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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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Olive Drome. Il n'avait qu'une petite échoppe dans un quartier pauvre d'Edimbourg. Et cet endroit, qu'on appelle aujourd'hui Jamisson Castle, appartenait à un lointain cousin d'Olive, William Drome. William était un célibataire qui vivait seul et, quand il est tombé malade, Olive est venue ici pour s'occuper de lui. Il en a été si reconnaissant qu'il a modifié son testament pour tout laisser à
    Olive. Et puis, malgré les soins de celle-ci, il est mort. ª
    Jay hocha la tête. ´J'ai entendu plus d'une fois cette histoire.
    - C'est pour cela que ton père estime que ce domaine appartient vraiment à Olive. Et cette propriété est la base sur laquelle il a édifié
    tout son empire commercial. qui plus est, l'exploitation de la mine reste la plus profitable de ses entreprises.
    - C'est un revenu régulierª,, dit-il. Jay se rappelait la conversation de la veille. ´ tre armateur, c'est un métier risqué et incertain, mais le charbon est toujours là.
    - Bref, ton père estime qu'il doit tout à Olive et 60
    que ce serait une insulte à sa mémoire de te donner quoi que ce soit. ª
    Jay secoua la tête. ÍI ne doit pas y avoir que cela. J'ai l'impression que nous ne connaissons pas toute l'histoire.
    - Tu as peut-être raison. Je t'ai dit tout ce que je savais. ª
    Ils arrivèrent au bout de l'allée et remontèrent en silence. Jay se demandait si ses parents passaient jamais des nuits ensemble. Sans doute, estimait-il. Son père devait juger que, qu'elle l'aim‚t ou non, elle était sa femme et que cela lui donnait donc le droit de l'utiliser pour se soulager. C'était une pensée bien déplaisante.
    quand ils furent arrivés à l'entrée du ch‚teau, elle reprit : ´ J'ai passé
    toute la nuit à essayer de trouver un moyen d'arranger les choses pour toi; jusqu'à maintenant, je n'ai pas réussi. Mais ne désespère pas. Il se passera bien quelque chose. ª
    Jay avait toujours compté sur la force de sa mère. Elle était capable de tenir tête à son père, de l'amener à faire ce qu'elle voulait. Elle avait même persuadé Père de payer les dettes de jeu de Jay. Mais cette fois-ci, il craignait qu'elle n'échoue. ´Père a décidé que je n'aurais rien. Inutile d'aller le supplier.
    - Je ne songeais pas à le supplier, dit-elle sèchement.
    - quoi alors ?
    - Je ne sais pas, mais je n'ai pas renoncé. Bonjour, Miss Hallim. ª
    Lizzie descendait les marches du perron, vêtue pour la chasse : on aurait dit un ravissant lutin avec son bonnet de fourrure noire et ses petites bottes de cuir. Elle sourit et parut heureuse de le voir. ´ Bonjour ! ª
    Cela ragaillardit Jay. ´Vous venez avec nous? demanda-t-il.
    - Je ne manquerais pas cela pour tout l'or du monde. ª
    C'était inhabituel, encore que parfaitement accep-61
    table, de voir les femmes aller chasser. Jay, connaissant Lizzie, n'était pas surpris qu'elle e˚t projeté d'accompagner les hommes. ´Magnifique, dit-il. Vous allez ajouter une rare touche de raffinement et d'élégance à ce qui pourrait n'être sans cela qu'une expédition grossièrement masculine.
    - N'y comptez pas trop, dit-elle.
    - Je rentre, dit Mère. Bonne chasse à tous les deux. ª quand elle fut partie, Lizzie déclara: ´Je suis si
    navrée que votre anniversaire ait été g‚ché. ª Elle lui serra le bras d'un geste compatissant. ´ Peut-être ce matin allez-vous oublier vos malheurs pour une heure ou deux. ª
    II ne put s'empêcher de sourire à son tour. ´Je ferai de mon mieux. ª
    Elle huma l'air comme une renarde. Ún bon vent de sud-ouest qui forcit un peu, dit-elle. Juste ce qu'il faut. ª
    Cela faisait cinq ans que Jay n'avait pas chassé le cerf, mais il se souvenait de tout. Les chasseurs avaient horreur d'un jour sans vent o˘ le caprice d'une brise soudaine pouvait porter l'odeur des hommes sur le flanc de la montagne et faire détaler les bêtes.
    Un garde-chasse déboucha au coin du ch‚teau avec deux chiens en laisse et Lizzie alla les caresser. Jay la suivit, de meilleure humeur. En jetant un coup d'úil en arrière, il vit sa mère sur le seuil, qui regardait Lizzie d'un air bizarrement songeur.
    Les chiens étaient de cette race à pattes hautes et à poil gris qu'on appelait parfois des chiens des High-lands et parfois des lévriers d'Irlande. Lizzie s'accroupit et leur parla à chacun tour à tour. Ćelui-ci, c'est Bram? demanda-t-elle au garde.
    - Le fils de Bram, Miss Elizabeth, dit-il. Bram est mort l'année dernière.
    Celle-ci s'appelle Busker.

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