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Le Journal D'Anne Frank

Le Journal D'Anne Frank

Titel: Le Journal D'Anne Frank Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Frank
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qu’il vaut mieux entendre, les happements d’air ou le ronflement ? »
    Anne : « Mieux vaut le ronflement parce qu’il cesse quand je fais du bruit, sans que la personne en question se réveille. »
    Ce que je n’ai pas écrit à Margot mais qu’à toi je veux bien avouer, ma chère Kitty, c’est que je rêve vraiment beaucoup de Peter. L’avant-dernière nuit, j’étais ici, dans notre salle de séjour, sur la glace avec le petit garçon de la patinoire de la salle Apollo, il patinait ici avec sa sœur à-l’éternelle-robe-bleue-et-aux-jambes-maigrichonnes. Je me suis présentée à lui en faisant beaucoup de manières et lui ai demandé son nom, il s’appelait : Peter. Dans mon rêve, je me suis demandé combien de Peter je connaissais maintenant !
    Puis j’ai rêvé que nous nous trouvions dans la petite chambre de Peter, face à face à côté de l’escalier. Je lui ai dit quelque chose, il m’a donné un baiser, mais a répondu qu’il ne m’aimait pas tant que cela et que je ne devais pas flirter. D’une voix suppliante et désespérée j’ai dit : « Je ne flirte pas, Peter ! »
    En me réveillant, je me suis sentie soulagée que Peter ne l’ait pas dit dans la réalité.
    Cette nuit nous étions encore en train de nous embrasser, mais les joues de Peter étaient très décevantes, pas aussi douces qu’elles en ont l’air, mais semblables à la joue de Papa, c’est-à-dire à la joue d’un homme qui se rase déjà.
     
     
     
    VENDREDI 10 MARS 1944
     
    Très chère Kitty,
     
    Ce matin, le proverbe : « Un malheur n’arrive jamais seul », est de circonstance ! Peter vient de le citer. Je vais te raconter tous nos ennuis et ceux qui sont peut-être encore suspendus au-dessus de nos têtes.
    Tout d’abord, conséquence du mariage de Henk et d’Aagje hier, Miep est malade. Elle a pris froid à la Westerkerk où avait lieu la bénédiction.
    Deuxièmement, M. Kleiman n’a toujours pas repris son travail à la suite de sa dernière gastrorragie, et Bep est donc seule au bureau.
    Troisièmement, un monsieur que je ne nommerai pas s’est fait arrêter par la police. C’est très grave, non seulement pour l’homme en question, mais pour nous aussi, car nous attendons avec beaucoup d’impatience des pommes de terre, du beurre et de la confiture. Monsieur M., appelons-le ainsi, a cinq enfants de moins de treize ans et un sixième en route.
    Hier soir, nous avons eu un nouveau petit moment de frayeur puisqu’on a soudain tapé contre le mur à côté de nous. Nous étions en train de manger ; le reste de la soirée s’est déroulé dans une atmosphère pesante, pleine de nervosité.
    Ces derniers temps, je n’ai plus aucune envie de noter les événements d’ici. Mes propres intérêts me tiennent beaucoup plus à cœur. N’interprète pas mal mon intention, car je trouve affreux le sort de ce pauvre et brave monsieur M., mais il n’y a tout de même pas grand-place pour lui dans mon journal.
    Mardi, mercredi et jeudi, je suis restée près de Peter de quatre heures et demie à cinq heures et quart. Nous avons fait du français et bavardé de choses et d’autres. J’attends vraiment avec joie cette petite heure dans l’après-midi et le plus beau de tout, c’est que je crois que Peter lui aussi apprécie ma venue.
     
    Bien à toi,
    Anne M. Frank
     
     
     
    SAMEDI 11 MARS 1944
     
    Chère Kitty,
     
    Ces derniers temps, je ne tiens plus en place, je vais de haut en bas et inversement. Je suis heureuse de parler à Peter, mais j’ai toujours peur de l’ennuyer. Il m’a raconté un certain nombre de choses sur le passé, sur ses parents et sur lui-même, cela me paraît beaucoup trop peu et je me demande toutes les cinq minutes comment il se fait que j’en désire plus. Avant, il me trouvait insupportable, c’était réciproque, à présent j’ai changé d’opinion, faut-il donc qu’il ait changé lui aussi ? Je pense que oui, mais cela n’implique pas forcément que nous devions devenir de grands amis, encore que cela m’aiderait pour ma part il supporter plus facilement la vie clandestine. Mais je ferais mieux de ne pas me rendre folle, il m’occupe suffisamment la tête et je n’ai pas à te rendre ennuyeuse comme moi, car je me sens en pleine apathie.
     
     
     
    DIMANCHE 12 MARS 1944
     
    Chère Kitty,
     
    La situation devient de plus en plus folle, depuis hier Peter ne me regarde plus. On dirait qu’il m’en veut, aussi maintenant je

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