Le pays de la liberté

sentiments de Jay. Il n'avait pas de secret pour sa mère. ´Mais l'épouser?
    - Si tu es amoureux d'elle, demande-lui sa main ! Tu serais le seigneur de High Glen.
    - Voilà qui ferait les pieds à Robertª, dit Jay avec un grand sourire. Il sentait son cúur battre à l'idée d'avoir Lizzie comme épouse, mais il essayait de se concentrer sur les problèmes pratiques. ´Je n'aurais pas un sou.
    - Tu n'as pas un sou pour l'instant. Mais tu gérerais la propriété bien mieux que Lady Hallim : ce n'est pas une femme d'affaires. Il s'agit d'un grand domaine : High Glen doit bien avoir quinze kilomètres de long, et elle possède Craigie et Crook Glen aussi. Tu défricherais des terres pour en faire des p‚turages, tu vendrais plus de gibier, tu b‚tirais un moulin à
    eau... même sans exploiter le charbon, tu pourrais tirer du domaine un revenu convenable.
    - Et les hypothèques ?
    - Tu es un emprunteur beaucoup plus séduisant qu'elle : tu es jeune et vigoureux, et tu viens d'une famille riche. Tu n'aurais aucun mal à faire renouveler les prêts. Et puis, avec le temps...
    - quoi donc ?
    - Oh, Lizzie est une fille impulsive. Elle jure aujourd'hui qu'elle ne laissera jamais creuser des mines sur
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    le domaine Hallim. Demain, Dieu sait, elle peut déci ter que les cerfs ont des sentiments et interdire chasse. La semaine d'après, elle aura peut-être oub ces deux décisions. Si jamais tu laisses creuser d mines de charbon, tu pourras rembourser toutes 1 dettes. ª
    Jay fit la grimace. ´Je n'aime pas la perspecti d'aller à l'encontre des souhaits de Lizzie sur u affaire aussi importante. ª II pensait aussi qu'il av; envie d'être planteur de canne à sucre à la Barba et non pas propriétaire de mine de charbon Ecosse. Mais il voulait Lizzie aussi.
    Avec une brusquerie déconcertante, Mère passa un autre sujet. ´que s'est-il passé hier, quand vo chassiez ? ª
    Jay fut pris au dépourvu: il se trouva incapat d'inventer sur-le-champ un mensonge. Il rougit, bj butia et finit par dire : ´J'ai eu une autre dispute av Père.
    - Je m'en doute, dit-elle. J'ai pu le lire sur v visages quand vous êtes revenus tous les deux. Me ce n'était pas une simple dispute. Tu as fait quelqi chose qui l'a secoué. qu'était-ce donc?ª
    Jay n'avait jamais pu la tromper. ´J'ai essa d'abattre Robert, avoua-t-il lamentablement.
    - Oh, Jay, c'est horrible ª, dit-elle.
    Il baissa la tête. C'était d'autant plus navrant qu avait échoué. S'il avait tué son frère, le remor aurait été accablant, mais du moins aurait-il éprou un certain sentiment de sauvage triomphe. Mais là, n'avait que le remords.
    Mère s'approcha du fauteuil o˘ il était assis et 1 attira la tête contre son sein. ´Mon pauvre garço dit-elle. C'était bien inutile. Nous trouverons u: autre méthode, ne t'inquiète pas. ª Et elle se mit à bercer, lui caressant les cheveux en disant : ´ Là, là
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    Ćomment as-tu pu faire une chose pareille ? gémissait Lady Hallim en frottant le dos de Lizzie.
    - Il fallait que je voie par moi-même, répliqua Lizzie. Pas si fort !
    - Il faut que je te frictionne énergiquement : sinon le poussier ne s'en va pas.
    - Mack McAsh m'a agacée en me disant que je ne savais pas de quoi je parlais, reprit Lizzie.
    - Et pourquoi le saurais-tu ? dit sa mère. quel intérêt pour une jeune personne de s'y connaître en mine de charbon, je peux te le demander?
    - J'ai horreur de ça quand les gens me remettent à ma place en déclarant que les femmes ne comprennent rien à la politique, à l'agriculture, aux mines, au commerce... ça leur permet de dire toutes sortes de bêtises. ª
    Lady Hallim poussa un gémissement. ´J'espère que Robert ne voit pas d'inconvénient à ce que tu sois si masculine.
    - Il faudra bien qu'il me prenne comme je suis, ou pas du tout. ª
    Sa mère eut un soupir exaspéré. ´Ma chérie, tu te trompes complètement. Il faut que tu lui prodigues davantage d'encouragements. Bien s˚r, une jeune fille ne doit pas avoir l'air impatiente, mais tu vas trop loin dans l'autre sens. Allons, promets-moi d'être gentille avec Robert aujourd'hui.
    - Mère, que pensez-vous de Jay?ª
    Mère sourit. Ún garçon charmant, bien s˚r...ª Elle s'arrêta soudain et dévisagea Lizzie. ´ Pourquoi me demandes-tu cela ?
    - Il m'a embrassée dans la mine.
    - Oh, non ! ª Lady Hallim se redressa d'un bond et lança la pierre ponce à
    l'autre bout de la chambre. Ńon, Elizabeth, je ne veux pas de cela ! ª
    Lizzie resta