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Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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AVANT-PROPOS
DÉFINITION : ÉTAT-MAJOR
    Selon Littré, un état-major est un organisme composé des « officiers attachés à un général pour l'exécution et la transmission des ordres, le lever des plans, la correspondance et pour tous les détails du service ».
    Cette définition encore qu'incomplète, car elle oublie le service des renseignements, serait de nos jours trop élémentaire, étant donné la complexité qu'a prise ce corps depuis l'apparition des moyens de transport modernes, des transmissions perfectionnées, du développement du service de santé et de la guerre dans la troisième dimension. Mais elle correspond assez bien à ce qu'a été un état-major sous la Révolution et l'Empire.
    Il en existait dès cette époque au niveau de l'armée, du corps d'armée, de la division et de la brigade, tous calqués sur le même modèle, mais comprenant des officiers de grades plus ou moins élevés suivant leur importance.
    Le service d'état-major n'est pas une nouveauté créée par la Révolution qui a pourtant beaucoup innové en matière militaire. Il en existait dans une forme plus simple, dès le xvi e siècle. Les officiers, nommés alors sergents de bataille, n'avaient pas un rôle très déterminé et servaient plutôt d'agents de liaison. Si Louis XIV confia de plus en plus l'organisation de ce travail à des officiers de grade élevé, et si, sur une proposition de Louvois, le roi réorganisa, en 1678, ce corps, ce système atteignit une sorte de perfection sous Louis XV, grâce, en particulier, au haut niveau de formation des officiers qui le composaient.
    Cependant, à cette époque, étant donné le peu d'importance numérique des armées, le nombre des officiers d'état-major fut assez restreint, surtout si l'on tient compte du fait que le travail de bureau était des plus réduits. La transmission des ordres à une grande unité éloignée de plusieurs dizaines de lieues, voire davantage, n'était pas envisageable. Pourtant, sous Louis XVI, il apparut que les officiers d'état-major étaient en trop petit nombre et, du reste, avec la longue période de paix qui avait suivi la guerre de Sept Ans, l'expérience des officiers acquise pendant ce conflit s'était perdue.
    C'est pourquoi, en 1783, après la guerre d'Amérique à laquelle le jeune Berthier participa, le maréchal de Ségur, pour répondre aux désirs du roi, créa un corps d'état-major qui, au moment de sa formation, comprit vingt-cinq capitaines, vingt-quatre lieutenants-colonels ou majors et dix-neuf colonels qui reçurent chacun le titre d'« aide maréchal général des logis ».
    Les officiers désignés pour former ce corps eurent à coeur de se perfectionner et profitant de la période de paix travaillèrent d'arrache-pied. Aussi la Révolution trouva-t-elle un corps d'état-major remarquablement organisé et efficace. Naturellement, serions-nous tentés d'écrire, l'Assemblée législative, dans sa hâte de détruire tout ce qui pouvait rappeler l'ancien régime (tous les régimes de gauche commettent les mêmes erreurs), supprima le corps d'état-major.
    Ce fut un miracle si quelques-uns de ses membres purent continuer à servir et rendirent les plus grands services sous la Convention et le Directoire. Du reste, ces deux gouvernements s'étaient rendu compte de la nécessité d'un service d'état-major, car ils étaient perpétuellement en guerre et, dès 1792, la Convention avait créé un poste de chef d'état-major général par armée, dont le titulaire était assisté de quatre adjudants généraux. Mais ceux-ci n'avaient pas toujours la formation nécessaire et, la démagogie révolutionnaire aidant, on vit de simples soldats, parce qu'ils se disaient bons patriotes, promus adjudants généraux. Cet intermède, heureusement, dura peu et très vite on en revint à recruter des officiers d'état-major parmi ceux susceptibles, par leurs qualités militaires et leur instruction, d'être employés dans les états-majors comme adjudants commandants ou comme adjoints. Ce fut ainsi qu'émergèrent de la masse Desaix, Soult, Davout ou Gouvion-Saint-Cyr.
    En même temps que les officiers d'état-major, les commandants d'armées virent mettre à leur disposition des aides de camp, également officiers de mérite. Mais la frontière entre le rôle respectif des uns et des autres fut, le plus souvent, assez mal définie ; et il arriva plus d'une fois qu'un général chargeât un de ses adjoints de remplir des fonctions qui

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