Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
Concini.
    – Attention, ils s’arrêtent !
    – A la porte du Louvre ! Oh !…
    – Est-ce qu’il va nous faire entrer ?…
    – Ouvrons l’œil, mes pigeons, c’est le bon moment !… Henri IV, en effet, venait de s’arrêter devant une porte dérobée du palais. Un instant, il contempla d’un œil malicieux ses deux gardes du corps occasionnels qui d’ailleurs attendaient impassibles, figés dans une attitude militaire que le roi apprécia à sa valeur.
    Brusquement Henri introduisit la clé dans la serrure et poussa la porte qu’il laissa un moment grande ouverte comme s’il avait voulu leur montrer qu’il n’y avait là ni gardes ni gentilshommes prêts à intervenir et, très aimablement :
    – Messieurs, dit-il, je vous remercie d’avoir bien voulu m’accompagner jusque-là.
    Puis se tournant vers Pardaillan, avec une gravité soudaine :
    – Je vous dois beaucoup, mon ami ; je veux ne me souvenir que de cela. Le reste est effacé de ma mémoire.
    Pardaillan s’inclina en réprimant un sourire, et de sa voix mordante :
    – Puisque Votre Majesté prêche d’exemple, je ferai comme elle, moi aussi, j’efface, Sire !
    – 
Tête de fer ! songea le roi. ! Mais il se garda bien de relever la réplique du chevalier, et, comme s’il n’avait pas entendu, il s’adressa à Jehan :
    – Quant à vous, jeune homme, je ne vous connais pas. Mais j’ai promis de pardonner. Passe donc pour cette fois-ci. Mais croyez-moi, suivez mon conseil, allez faire un tour en province… l’air de Paris ne vous vaut rien.
    Très pâle, se contraignant visiblement pour paraître calme, le jeune homme s’inclina à son tour et se redressant comme s’il n’avait pas compris l’ordre qu’on lui donnait :
    – Je remercie humblement le roi de son conseil… Mais c’est précisément à Paris que j’ai affaire pour l’instant.
    Henri fronça légèrement le sourcil et sèchement :
    – Soit, dit-il. En ce cas, faites en sorte que je n’entende jamais parler de vous.
    Et adressant un geste amical à Pardaillan, il entra vivement et repoussa la porte sans laisser au jeune homme le temps de placer une réponse.
    q

Chapitre 9
    D ès que la porte se fut fermée sur le roi, Pardaillan et Jehan, si braves qu’ils fussent, ne purent réprimer un soupir de soulagement.
    – Avouez, dit Pardaillan, que vous avez cru que nous allions être arrêtés.
    – Oui, monsieur, dit franchement le jeune homme. Et vous ?
    – Moi, je pensais bien que non… Cependant j’avoue que j’étais moins tranquille depuis notre passage devant l’échelle et après la réflexion du roi… Cette réflexion aurait dû me rassurer au contraire : c’était sa petite vengeance.
    – Vous croyez ?
    – Savez-vous comment le roi s’est vengé de M. de Mayenne, qui lui donna tant de tracas et fut autrement rebelle que nous ?
    – Non, monsieur. Mais j’espère que vous me ferez l’honneur de me l’apprendre.
    – Eh bien, voici. Vous savez que le duc est affligé d’un embonpoint démesuré. De plus, il était déjà goutteux à l’époque où il fut contraint de traiter sa soumission. Le roi le reçut dans la grande galerie, qu’il s’amusa à arpenter de ce pas rapide que vous lui connaissez. Naturellement, M. de Mayenne suivait, courait pour se maintenir à son côté, agitait sa bedaine princière, peinait, suait, soufflait. Au bout d’un quart d’heure de cet exercice, le duc était rendu, rompu, fourbu. Le roi vit que s’il prolongeait encore le jeu, le duc tomberait foudroyé par la congestion. Il s’arrêta donc et lui dit tout souriant : « Allez, mon cousin, et tenez pour assuré que je ne vous ferai pas d’autre mal que celui que je viens de vous faire. »
    – Le duc s’en est tiré à bon compte.
    – Oui, fit Pardaillan, d’un air rêveur, j’en ai connu qui, à la place du Béarnais, n’eussent pas été d’aussi bonne composition. A mon sens, ce pays se passerait fort bien de trône et de roi, peut-être même n’en irait-il que mieux. C’est une idée un peu folle que j’ai ramassée le long des routes, où je chemine depuis quarante ans et plus. Il paraît cependant que ce n’est pas l’idée de tout le monde et qu’il faut absolument à la masse un maître, à qui elle obéisse. Soit ! je veux bien, moi ; maître pour maître, autant vaut Henri de Navarre qu’un autre. Du moins, celui-là est un brave homme, et, ma foi, je ne saurais en dire autant des

Weitere Kostenlose Bücher