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Le nazisme en questions

Le nazisme en questions

Titel: Le nazisme en questions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
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formellement leur action et rend un solennel hommage à la Reichswehr. Dès lors, le rapprochement entre Hitler et les généraux s’accélère. Certains d’entre eux, tel le général von Blomberg, qui commande la région de Prusse orientale, lui promettent leur concours s’il devient chancelier.
    Pour ce qui est des milieux d’affaires, Hitler a depuis longtemps désavoué les articles anticapitalistes des 25 points de son programme de 1920 ; il accepte la propriété privée et rend hommage aux grands capitaines d’industrie allemands. En pleine crise économique, il donne de nouveaux gages à ces hommes d’affaires, excluant du parti, en 1930, Otto Strasser, frère de Gregor, qui avait soutenu une grève de mineurs. Deux hommes permettent à Hitler de s’introduire dans les milieux d’affaires : le banquier Schroeder, qui prend en main le programme économique du parti et organise à Düsseldorf, en janvier 1932, une rencontre entre les dirigeants de la grande industrie et Hitler, lequel leur donne des assurances sur ses projets et leur promet de relancer l’économie par le réarmement s’il vient au pouvoir ; Schacht, qui prend en novembre 1932 l’initiative d’une adresse au président Hindenburg lui conseillant d’appeler Hitler à la chancellerie, adresse qu’il fait signer par tous les grands noms de l’industrie allemande.
    Enfin, Hitler va profiter d’une médiocre intrigue ourdie par Papen. Désireux de se venger de Schleicher, lechancelier évincé rencontre Hitler à Cologne le 4 janvier 1933 et lui propose de former un gouvernement commun dans lequel le chef nazi serait chancelier et lui-même vice-chancelier. Dans les jours qui suivent, il gagne à cette formule Hugenberg et les hommes du « Casque d’acier » (SA). Il peut alors se prévaloir auprès de Hindenburg d’avoir trouvé une solution qui permettrait à la fois de « domestiquer Hitler » et d’obtenir l’appui de la Reichswehr. C’est cette solution qui l’emporte le 30 janvier 1933 lorsque le ministère Hitler-Papen prête serment devant le président.
    Hitler est arrivé à la chancellerie dans les formes constitutionnelles pratiquées depuis 1930, c’est-à-dire désigné par le président du Reich. Dix-huit mois plus tard, en août 1934, il a transformé en dictature cet exercice légal du pouvoir. Et pourtant, durant quelques semaines, le chef du parti nazi se fait rassurant. Ses amis sont minoritaires dans un gouvernement où les conservateurs traditionnels se taillent la part du lion : outre lui-même, les seuls nazis détenant des portefeuilles sont Göring, au ministère de l’Air, et le Dr Frick, au ministère de l’Intérieur (les pouvoirs de police étant néanmoins exercés par les ministres de l’Intérieur des Länder). Il est vrai qu’au ministère de l’Intérieur de Prusse, un État qui représente les trois cinquièmes du Reich, s’est installé Göring (mais Papen, méfiant, s’y est fait nommer commissaire d’État).
    Par ailleurs, Hitler entretient complaisamment le mythe du « redressement national » de l’Allemagne traditionnelle qui occupe l’essentiel des discours de Hindenburg et Papen. Il multiplie les professions de foi chrétiennes ; le 21 mars, il assiste à une cérémonie dans l’église de la garnison de Potsdam, haut lieu du militarisme prussien, en compagnie de Hindenburg et desgénéraux en grand uniforme, des députés nazis en chemise brune, des membres du Parti national allemand et des élus du Centre catholique. En présence du Kronprinz (prince héritier) représentant le Kaiser (auquel a été réservé un fauteuil vide), le chancelier en jaquette s’incline devant le président après avoir prononcé un discours dans lequel il exalte l’union « entre les symboles de notre ancienne grandeur et de notre nouvelle puissance ».
    Pendant qu’il berce ainsi de paroles et d’illusions des partenaires dont il a besoin, il mène l’action concrète qui doit lui donner les moyens de la dictature. À peine nommé, Hitler a demandé et obtenu de Hindenburg la dissolution du Reichstag. Utilisant l’argent que lui ont fourni en abondance les milieux d’affaires (Schacht a recueilli d’emblée 3 millions de marks auprès des industriels), le parti nazi organise une débauche de propagande, orchestrée par Goebbels qui s’assure une mainmise sur la radio d’État et multiplie les meetings de masse. Pour intimider l’adversaire, Göring se sert de

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