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Le Journal D'Anne Frank

Le Journal D'Anne Frank

Titel: Le Journal D'Anne Frank Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Frank
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arrangé les lits en bas, nous sommes allées aux toilettes, nous nous sommes brossé les dents, lavé les mains et coiffées. Ensuite, j’ai fait encore un peu de rangement dans la chambre et je suis remontée, la table avait déjà été débarrassée, nous avons tiré de l’eau, mis en route le café et le thé, fait bouillir du lait, dressé la table pour la pause-café, Papa et Peter ont vidé les pots de pisse et de caca en les rinçant à l’eau chaude et à la poudre de chlore, le plus grand était plein jusqu’à ras bord et si lourd qu’il était très difficile à soulever, en plus il fuyait si bien qu’il a dû être transporté dans un seau.
    A onze heures, nous nous sommes retrouvés avec Jan autour de la table et peu à peu, la maison a repris son caractère accueillant.
    La version de Jan fut la suivante :
    « Chez les Sleegers, la femme m’a dit, car monsieur i dormait, qu’en faisant sa ronde le long des canaux, monsieur avait découvert le trou, et qu’accompagné d’un agent qu’il était allé chercher, il avait inspecté l’immeuble. » M. Sleegers est un veilleur de nuit privé et il passe chaque soir le long des canaux en vélo, avec ses deux chiens. Monsieur viendrait mardi voir Kugler et raconter le reste. Au commissariat, ils n’étaient pas encore au courant du cambriolage, mais ils ont aussitôt pris note pour venir mardi aussi, faire un constat. En revenant, Jan est passé par hasard devant chez Van Hoeven, notre fournisseur de pommes de terre, et lui a dit qu’il y avait eu un cambriolage.
    « Je sais, a dit Van Hoeven, l’air de rien, je suis passé hier soir devant votre immeuble avec ma femme et j’ai vu un trou dans la porte, ma femme voulait s’éloigner, mais j’ai juste jeté un coup d’œil (avec la torche) et à ce moment-là les cambrioleurs ont dû s’enfuir. Pour plus de sûreté, je n’ai pas appelé la police, je préfère m’abstenir dans votre cas, je ne suis au courant de rien, mais je crois deviner. » Jan l’a remercié et a poursuivi son chemin. Van Hoeven doit certainement se douter que nous sommes ici, car il apporte toujours les pommes de terre après midi et demi, et non pas après une heure et demie. Quel chic type !
    Une fois Jan parti et la vaisselle finie, il était une heure. Nous sommes tous allés dormir. A trois heures moins le quart, je me suis réveillée et j’ai vu que M. Dussel avait déjà disparu. Tout à fait par hasard, le visage ensommeillé, j’ai rencontré dans la salle de bains Peter, qui venait de descendre. Nous nous sommes donné rendez-vous en bas. Je me suis rafraîchi le visage et suis descendue.
    « Tu as encore le courage de venir dans le grenier de devant ? » m’a-t-il demandé. J’ai acquiescé, j’ai pris mon oreiller entouré d’un morceau de tissu et nous sommes allés dans le grenier de devant. Le temps était superbe et bientôt, les sirènes ont commencé à mugir, nous sommes restés là où nous étions. Peter a passé son bras sur mon épaule, j’ai passé mon bras sur son épaule, et nous avons attendu patiemment, les bras enlacés, jusqu’à ce que Margot vienne nous chercher à quatre heures pour le café.
    Nous avons mangé notre pain, bu notre limonade et raconté des blagues, le moral était donc revenu, sinon tout s’est passé comme d’habitude, j’ai remercié Peter, le soir, parce qu’il a été le plus courageux de tous.
    Aucun de nous n’a jamais connu un aussi grand danger que cette nuit-là, Dieu nous a vraiment accordé sa protection, imagine un peu, la police a secoué notre bibliothèque, la lumière était allumée juste devant et nous, nous sommes restés inaperçus. « Nous sommes perdus ! » ai-je dit tout doucement à ce moment-là, mais nous voilà de nouveau sains et saufs.
    Si le débarquement arrive avec ses bombes, chacun sera en mesure de se défendre tout seul, mais là, nous étions inquiets pour ces gentils chrétiens innocents. « Nous sommes sauvés, sauvez-nous encore ! » Voilà tout ce que nous sommes capables de dire.
     
    Cet incident a provoqué beaucoup de changements. Dorénavant, Dussel s’installe le soir dans la salle de bains, Peter va inspecter la maison à huit heures et demie et à neuf heures et demie, nous ne pouvons plus ouvrir la fenêtre de Peter puisque le type de chez Keg a vu la fenêtre ouverte, nous ne pouvons plus tirer la chasse après neuf heures et demie du soir. M. Sleegers a été engagé comme veilleur

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