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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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que de nous. Cet avocat, ce Gordonson, pourrait écrire à toutes les mines d'Ecosse. Si on laisse les jeunes mineurs partir à vingt et un ans, c'est toute l'industrie qui pourrait s'effondrer.
    - Exactement, renchérit Père. Et o˘ alors la nation britannique irait-elle chercher son charbon ? Je te le dis, si jamais j'ai Caspar Gordonson qui comparaît devant moi sous une inculpation de trahison, je le ferai pendre plus vite qu'on ne peut prononcer le mot "inconstitutionnel", je le jure devant Dieu.
    - ¿ vrai dire, reprit Robert, c'est notre devoir de patriotes de faire quelque chose à propos de McAsh. ª
    Au grand soulagement de Jay, on avait oublié son incartade. Gardant soigneusement la conversation centrée sur McAsh, il demanda : ´ Mais que peut-on faire ?

    - Je pourrais le jeter en prison, dit Sir George.
    - Non, dit Robert. ¿ sa sortie, il prétendrait encore être un homme libre.
    ª
    II y eut un silence songeur.
    Ón pourrait le faire fouetter, suggéra Robert.
    - Ce pourrait être la solution, dit Sir George. La loi me donne le droit de le faire. ª
    Ratchett semblait mal à l'aise. Śir George, voilà bien des années qu'aucun propriétaire n'a exercé ce droit. Et qui manierait le fouet ?
    - Alors, fit Robert d'un ton impatient, que faisons-nous des fauteurs de trouble ? ª
    Sir George sourit. Ón les met au tourniquetª, dit-il.
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    Mack aurait aimé partir tout de suite à pied pour Edimbourg, mais il savait que ce serait de la folie. Même s'il n'avait pas travaillé une journée complète, il était épuisé et l'explosion l'avait laissé un peu étourdi. Il avait besoin de temps pour réfléchir à ce que les Jamisson allaient faire et aux moyens de déjouer leurs plans.
    Il rentra chez lui, ôta ses vêtements trempés, alluma le feu et se mit au lit. Son plongeon dans la mare d'écoulement l'avait laissé plus sale que d'habitude, mais les couvertures sur son lit étaient si noires qu'un peu plus ne changerait pas grand-chose. Comme la plupart des hommes, il prenait un bain par semaine, le samedi soir.
    Après l'explosion, les autres mineurs étaient retournés au travail. Esther était restée au fond du puits avec Annie pour ramasser le charbon taillé
    par Mack et le remonter à la surface : elle n'allait pas gaspiller les efforts de son frère.
    Tout en sombrant dans le sommeil, il se demandait pourquoi les hommes se fatiguaient plus vite que les femmes. Ceux qui travaillaient à la taille, tous des hommes, le faisaient dix heures durant, de minuit à dix heures du matin. Les porteurs, pour la plupart des femmes, travaillaient de deux heures du matin à cinq heures de l'après-midi : quinze heures au total. Et le travail des femmes était plus dur: elles grimpaient encore et encore ces escaliers, avec d'énormes paniers de charbon sur leur dos courbé. Malgré
    cela, elles continuaient à trimer bien après que leurs hommes furent rentrés chez eux d'un pas chancelant pour s'écrouler dans leur lit.
    Les hommes faisaient toujours une sieste en rentrant. Ils se levaient au bout d'une heure ou deux. La
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    plupart préparaient le souper pour leurs épouses et leurs enfants. Certains passaient l'après-midi à boire chez Mrs. Wheighel: on plaignait beaucoup leurs femmes, car c'était dur pour elles de rentrer à la maison après avoir passé quinze heures à porter du charbon pour ne pas trouver de feu allumé, rien à manger et un mari ivre. La vie était dure pour les mineurs: elle était encore plus dure pour leurs épouses.
    quand Mack s'éveilla, il sut que c'était un jour important, mais il ne se rappelait plus pourquoi. Puis la mémoire lui revint : il allait quitter le Glen.
    Il n'irait pas loin s'il avait l'air d'un mineur évadé : la première chose à faire était donc de se nettoyer. Il alluma le feu, puis fit plusieurs trajets jusqu'au ruisseau avec le baril d'eau. Il la fit chauffer dans l'‚tre et apporta le tub d'étain accroché à la porte de derrière. La petite pièce s'emplit de buée. Il versa l'eau dans le tub puis y entra avec un morceau de savon et une brosse en chiendent et entreprit de se frotter.
    Il commençait à se sentir bien. C'était la dernière fois qu'il aurait jamais à laver le poussier qui lui recouvrait la peau : plus jamais il n'aurait à descendre dans une mine. Fini, l'esclavage. Devant lui, Edimbourg, Londres, le monde. Il allait rencontrer des gens qui n'auraient jamais entendu parler du puits de Heugh. Son destin était une feuille

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