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Le Maréchal Suchet

Titel: Le Maréchal Suchet Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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1812, avait enlevé la ville de Ciudad Rodriguo sans que Marmont ou Joseph aient fait grand-chose pour l’en empêcher. Joseph, pour sa part, ne songeait qu’à couvrir Madrid avec l’armée du centre (d’où cette demande d’une division à Suchet). Dans les trois provinces qu’il gouvernait, le duc d’Albufera, avec des forces réduites, allait avoir à faire face aux guérillas, à l’armée espagnole d’Alicante et aux troupes anglaises du général Maitland venant de Sicile. Le général anglais Lacy tenait déjà la campagne. Il menaça Tarragone mais à l’annonce de l’approche des généraux français Lamarque et Mathieu il se retira. Rejoint à Altafula (24 janvier), il fut mis en déroute.
    À la fin de mars, Suchet, comme ses camarades, apprit que l’empereur, par une de ces décisions aberrantes comme il lui arrivait d’en prendre, avait nommé son frère Joseph généralissime de toutes les armées françaises en Espagne. Certes, la centralisation du commandement avait toujours été un problème non résolu qui avait gêné les opérations dans la péninsule. Mais le roi Joseph était bien la moins capable des personnes à pouvoir remplir ce rôle. Napoléon avait eu beau le flanquer du vieux maréchal Jourdan (il avait cinquante ans) comme major général, aucun des quatre autres maréchaux en Espagne : Soult, Marmont, Victor, Suchet, n’accepta de lui obéir, prétendant ne dépendre que de l’empereur.
    Invité à se soumettre au mois de juin, Suchet répondit en offrant sa démission que Joseph se garda bien d’accepter ; puis il prit le parti de ne plus répondre aux nombreux billets dont le bombardait le roi.
    Il avait d’autres soucis. Son corps de bataille, même si en théorie il comptait trois divisions d’infanterie et une brigade de cavalerie, était en fait réduit à un peu plus de onze mille hommes. Les troupes dont il disposait pour garnir les différentes places ne dépassaient pas trois mille six cents soldats. Dans ces conditions, tenir ses positions devant un adversaire sans cesse renforcé et faisant preuve de hardiesse devenait de plus en plus difficile. Et pourtant il y parvint. On assistait à une offensive générale des Anglo-Espagnols dans toute la péninsule. Wellington, pour mener sa campagne contre Marmont sans risque que celui-ci reçoive des renforts, demanda et obtint de la junte de Cadix qu’une puissante diversion fût mise en action contre les provinces administrées par Suchet. Tout d’abord, les Espagnols disposaient de l’armée de Murcie, forte de quinze à dix-huit mille hommes, commandée par un des frères O’Donnell qui, quelles que fussent ses répugnances à collaborer avec les Anglais, se prépara à l’action. Ceux-ci avaient déjà mis à terre plusieurs divisions tant à Alicante qu’à Majorque.
    Face à cette menace que lui annonçaient ses services de renseignements, Suchet prit ses dispositions et se prépara à prendre l’offensive, comprenant que ses chances de succès dépendaient de la rapidité de ses mouvements. Craignant une tentative de débarquement sur ses arrières, il renforça les défenses de Tarragone. En même temps une action contre Lérida échoua quoique des Espagnols aient réussi à faire sauter la poudrière de l’un des forts.
    Simultanément l’escadre anglaise sortie d’Alicante tâtait la côte pour obliger Suchet à intervenir et à disperser le gros de son armée concentrée à Castalla. Cette tentative se solda par un échec dû en grande partie à une tempête survenue au bon moment Puis O’Donnell marcha sur Castalla. Il se heurta de front à Suchet et fut complètement battu, perdit quatre mille hommes tués, blessés ou pris et se réfugia dans Alicante.
    Grâce à des renforts anglais et du matériel que ceux-ci débarquèrent en grande quantité, l’armée d’Alicante put reprendre sa marche en avant au mois d’août. Son moral avait été relevé à l’annonce de la victoire de Wellington sur Marmont, le 21 juillet, aux Arapiles, en avant de Salamanque. Devant la poussée espagnole, Suchet effectua un changement de front, concentra ses divisions autour de Saint-Philippe. Il était alors déterminé à ne pas reculer sans combattre. En fait, peu après, l’approche de l’armée française du centre détermina O’Donnell à arrêter son offensive et à se replier prudemment sur Alicante.
    **
    Si l’armée dite « du centre » était momentanément venue renforcer celle

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