.
    Encore un cri sourd… un cri de fureur :
    – Démon !
    C’est Eynaus qui tombe… Deux hommes de plus hors de combat… Cela fait dix.
    Jehan est en lambeaux. Sa poitrine, ses bras sont couverts d’estafilades cuisantes. Le sang coule sur son visage et sur ses mains. Il tient bon cependant… Mais il est à bout de souffle, ses doigts s’engourdissent… Ce n’est plus l’attaque impétueuse de tout à l’heure… Il pare… Il a fort à faire à parer tous les coups qui pleuvent sur lui de toutes parts.
    Concini le voit à bout. Il exulte, il trépigne, il clame :
    – Sus ! Hardi !… Il est à nous !
    – Pas encore ! halète Jehan.
    Un regain de vigueur… Un suprême effort… Une reprise imprévue, foudroyante, du fantastique moulinet… Pif !… Un râle : un homme tombe pour ne plus se relever… Paf !… un sourd gémissement : c’est un autre homme à terre… Vlig !… une imprécation :
    – Malédiction !
    C’est Longval qui s’affaisse.
    Et cela fait treize !… Treize assassins le nez dans la poussière !… Treize ! Chiffre fatidique : ils étaient treize – en comptant Concini – lorsqu’ils commencèrent l’attaque.
    Mais c’est aussi le bouquet… c’est la fin… Un voile passe sur les yeux de Jehan, il se voit perdu.
    – A ce moment, Roquetaille – le dernier des gentilshommes encore en ligne – Roquetaille, furieux de la défaite de ses compagnons, animé du désir de les venger, oubliant la recommandation de son maître, rugit :
    – Meurs ! chien !… Et il se fend à fond.
    Un horrible juron lui échappe : le coup a porté dans le vide. Jehan a disparu.
    Il y eut, parmi la bande, un moment de stupeur pendant lequel le silence plana. Puis, ce fut l’explosion : les cris, les jurons, les imprécations, les menaces. Et puis la ruée sur la porte martelée à coups de pied, de poing, du pommeau de l’épée.
    Mais la porte était solide. Elle résista. Alors, ce fut la course affolée autour du mur. La recherche d’une issue par où pénétrer dans la place.
    Et pendant que ses hommes s’obstinaient à chercher, Concini, désespéré, blême de honte, tremblant de fureur, contemplait d’un œil morne la route jonchée de corps raides, immobiles, étendus de distance en distance dans des flaques de sang.
    Et la pensée lui vint d’Escargasse, Gringaille et Carcagne. Savait-il si cette propriété n’était pas le repaire des truands ? Et si cela était ? S’ils lui tombaient tous les quatre dessus ? A en juger par l’effroyable besogne accomplie par un seul, lui et les dix braves qui lui restaient ne pèseraient pas lourd sous les coups de ces démons. Le mieux était de tirer au large. Et tout de suite !
    Il rappela ses hommes, et la bande morne et silencieuse reprit, tête basse, le chemin de la ville, emportant ses morts et ses blessés.
    q

Chapitre 7
    P endant qu’il ferraillait, Jehan avait entendu comme un bruit de verrous tirés avec précaution. Il avait compris. Il n’avait pas été étonné. Sa première pensée avait été :
    – Pardieu ! je savais bien que je ne pouvais pas mourir avant !…
    Et il

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