Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Journal D'Anne Frank

Le Journal D'Anne Frank

Titel: Le Journal D'Anne Frank Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Frank
Vom Netzwerk:
messieurs… A présent, il passait du rôle de policier à celui de cambrioleur. Tous les quatre sont remontés en courant, Van Daan et Dussel ont pris au passage les livres de ce dernier, Peter a ouvert les portes et les fenêtres de la cuisine et du bureau privé, a flanqué le téléphone par terre et, munis du baquet, ils se sont retrouvés tous les quatre derrière les portes de la cachette. » (Fin de la première partie.)
     
    De toute évidence, le couple à la lampe de poche avait prévenu la police ; c’était le dimanche soir, le soir du jour de Pâques, le lendemain personne au bureau, donc personne ne pouvait rien faire avant mardi matin. Imagine-toi deux nuits et un jour à vivre dans l’angoisse ! Nous ne pensions à rien, restions assis là dans l’obscurité totale car Madame, de peur, avait complètement dévissé l’ampoule, les voix chuchotaient, à chaque craquement on entendait des « chut, chut ». Dix heures et demie, onze heures passèrent, pas un son, chacun leur tour, Papa et Van Daan vinrent nous voir. Puis, à onze heures et quart, des bruits en bas. Chez nous, on entendait distinctement respirer toute la famille, pour le reste nous étions immobiles. Des pas dans la maison, dans le bureau privé, dans la cuisine, puis… dans notre escalier, tout le monde retenait son souffle, huit cœurs battaient à tout rompre, des pas dans notre escalier, puis des secousses à notre porte-bibliothèque. Moment indescriptible : « Nous sommes perdus ! » dis-je, et je nous voyais tous les huit, emmenés la nuit même par la Gestapo.
    Secousses à la porte-bibliothèque, à deux reprises, puis une boîte tomba, les pas s’éloignèrent, pour l’instant nous étions sauvés ! Un frisson nous parcourut tous, sans en distinguer la provenance j’entendis des claquements de dents, personne ne disait plus rien, nous sommes restés assis ainsi jusqu’à onze heures et demie.
    On n’entendait plus rien dans la maison, mais la lumière était allumée sur notre palier juste devant la bibliothèque. Notre bibliothèque avait-elle paru mystérieuse ? Ou la police avait-elle oublié d’éteindre ? Les langues se délièrent, tout le monde était parti, à part un gardien devant la porte, peut-être.
    Alors nous avons fait trois choses, nous avons eu peur et tremblé et, troisièmement, nous sommes allés aux toilettes. Les seaux étaient au grenier, seule la corbeille à papiers en métal de Peter pouvait nous servir. Van Daan a été le premier, puis Papa, Maman était trop gênée. Papa a emporté la corbeille dans la chambre, où Margot, Madame et moi, étions ravies d’en faire usage, finalement Maman s’est décidée, elle aussi. A chaque fois, la personne demandait du papier, j’en avais heureusement dans ma poche. La corbeille puait, tout le monde chuchotait et nous étions fatigués, il était minuit. « Allongez-vous par terre et dormez ! » On nous a donné à chacune, Margot et moi, un oreiller et une couverture. Margot était allongée non loin de l’armoire à provisions, moi entre les pieds de la table, près du sol la puanteur n’était pas aussi forte, mais Madame est tout de même allée chercher sur la pointe des pieds un peu de poudre de chlore, un torchon sur le pot a servi de deuxième écran.
    Bavardages, chuchotements, peur, puanteur, pets et quelqu’un en permanence sur le pot, allez donc dormir avec cela. A deux heures et demie, j’étais trop épuisée et jusqu’à trois heures et demie, je n’ai plus rien entendu. Je me suis réveillée quand Madame s’est allongée, la tête sur mes pieds.
    « S’il vous plaît, donnez-moi quelque chose à me mettre ! » demandai-je, on me donna, mais ne me demande pas quoi, un pantalon en laine pour mettre par-dessus mon pyjama, le pull-over rouge et la jupe noire, des sous-bas blancs et des chaussettes trouées. Ensuite, Madame reprit sa place sur la chaise et Monsieur vint s’allonger sur mes pieds. A partir de trois heures et demie, je me mis à réfléchir, je tremblais encore si bien que Van Daan ne pouvait pas dormir, je me préparais au retour de la police. « Alors nous devrons leur dire que nous nous cachons, si ce sont de bons Néerlandais, tout ira bien, s’ils font partie du N.S.B.(1), nous devrons acheter leur silence ! »
    « Fais au moins disparaître la radio ! soupirait Madame.
    — Oui, dans la cuisinière, répondait Monsieur, s’ils nous trouvent, ils peuvent bien trouver la radio

Weitere Kostenlose Bücher